Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.10.2015 - baptiste-manzinali - 4 min  - vu 947 fois

INTERVIEW Avant-première de Babysitting 2 : entretien avec l'actrice Alice David

Alice David par Pauline Darley. - Pauline Darley

Depuis qu'elle a interprété "cette fille" dans la série Bref diffusée sur Canal + en 2011 et 2012, Alice David est à l'affiche de quelques uns des succès populaires du cinéma français. En 2014, on la voit dans Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou, film qui récolte près de 2 500 000 entrées en salles. Elle sera à Nîmes ce jeudi 22 octobre pour présenter la suite, Babysitting 2, au cinéma le Kinépolis. Rencontre avec une actrice qui s'impose sur le grand écran et garde un pied sur les planches. 

Objectif Gard : Une quarantaine d'avant-premières t'attendent, tu seras à Nîmes le 22 octobre. C'est un énorme marathon. Tu aimes cet exercice ?

Alice David : Oui, je l'ai fait sur Les Francis, Babysitting. C'est parfois un peu répétitif, mais quand on porte un film qu'on aime et qu'on est dans une équipe où l'on s'entend tous très bien, c'est génial. On découvre des villes, c'est important car on est de jeunes comédiens, cela fait plaisir au public de nous voir arriver avec notre fraîcheur et notre énergie. C'est physique et fatiguant, mais je suis très contente d'aller défendre tout ça, ce n'est pas la tanné, je ne suis pas au bagne. Et puis les distributeurs du film sont très cool avec nous.

OG : Depuis Bref, on te voit dans des films à succès (Les Profs, Les Francis, Babysitting 1 et 2). Tu t'attendais à ce que cela aille aussi vite ?

AD : Non pas du tout, même pour Bref on ne s'y attendait pas, c'était très surprenant. À chaque fois qu'on fait un film on ne sait jamais si cela va marcher ou pas. Quand c'est le cas, faire parti de l'aventure c'est fantastique mais on a toujours du mal à s'imaginer l'ampleur que cela peut prendre. Et puis on ne peut pas y penser : sur le tournage on est concentré sur son rôle et sur le projet. Si le succès vient ensuite, cela veut dire que la formule à marcher.

OG : À quoi cela tient la réussite dans ce métier au final ?

AD : Il y a beaucoup de chose qui se mélange, une certaine magie entre plusieurs critères, le travail, la chance, le talent et les rencontres. Il en faut au moins trois pour que cela marche. S'il y avait une recette miracle la question ne se poserait pas.

OG : Est-ce que tu abandonnes le théâtre pour autant ? 

AD : Pas du tout, je n'abandonne pas le théâtre. J'ai d'ailleurs un projet prévu pour janvier 2017 au théâtre de l'Aquarium avec mon père Jacques David (metteur en scène), c'est une pièce de Gilles Granouillet, Hermann. Une pièce courte, belle et contemporaine qui se déroule dans les couloirs d'un service neurologique avec un homme qui traverse les âges. Je tiens le rôle d'une jeune neurologue qui découvre ce métier. C'est la première fois que je suis mis en scène par mon père, c'est un défi car c'est très intime de bosser avec sa famille. J'ai baigné dans le théâtre depuis toute petite. C'est une pression physique et mental différente du cinéma, cela ne se passe pas au même endroit dans le corps. Le rapport à l'intime n'est pas le même. Quand tu bosses avec un metteur en scène que tu ne connais pas, c'est différent, ce n'est pas la même cuisine. Travailler avec son père, il y a une forme de pudeur, je suis plus pudique avec les gens que je connais que ceux que je ne connais pas. C'est une histoire de lâcher prise, et c'est plus facile avec quelqu'un à qui tu ne dois rien.

OG : En 2013, tu faisais le doublage français de Lara Croft pour le jeu Tom Raider. Tu renouvelles l'expérience pour la suite, Rise of Tomb Raider (sortie le 10 novembre). Ça en est ou ?

AD : C'est dans la boite depuis cet été. Une super expérience, encore plus riche que la première fois, il s'est passé deux ans et demi de vie, de travail et d'aventure de comédienne donc je pense que je l'ai appréhendé avec plus de maturité. C'est un personnage génial Lara Croft, je m’identifie un peu à elle même si je ne tiendrai pas deux minutes dans ses situations. Elle a une détermination et des failles qui sont attachantes, je l'aime beaucoup et j'ai pris beaucoup de plaisir à la défendre. Je voulais qu'elle soit la plus sincère, combative et touchante possible. La difficulté, c'est de coller avec l'image car quelqu'un a déjà fait le boulot avant, donc rien à voir avec de la création pure. En sachant que j'ai fait 80 % du travail sans images car c'est très verrouillé. Déjà, il faut oublier que c'est un personnage mythique, une icône ou un fantasme. Et puis, comme je ne connaissais pas les jeux vidéos, j'en ai fait ce que j'en attendais. Si on réfléchit trop, on se bloque.

OG : Comment s'est passé le tournage de Babysitting 2 ?

AD : Génial, on était au Brésil pendant deux mois dans une petite ville qui s'appelle Itacaré. C'est un peu la fête déjà, mais c'est aussi du boulot et la nature n'est pas toujours très prévisible, le soleil se lève à 5h du matin et se couche à 18h...

OG : Christian Clavier y tient le rôle de ton père. Quel rapport tu as eu avec lui sur le tournage ?

AD : On avait tous un peu d'appréhension ou peur de sa réaction en tournant avec des jeunes comme nous. J'ai tourné presque toutes mes scènes avec lui, il est très bienveillant, présent, et me donnait des conseils. J'ai beaucoup observé son placement, il ne fait jamais une prise pareille, cela nous pousse à aller plus loin.

OG : Qu'est ce que tu as envie de faire pour la suite ?

AD : Je ne peux pas parler de tout, mais un truc qui est sur, c'est que j'ai envie de continuer à faire les choses avec le cœur. Je ne réfléchis pas 150 ans sur un projet, je ne veux pas rester dans les mêmes sentiers battus. Pourquoi pas aller vers du drame, des films d'action, tout ce qui me fera envie et m'émerveillera, à chaque fois qu'un projet me donnera de la lumière dans les yeux, j'irai. Les gens avec qui j'ai travaillé comme Claudia Cardinal, Jacques Dutronc, Gérard Jugnot, Christian Clavier, c'est la même chose : quand la camera s'allume, leurs yeux s'allument. Je ne pourrai jamais parler des acteurs qui ont les yeux éteints. Quand on aime son métier, je ne vois pas comment cela peut partir.

Baptiste Manzinali

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