Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 11.08.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 320 fois

VAUVERT Manuel Valls : "Chaque filière agricole connaît sa propre crise"

Le Premier ministre Manuel Valls était ce matin à Vauvert. Photo : Coralie Mollaret.

Visite éclair du Premier ministre, ce matin, dans le Gard. Confronté aux difficultés des agriculteurs de Camargue, Manuel Valls a été rattrapé par la crise porcine qui agite de nouveau la Bretagne.

C'est désormais un rituel. Chaque été, le Premier ministre foule les terres de Camargue, entouré par les élus socialistes du département parmi lesquelles "son ami" et maire de Vauvert, Jean Denat. En déplacement hier dans les Alpes-de-Hautes-Provence, Manuel Valls a improvisé au dernier moment une escale dans le Gard : "Depuis des semaines, nous nous déplaçons avec plusieurs ministres à la rencontre du monde agricole", introduit le socialiste, "leur situation est particulièrement difficile. Aujourd'hui nous assistons à une triple crise : porcine, bovine et laitière".

Réunion de travail ce matin au siège du Scamandre. Photo : Coralie Mollaret.

 "Nous tiendrons les engagements", assure Manuel Valls

Rattrapé par l'actualité, le déplacement dans le Gard de Manuel Valls lui a permis de réagir au départ tonitruant du marché breton (MPB, à Plérin en Bretagne) de Bigard/Socopa et Cooperl, deux grands acheteurs de porcs. Echaudés par la revalorisation des prix décidée en juin par le gouvernement, les industriels estiment que le kilo à 1,40 euros est trop cher comparé aux voisins européens (l'Allemagne affichant 25 centimes de moins). Le premier ministre reste ferme : "Nous tiendrons les engagements pris par le gouvernement et nous garantirons ce niveau de prix. Je rappelle d'ailleurs que seul le marché de Plérin connaît ces difficultés".

Dans le Gard, point de porcs ni bovins, mais des taureaux et chevaux qui s'épanouissent près des vignobles et rizières. La Camargue gardoise compte 276 exploitants (soit 6800 emplois) qui ont eux-aussi leur lot de difficultés. La visite du Premier ministre a débuté, ce matin au Scamandre, par une réunion de travail avec des agriculteurs, responsables de syndicats  (Jeunes Agriculteurs, FNSEA, CFR-SRFF…) et élus locaux. "Cette rencontre a été préparée rapidement, mais nous avons pu échanger à bâtons rompus sur la PAC (Politique Agricole Commune européenne) et les diminutions constantes de celle-ci", explique Magali Saumade, vice-présidente de la Chambre d'agriculture du Gard. Cette année, selon Le Monde, les aides des riziculteurs camarguais ont chuté de 30%, passant de 800 euros en moyenne par hectare à 560 euros.

De gauche à droite : la sénatrice Vivette Lopez, le Premier ministre, le président du conseil départemental Denis Bouad, le maire de Vauvert Jean Denat, le propriétaire du vignoble Jean-Paul Cabanis. Photo : CM/OG.

Les aides de la PAC en baisse 

A l'issue de cette table ronde, le Premier ministre a découvert le vignoble de Jean-Paul Cabanis, au Mas de Madagascar. "Hippie des vignerons", le Vauverdois s'est mis en 1984 à l'agriculture biologique, avant d'être reconnu AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) en 1986. Avec 17 hectares de vignes et 3 hectares d'oliviers, son chiffre d'affaire s'élève à 180 000 euros par an. De quoi couvrir les frais fixes, les trois salariés à temps plein et ses 20 saisonniers. "Le coût de l'agriculture biologique est plus important", nous confie le viticulteur, "seulement, je le fais dans un souci de respect de l'environnement. Je n'utilise que des produits naturels. Le plus difficile, c'est éradiquer la mauvaise herbe : là où certains passent une fois, moi je passe cinq ou six fois par an".

Parmi ses préoccupations, la baisse des aides de l'Union européenne pour le maintien de l'agriculture biologique. Afin de pallier ce manque, Jean-Paul Cabanis propose une solution : "l'Etat pourrait remettre en place les crédits d'impôts". La visite éclair du Premier ministre n'aura pas permise de répondre à toutes les inquiétudes du secteur, laissant en suspens beaucoup de questions… "Ce fut quand même un honneur de le recevoir", se console une viticultrice.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio