Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.10.2015 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 301 fois

LES SPECIALISTES Luc Dardonville (FCPE) : "Onze enfants dormaient dans les rues de Nîmes"

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Quatre familles dont onze enfant dormaient dans les rues ces derniers jours après avoir perdu leur droit d'asile. La FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Élèves) demandent que leurs dossiers soient réexaminés. Luc Dardonville, vice-président de la FCPE, répond à nos questions.

La situation. Ils sont originaire d'Albanie, de Tchétchénie et d'Arménie et sont présents sur le sol français depuis deux ans et demi. Parfaitement intégrés, certains de ces enfants seraient même "de brillants élèves". Mais victimes d'un émoi "sélectif" en faveur, actualité oblige, des réfugiés venus de Syrie ou d'Erythrée, un blocage administratif leur empêche de travailler ou de se loger dans la légalité. En attente pour les uns, déboutées du droit d'asile pour les autres, quatre familles se sont retrouvées ces derniers jours à dormir dans la rue, avec parmi elles, onze enfants. Une situation qu'a dénoncé la FCPE lors d'une manifestation le 30 septembre dernier face à la Préfecture du Gard.

Objectif Gard : Face à cette situation d'urgence, certains parents d'élèves ont-ils proposé de l'aide ?

Luc Dardonville : Oui, évidemment. Ils dormaient devant la Croix-Rouge. Il y a d'abord eu un grand moment de solidarité dans leur quartier du Chemin Bas d'Avignon, à tel point que ces parents d'élèves se sont déplacées à la Préfecture pour manifester leur soutien. Actuellement, certaines de ces familles se sont dispersées ou ont été accueillies par des citoyens. C'est illégal, mais ils assument leurs responsabilités. Une famille tchétchène a été réintégrée dans un foyer dans l'attente de son jugement d'ici une quinzaine de jours.

OG : Comment la Préfecture vous a t-elle reçu ?

LD : Le secrétaire Général de la Préfecture a reçu le collectif qui était à l'origine de la manifestation du 30 septembre. La Préfecture préparait leur expulsion, une famille arménienne a obtenu l’assignation à résidence dans un motel de Marguerittes.  Pour d'autres, les recours administratifs sont épuisés auprès de l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) mais on invoque la circulaire Valls de mars 2014. Elle vise à couper les aides aux familles qui n'ont plus de droit, mais sans les reconduire à la frontière. Par conséquent, on les transforme en SDF, alors qu'ils étaient parfaitement intégrés.

OG : Est-ce qu'il existe un ultime recours ?

LD : La Préfecture peut choisir d'appliquer ou pas la circulaire Valls. On a l'impression que la Préfecture veut faire de la place pour accueillir les syriens d'ici quelques semaines. C'est sélectif et ce n'est pas équitable. Ces gens ont des droits. L'application de la façon dont on reconnait leur souffrance varie d'un pays de l'espace Schengen à un autre. En Allemagne par exemple, leur pays sont considérés comme des dictatures ou en état de guerre, ce qui leur donne accès au statut de réfugiés. En France, ce n'est pas le cas. Un des enfants a été victime de tentative d'enlèvement, certains ont vécu des services corporelles dans leur pays d'origine.

Baptiste Manzinali

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