Non, c'est non. Mardi, Matignon a fait savoir que "le gouvernement n'envisage(ait) pas du tout d'ouvrir la possibilité" de mettre en place une écotaxe. La fameuse "taxe de transit poids lourds" qui avait, au printemps dernier, provoqué l'ire des "Bonnets rouges" de Bretagne, forçant le gouvernement à rétropédaler. Seulement, à l'approche des Régionales, le débat refait surface à gauche. Il y a quelques jours, l'ancien secrétaire d'Etat aux Transports, député du Pas-de-Calais, Frédéric Cuvillier, a remis la mesure sur le tapis, lors d'un entretien aux Echos : "Je souhaite que nous soyons pionniers dans la mise en place d’un tel dispositif".

Sur les ondes de RTL, le candidat PS à la région Ile-de-France, Claude Bartolone, n'a pas tardé à lui emboiter le pas : "ce serait une bonne chose que de trouver un système qui permette d’élargir la base de nos financements pour pouvoir, le plus vite possible, réussir la modernisation de nos réseaux de transport".

Seulement, en pleine crise porcine à Plèrin, le gouvernement a visiblement décidé de ne pas allumer un incendie de contestation breton… Au grand dam des écologistes. Dans la région Languedoc-Roussillon, EELV s'est fendu d'un communiqué pour exprimer son mécontentement : "l’écotaxe, c’est-à-dire la taxation du transit des poids lourds par la route selon le principe pollueur-payeur, devait servir à financer le développement des transports non polluants, tout en incitant les transporteurs à privilégier le ferroviaire et le fluvial (…) Le gouvernement condamne donc les habitants de notre région à supporter les nuisances liées au trafic des poids lourds et à en payer le tribut en termes de mal-vivre. Il y a urgence à changer de logique". Comme quoi, en politique, on ne peut vraiment pas plaire à tout le monde.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectigard.com