Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.07.2015 - thierry-allard - 3 min  - vu 400 fois

ST-LAURENT-LA-VERNÈDE Les opposants à la carrière remportent une bataille juridique

Alain Bruguier (à droite) lors du dépôt du recours en mairie de Saint-Laurent-la-Vernède en octobre dernier (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Jeudi dernier, le tribunal administratif de Nîmes a annulé la révision simplifiée du Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Saint-Laurent-la-Vernède. Une révision qui portait sur 30 hectares sur lesquels la carrière exploitée par la société Guintoli est installée.

Voilà plus de deux ans que l’association de défense des vallées de la Tave et de la Veyre, emmenée par Alain Bruguier, ferraille contre ce projet de carrière de calcaire situé sur la partie nord de la commune de Saint-Laurent-la-Vernède.

Conséquences « nulles » pour le maire, « très lourdes » pour les opposants

Alors cette décision du tribunal administratif de Nîmes sonne comme une première victoire pour les opposants. Et une défaite pour le village ? « C’est tout à fait minime » : le maire de la commune Joseph Guardiola n’est pas inquiet. « Je suis très surpris par cette décision, le rapporteur public avait fait un rapport très favorable à la commune, poursuit l’élu. Après, on comprend le tribunal, il y a eu un défaut d’affichage de la décision, qui devait être publié dans au moins un journal départemental. Mais les conséquences sont nulles, elles ne remettent pas en cause l’exploitation de la carrière, qui continue de fonctionner. »

Dans le camp d’en face, c’est un tout autre son de cloche : « ça a de très lourdes conséquences pour le conseil municipal et la société Guintoli, affirme Alain Bruguier. Les fameux 30 hectares objets de cette révision sont rendus à la zone naturelle protégée. Le permis de construire délivré en 2014 par le maire n’a donc plus de base légale. » Un jugement qui plus est « à effet immédiat », note l’opposant, qui indique avoir déposé lundi après-midi un nouveau référé suspension « dirigé contre le permis de construire, l’audience sera le 17 août au tribunal administratif de Nîmes. »

« Sur les autres recours, on a des éléments encore plus forts… »

Et maintenant ? « Nous allons faire appel, nous rencontrons nos avocats demain matin (ce matin, ndlr) », indique Joseph Guardiola. Pas de quoi inquiéter Alain Bruguier, convaincu de la solidité du dossier : « la cour administrative d’appel de Marseille et même le conseil d’Etat ne pourront rien faire d’autre que de confirmer la décision du tribunal administratif de Nîmes. »

Et quand bien même, Alain Bruguier laisse entendre qu’il a encore des billes : « il reste des jugements à venir sur l’arrêté préfectoral de l’autorisation de défricher, sur l’autorisation d’exploitation et sur le permis de construire. Tous ces recours vont intervenir au fond. Pour l’instant il n’y a eu qu’un jugement au fond, sur le PLU, et on a gagné ! Et sur les autres recours, on a des éléments encore plus forts… » Dans le dossier des opposants, on retrouve par exemple l’enquête publique, l’absence de consultation de la Communauté de communes du Pays d’Uzès ou encore le rapport d’un hydrogéologue certifié.

Sur ce point, « l’analyse critique a fait ressortir que si une pollution survient sur la carrière qui est située sur un massif karstique, tous les forages et les captages des villages en amont seront impactés », affirme Alain Bruguier, qui se dit « persuadé que le conseil municipal n’a pas pris la mesure de la dangerosité de cette installation sur un massif calcaire. » L’association est également vent debout face aux nuisances (bruit et camions notamment) engendrées par la carrière.

« Il n’y a aucune nuisance »

Une installation qui est d’ores et déjà en exploitation, « les premiers matériaux sont déjà commercialisés, note Joseph Guardiola. Et il n’y a aucune nuisance, il y a eu déjà des tirs de mines, des camions et personne n’est embêté. » A cela, Alain Bruguier répond que « quand nous avons commencé, nous étions 70 requérants, maintenant nous sommes 500 dont 4 conseils municipaux (Cavillargues, Saint-Marcel-de-Careiret, Saint-André-d’Olérargues et Pougnadoresse, ndlr). C’est bien qu’on ne raconte pas des salades. »

Une chose est sûre, l’épilogue du feuilleton de la carrière de Saint-Laurent-la-Vernède n’est pas pour demain. « J’ai toujours dit que le combat serait très long », affirme Alain Bruguier. Voilà au moins un point qui devrait faire consensus.

Lire aussi :

LE FAIT DU JOUR Polémique autour du projet de carrière de Saint-Laurent-la-Vernède

SAINT-LAURENT-LA-VERNÈDE Les opposants au projet de carrière plus que jamais mobilisés

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio