Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.11.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 664 fois

BESSÈGES Une maison de santé unique en France contre les déserts médicaux

Maison de santé pluriprofessionnelle de Bessèges. EL/OG

En avril dernier, sous l'impulsion de la mairie de Bessèges, une maison de santé pluridisciplinaire a ouvert ses portes près du centre ville. Réunissant 19 praticiens, elle a la particularité unique en France d'associer libéraux et salariés dans un même objectif : travailler en coopération et lutter contre les déserts médicaux.

5 médecins, 9 infirmières, un kiné, 2 orthophonistes, un podologue et une assistante sociale. Au total, 19 praticiens viennent de s'installer dans un bâtiment flambant neuf à Bessèges. Il couvrira un bassin de 5 000 patients. Un seul mot d'ordre : la coordination, le partage de dossiers, et la mise en oeuvre de projets communs. "Se croiser dans les couloirs aide au dialogue et améliore la prise en charge. Un patient sera plus facilement ausculté en urgence en orthophonie si on en a discuté ensemble", commente Julien Bonifas, généraliste. Idem pour les journées de prévention et se sensibilisation organisées par les médecins. "A l'avenir, les autres vont y participer. Il faut simplement le temps que ça se mette en place", annonce Claire Koppel-Dematéis, orthophoniste et directrice de l'établissement.

L'idée émerge en 2008. Le maire de Bessèges tente alors de préserver son village du fléau des déserts médicaux. "Deux docteurs partaient à la retraite, il fallait trouver une solution", se souvient Bernard Portalès, premier magistrat de la commune depuis 2001. Au départ, les libéraux, habitués à travailler seuls, sont très réticents à la construction d'une maison de santé pluridisciplinaire. Mais le projet fait son chemin. Reste à le mettre en oeuvre. "Pour que le lieu soit viable, le nombre de médecins était insuffisant à Bessèges", rappelle Claire Koppel-Dematéis. Les praticiens libéraux de la communes s'associent donc avec la Carmi (Caisse régionale de la sécurité sociale dans les mines) qui apporte 3 jeunes généralistes salariés, et compense ainsi ceux qui partent à la retraite. "Ce mode de fonctionnement moderne attire. Des internes vont également être accueillis dans l'avenir", avance Bernard Portalès, édile de Bessèges.

Visite de la maison de santé hier. De gauche à droite : Julien Bonifas, médecin, Philippe Rognié, directeur régional de la Carmi, Bernard Portalès, maire de Bessèges, Damien Alary, président de la Région, Claire Dematéis, directrice de l'établissement. EL/OG

Un partenariat public-privé unique en France rendu possible grâce à un investissement de 1,4 millions d'€ des collectivités locales (150 000 € de la Région, 440 000 € de l'Etat et 400 000 € de la commune). "Cet espace de 670 m² est surdimensionné par rapport au bassin, mais tous les médecins partent et il faut anticiper. S'engager financièrement contre les déserts médicaux est aujourd'hui un choix politique", assure Philippe Rognié, directeur régional de la Carmi, qui va également placer quatre nouveaux médecins à St-Martin-de-Valgalgues et aux Fumades, à la demande d'Alès Agglo. "On intervient si l'on est sollicité, et il faut que ça soit rentable pour nous", signale-t-il.

Aujourd'hui, le Gard compte 4 maisons de santé (Bessèges, Sauve, St-Jean-du-Gard, Sauve et Lasalle), et une nouvelle devrait ouvrir à St-Ambroix l'an prochain. Dans la région, d'ici 2030, le nombre de médecins devrait baisser de 8% alors que la population devrait augmenter de 30%.

Eloïse Levesque

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