Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.10.2015 - baptiste-manzinali - 5 min  - vu 618 fois

INTERVIEW Omoh, ce groupe Nîmois qui s'envole

Le groupe OMOH est en concert à Paloma ce vendredi 9 octobre. Crédit photo : Patrick Sagnes

Omoh n'est pas née de la dernière pluie. À l'origine, un nîmois, Baptiste Omoh (ex Dig Up Elvis, Waterllillies) et Clément Agapitos, deux musiciens qui gravitent dans la sphère à succès de Julien Doré et pour qui ils ont composé, arrangé et produit une partie de son album Love (nominé aux Victoires de la musique 2014). Omoh, c'est leur petit bébé, leur création intime pour qui il faut consacrer du temps au milieu des tournées interminables. Après un premier essai, Hours of Sunshine en 2013, la formation vient de publier un second EP, Omoh is leading nowhere, dans l'indépendance la plus totale. Entretien avec celui qui a prêté son nom au groupe, et une grande partie de son talent.

Omoh est en concert à Paloma ce vendredi 9 octobre à 20h avec Ghost Culture. Tarif unique de 6 euros.

Objectif Gard : Ton épopée nîmoise (Dig Up Elvis avec Julien Doré, Waterllillies) remonte à presque une dizaine d'années. Le temps passe vite.

Baptiste Omoh : Oui, les choses sont allées très vite depuis cette époque mais je garde toujours un œil sur ce qui se passe ici. C'est là que je me suis formé, le milieu rock m'a permis de faire mon éducation musicale et humaine à Nîmes dans le sens où c'était plus une question de concert que de studio. Avec Omoh la manière de procéder est inversée. On est clairement devenu un groupe de producteurs donc on passe d'abord par la case studio avant la scène, c'est notre dynamique. Et puis on a un studio d'enregistrement à Paris et on produit des chansons pour pas mal d'artistes (Breton, Alex Beaupin, The Pirouette). Après deux ans et demi d’existence du groupe Omoh, la scène nous manquait vraiment donc on a intégré des musiciens, nîmois d'ailleurs (rire), dans notre formation. En fait, Omoh, c'est deux pôles bien différents : un studio de production et d'arrangement, et à coté nos propres compositions.

Parle nous de ce second EP.

Il est née pendant la période où j'étais en tournée avec Julien Doré. J’étais peu disponible pour Omoh. Clément, mon binôme, a pris les devants et s'est mis à composer et à chanter. Du coup on s'est retrouvé avec des chansons différentes de ce qu'on avait l’habitude de faire. La matière est venue de lui cette fois ci, et puis on a changé de graphiste, de studio. On pensait que ça mènerai nulle part, d'où le titre Omoh is leading nowhere. On s'est entouré d'Antoine Gaillet à la réalisation et finalement c'est assez cohérent.

C'est vrai qu'il y a une couleur musicale très différente que dans le premier EP Hours of Sunshine.

Clément apportait déjà toute la touche électro et les arrangements avant. Ce qui est bien, c'est qu'on n'a pas d'égo. Que cela soit lui ou moi, pour nous ce qui est intéressant c'est l'entité Omoh. Il chante sur les trois premiers titres, je chante sur le cinquième, cela colle chronologiquement avec la période où je n’étais pas présent, je m'en aperçois que maintenant (rire).

Tu te sens en territoire conquis quand tu viens ici à Paloma ?

Pas du tout, je me sens en famille, chez moi, mais ça c'est très personnel. C'est la première fois qu'on joue à Nîmes avec cette formation, c'est même plutôt un gros challenge, moins évident pour nous que de jouer à Paris car là il y a tous mes vieux amis, j'ai eu une vraie histoire musicale à Nîmes. C'est un peu comme si j'avais besoin de prouver que ce que je fais est toujours aussi bien. Et en même temps je sais que les temps ont changé et qu'ils viendront avec envie, mais rien n'est jamais acquis. Cela sera notre 4 ème concert en deux ans et demi, donc on a pas une énorme expérience scénique avec ces chansons là, mais c'est un début.

Pochette du nouvel EP, Omoh is leading nowhere. DR

Les tournées avec Julien Doré te prennent beaucoup de temps. Où trouves-tu la place pour composer ?

C'est l'après-midi avant les balances, souvent jusqu'à 16 h. Je compose dans les loges, je me trouve un coin. Si c'est trop petit j'essaie d'aller dans une chambre d’hôtel ou à l’étage du bus avec une guitare ou un clavier. C'est super compliqué surtout que je n'ai pas tous mes claviers à disposition donc je dois faire avec ce que j'ai sur place. Mais ça permet de vivre des choses très particulières qui enrichissent ce que je raconte dans mes chansons. J'échange avec les musiciens sur la tournée et cela permet une approche différente. Toutes mes bribes que j'ai sur mes mémos dans mon iphone, ou griffonnées sur un carnet, je les reprend et je les enregistre. Clément les écoute, on en discute, on essaie des sonorités, on change un peu les paroles. Il faut savoir s'adapter.

Est-ce qu'il ta aidé ou accompagné pour cet album ?

Il aime beaucoup ce que l'on fait et vient à tous nos concerts. Il aime ce qu'on dégage sur scène, je sais qu'il est très "friendly" avec le projet, pour tout ce qui est des compositions et choix d'arrangement, on ne le consulte pas. C'est quelque chose de différent, c'est vraiment notre groupe, pour le coup il n'intervient pas dans la création. Quand il est question de Omoh et de moi, je ne pense pas être influencé particulièrement. Quand je compose pour lui, évidemment que là il nous influence, c'est un réel échange. Mais il n'y a pas de force ou d'influence, Julien il a sa personnalité et son talent bien à lui, et il est très accompli dans son travail d'artiste. J'en suis encore très loin mais j'essaie de construire mon propre truc. On est pote, l'influence elle existe de manière naturelle mais on est aussi pudique avec notre travail.

Deux EP en deux ans. Pour quand un album ?

Faudra voir avec Clément (rire). La question est encore floue dans nos têtes. Là, actuellement on est déjà sur un prochain EP qu'on aimerait sortir très vite, mais j'ai bien envie de faire un album. Le EP c'est un bon format car nous sommes auto-produit, sans aucune aide financière sur un label, donc ce figer sur ces 5 chansons cela permet de ne pas trop dépenser d'argent et de présenter un travail. S'il y a un album un jour, j'aimerai que ça soit avec 80 % des nouvelles chansons, donc cela prend beaucoup de temps. Ça serait vraiment super, pour l'instant nous n'avons aucun label mais ce n'est pas plus mal, c'est une énergie différente et avec la musique qu'on fait, cela nous met au cœur du disque. Notre seul interlocuteur extérieur est notre manager. On le vit pleinement, cela nous épanouie et nous enrichit. Pas financièrement, mais humainement.

page facebook : omohofficiel

Baptiste Manzinali

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