Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.08.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1325 fois

SCANDALES DE L'ÉTÉ Alain Caugy : l'adjoint au maire de Nîmes condamné pour corruption

Immeuble Nemausus. Photo : droits réservés.

Condamné pour corruption et trafic d'influence dans l'attribution de marchés publics douteux, Alain Caugy a également marqué les esprits par sa cavale au Maroc. Une véritable épopée judiciaire sur laquelle Objectif Gard se propose de revenir… 

Son nom est encore gravé dans toutes les mémoires : Alain Caugy. L'ancien adjoint au maire de Nîmes, condamné à deux reprises par le tribunal correctionnel, a fait vivre une incroyable épopée judiciaire aux Nîmois, digne des plus grands romans policiers. Nous sommes en 2003, date de ses premiers larcins. A cette époque, le RPR (ex-UMP puis Les Républicains) est grisé d'avoir repris la ville aux communistes. Une victoire que savoure sans restriction l'ancien adjoint de la municipalité Bousquet, Jean-Paul Fournier, qui trône désormais sur le strapontin de maire. A ses cotés, un homme clef de ce nouveau règne concentre une bonne partie du pouvoir : Alain Caugy. L'élu cumule pas moins de 21 délégations, dont la stratégique présidence de la commission des appels d'offres. Cet outil a pour mission d'attribuer les marchés publics de la ville à différentes entreprises, suivant les principes de respect de concurrence et d'efficience.

Stade des Costières et Nemausus

Mais il s'est avéré qu'Alain Cagy avait une conception toute autre du respect de ces principes. Sa première affaire emblématique  concerne l'attribution douteuse d'un marché public de 5 millions d'euros pour l'entretien de la pelouse du stade des Costières. Alertés de l'affaire, les policiers de la division économique et financière découvrent, lors des perquisitions, une série de fausses factures - correspondant à des pots de vins - pour un montant de 50 000 euros. Selon les informations rapportées par le quotidien Midi Libre, il a fallu presque dix ans aux magistrats pour venir à bout de l'instruction et faire assoir sur le banc des accusés six prévenus, dont Alain Caugy.

L'épopée Caugy ne s'arrête pas là, bien au contraire : la vente de l'immeuble Nemausus a fait elle-aussi pas mal de vagues. La bâtisse en aluminium, conçue par le célèbre architecte Jean Nouvel, a été vendue en 2004 à l'office public HLM Vaucluse Logement, pour 6,8 millions d'euros. Un montant bien en-dessous de celui du marché, selon les enquêteurs. Quelques temps après la transaction, Vaucluse Logement a accordé un contrat de 700 000 euros à une entreprise de portes et fenêtres. La justice n'a pas mis longtemps à s'apercevoir qu'il s'agissait en réalité de l'ancienne entreprise d'Alain Caugy, qui l'a cédée à ses salariés pour un euro symbolique… Les policiers découvrent également que cette entreprise disposait de toutes les informations techniques du chantier avant le lancement de l'appel d'offres. Alain Caugy a donc bien abusé de son influence pour faire obtenir ce juteux marché.

Cavale au Maroc

Une fois les instructions terminées, place aux deux procès. Seulement, Alain Caugy n'est pas homme à baisser les bras et fin 2010, contre toute attente, se fait la belle au Maroc. L'élu sera jugé à deux reprises par contumace. Au total, le Nîmois écope de 4 ans et demi de prison ferme et 80.000 euros d'amende. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui pour le retrouver et l'écroué. Ce n'est que deux ans plus tard, que l'ancien élu décide de se livrer aux autorités nîmoises.

Comme le rappelle France 3, son avocat Me Philippe Rey a toujours plaidé la relaxe, durant le procès, au motif que dans cette affaire, son client "tenait le rôle de lampiste et de fusible", déplorant que "près de dix années d'instruction n'aient pas suffi pour faire éclater la vérité". De son coté, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier avait soutenu dans les colonnes de Midi Libre : "Il n'y a pas d'organisation mafieuse de la municipalité". Comme dit le proverbe : seul le couvercle sait réellement ce qu'il se passe dans la marmite…

Coralie Mollaret

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