Lundi soir, la géographe et écrivain Sylvie Brunel était l'invitée d'une conférence à Vauvert avant la COP 21 sur les changements climatiques qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre à Paris.

Sylvie Brunel est une personnalité contestée pour ses prises de position contre le développement durable, et pour sa vision "positive" sur les changements climatiques. "L'écologie, ce n'est pas se rétrograder au rang des autres espèces, mais la gestion des espaces. La nature doit être emménagée en fonction des besoins des hommes " a t-elle indiqué. La camargue est un exemple parfait : un territoire modifié par l'homme par la construction de digues et la riziculture, et en équilibre fragile puisqu'elle subit directement l’élévation du niveau de la mer, 3 cm tous les 10 ans. 70 % du delta est à moins d'un mètre d'altitude, 85 % classé en zone humide et 96 % du territoire est en zone inondable En trois ans, la surface consacrée à la riziculture en camargue a été réduite de 50 %. Des chiffres qui placent la camargue gardoise au centre des préoccupations de la COP 21 : "Ce qui m'inquiète en camargue, c'est le repli stratégique. On renonce en laissant entrer la mer sans se soucier des conséquences pour les gens qui vivent ici. En Hollande, on est habitué à vivre en dessous du niveau de la mer. La camargue n'existe que parce que les hommes ont su maitriser l'eau."

Sylvie Brunel s'est exprimée en faveur d'un interventionnisme intelligent de l’État, quitte à être "parfois impopulaire." La géographe a également déploré la diminution de l'action de l’État et des compétences des collectivités en matière d'écologie. "Il faut redonner aux maires ou aux communautés de communes plus de pouvoir, leurs marges de manœuvres sont trop faibles."

Baptiste Manzinali