Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 21.09.2015 - tony-duret - 3 min  - vu 719 fois

FAIT DU JOUR À Générac, le combat d’une famille en détresse après l’incendie de sa maison

Une famille de Générac a tout perdu dans l'incendie de sa maison. Photo Tony Duret / Objectif Gard.

Le mercredi 2 septembre, la maison de Générac dans laquelle vit Saïd*, sa femme et leurs cinq enfants s’embrase subitement. En quelques minutes, l’incendie ravage tous les biens et tous les souvenirs de cette petite famille. Aujourd’hui, elle est dans la plus grande détresse.

10h30, ce mercredi 2 septembre. Saïd, électrotechnicien de 39 ans, est chez lui, devant son ordinateur. Sa grande fille, l’aînée de 11 ans, entre dans le bureau et alerte son père : « ça sent le brûlé, papa ». Saïd raconte la suite : « Je suis descendu au rez-de-chaussée et la maison était complètement normale. C’est en ouvrant la porte du garage que j’ai compris : j’ai vu des flammes immenses. J’ai aussitôt refermé la porte, j’ai crié à ma femme de sortir de la maison. Ma petite a pris son chat pour le sauver des flammes et on s’est tous rassemblés dans le jardin ». Depuis son jardin, sous le regard des voisins, la famille assiste impuissante à l’incendie de la maison. « On a tout perdu. On n’a plus rien : plus de vêtements, plus de chaussures, plus aucun papier et plus de souvenirs… », explique Saïd au bord des larmes.

Les habitants de Générac se mobilisent !

Malgré ce terrible coup du sort, le père de famille va être touché par l’élan de solidarité des voisins. L’un prête des vêtements, l’autre fournit du matériel scolaire pour les enfants, un troisième propose d’héberger la famille : « J’ai tout perdu, mais j’ai aussi gagné, commente Saïd. Je suis heureux parce que j’ai retrouvé confiance en la nature humaine. Je suis tombé des nues devant autant d’altruisme ». Si Saïd a été enchanté par la générosité de ses voisins, il n’en va pas de même pour la mairie de Générac qui, selon lui, est aux abonnés absents. « Le maire n’est même pas venu nous voir et j’ai demandé un rendez-vous qu’il ne m’a jamais accordé », regrette l’électrotechnicien. Car depuis l’incendie, la famille, arrivée dans le Gard il y a six mois, n’a personne chez qui se loger et aurait souhaité un coup de pouce de sa commune. Après deux nuits chez l’habitant, elle vit désormais dans un gite dans la ville voisine de Beauvoisin. Une solution provisoire. Saïd, lui, aimerait être relogé sur Générac, là où ses enfants sont scolarisés. « Il y a une maison, libre, à 30 mètres de chez moi. On me l’a refusée, rage Saïd. Et il y en a une autre, libre aussi, un tout petit peu plus loin, mais j’ai l’impression qu’elle ne sera pas pour moi. Des rumeurs disent que le maire voudrait qu’elle revienne à quelqu’un d’autre ».

Toute la maison a brûlé. Photo Tony Duret / Objectif Gard

« Il est aidé comme tout le monde »

Du côté de la mairie, le directeur général des services, Eric Guardiola, n’est pas du même avis : « Le jour même de l’incendie, je me suis déplacé avec deux élus et j’ai donné ma carte à ce Monsieur qui était, je le comprends, extrêmement choqué. Mais de notre côté, on a tout fait pour l’aider. Il est suivi par une assistante sociale : c’est elle qui lui a proposé le gite dans lequel il vit. C’est d’ailleurs la mairie qui va prendre en charge la semaine dans ce gite ». Comprenant la situation précaire de la famille, Eric Guardiola poursuit : « Le problème, c’est qu’il veut à tout prix rester à Générac. C’est flatteur pour nous mais nous n’avons que très peu de logements sociaux. Je sais que l’assistante sociale lui a proposé une maison à Saint-Gilles, à 6-7 kilomètres de là, et il a refusé pour des raisons qui m’échappent ». Concernant les deux habitations repérées par Saïd, le directeur général des services s’explique : « La première, c’est qu’il ne remplit pas les critères. C’est du logement social mais il aurait fallu qu’il ait un travail. Pour la seconde, c’est un cas de succession, on ne peut pas intervenir ». Apprenant les propos d’Eric Guardiola, Saïd est furieux : « La maison à Saint-Gilles ? Mais bien sûr que j’y serai allé ! On ne nous l’a jamais proposée, c’est ça la vérité. Le gite payé par la mairie ? Pour le moment, c’est moi qui ait payé », indique-t-il avant de faire connaître ses intentions : « Je vais confier l’affaire à mon avocate ». L’histoire est donc loin d’être terminée.

*Par « pudeur », le prénom a été modifié à la demande de l’intéressé.

Tony Duret

Tony Duret

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