Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 05.10.2015 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 3140 fois

NÎMES Centre éducatif fermé : réinsérer les mineurs délinquants dans la société

Institué par la loi Perben I de 2002, le CEF (Centre Educatif Fermé) de Nîmes a été créé en 2007. Photo : Coralie Mollaret.

À l'occasion des 70 ans de l'éducation surveillée, le CEF (Centre Éducatif Fermé) de Nîmes a expliqué, ce matin, ses actions pour réinsérer dans la société les mineurs condamnés par la justice. 

A la périphérie de la ville près de la SMAC Paloma, a été créé en 2007 un Centre éducatif fermé. Seul établissement public de la région - les cinq autres étant associatifs et conventionnés avec le ministère de la Justice - ce dernier est géré par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) sous la tutelle de la Garde des Sceaux. "Le CEF est l'une des réponses pénales les plus contraignantes que prononce le magistrat", explique Philippe Mouze, directeur territorial de la PJJ Gard/Lozère. À l'intérieur des 500 mètres carrés de l'enceinte, une dizaine de jeunes (âgés de 13 à 16 ans) sont accueillis en moyenne pour une durée de six mois, sur ordre du juge des mineurs. Les raisons de leur placement tournent principalement autour des vols à répétition, des braquages ou du trafic de stupéfiants.

Transmettre les clefs du vivre-ensemble 

Le président UDI de Nîmes Métropole Yvan Lachaud a fait le déplacement au CEF à l'occasion du 70eme anniversaire de l'éducation surveillée . Photo : C.M.

L'objectif des 14 éducateurs du centre : réinsérer ces jeunes dans la société. Un challenge de tous les jours, pour l'enseignante Marine Bégaint : "ils sont en rupture avec la société. Ils ne comprennent pas vraiment l'intérêt de vivre comme nous et avec nous". Dans la classe de Marine Bégaint, Christophe, âgé de 14 ans, réalise soigneusement ses exercices sous l'oeil attentif du président UDI de Nîmes Métropole et directeur de l'Institut Emmanuel d'Alzon, Yvan Lachaud. Comme beaucoup d'autres, l'adolescent est originaire d'un quartier défavorisé du sud de la France. "Bien souvent, ces jeunes sont inscrits à l'école mais n'y mettent jamais les pieds", poursuit l'enseignante. Quant aux parents, la plupart ne se rendent pas compte du basculement de leur enfant dans la délinquance, que ce soit en raison de difficultés sociales, d'un déni de réalité ou d'un problème de négligence.

L'équipe pédagogique doit alors transmettre de nouveaux repères. Via des activités sportives, "nous travaillons avec Handi Sport sur la différence, la tolérance et l'empathie", relève Christine Rault, directrice du CEF de Nîmes. Des pratiques comme la boxe, particulièrement prisée, leur donnent "un cadre avec des règles à respecter et une envie constante se dépasser", complète Philippe Mouze. Même l'équitation s'avérerait bénéfique. Marine Bégaint, elle-même cavalière l'assure : "sur un cheval, nous ne sommes pas tout-puissants. Les jeunes apprennent donc l'humilité.".

"Un faible taux de récidive", selon Philippe Mouze 

Selon le directeur territorial de la PJJ Gard/Lozère, "le taux de récidive est de 5%. Seulement, ce sont toujours ces 5% qui font parler ou écrire". Découpés en trois phases, les six mois de placement servent d'abord à acquérir les bases de l'apprentissage scolaire avant d'inclure petit à petit ces jeunes dans une école classique. Au cours de la deuxième phase, ces mineurs peuvent retourner chez eux à raison d'un week-end sur deux. Reste que l'environnement, souvent néfaste de leur lieu de vie, est un sujet de préoccupation majeur pour l'équipe pédagogique. Une équipe à qui il ne revient pas toutefois de mener tous les combats…

Tag réalisé en partenariat avec l'association Da Storm. Photo : C.M.

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio