Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 17.11.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 127 fois

FAIT DU JOUR Exilés à Paris, des gardois racontent les attentats

Paris la nuit. Image Pixabay. DR

Quelques gardois vivants à Paris étaient au cœur des attentats de vendredi soir, et avaient leurs habitudes au Carillon, à la Belle Equipe ou au Bataclan. Ils s'en sont sortis, non pas sans traumatisme. 

Le temps semble s'être arrêté depuis vendredi soir. Aux quatre coins de France et du monde, les visages sont blêmes et les nuits sont courtes. Paris est une ville cosmopolite qui compte bon nombre d'étrangers, aussi peuplée de bretons, d'ardéchois ou de lyonnais que de gardois. Ce vendredi 13 novembre, ils étaient quelques-uns dans les parages du X ème et XI ème arrondissement, dans les tribunes du stade de France, prêts à savourer un weekend festif ou sportif, au calme ou entre amis. L'histoire en a voulu autrement.

Anthony, "Ma chance, s'est de m'être dit de finalement ne pas acheter les places pour le concert quand j'étais devant le Bataclan à 18h30, de ne pas être allé au Carillon prendre l'apéro avec mes amis comme très souvent, ou manger rue Bichât comme on le fait très régulièrement. Pas plus tard que mercredi dernier, ont a passé l'après midi au Carrillon après avoir mangé des huîtres du marché. Cela ne tient à rien, je peux jouer au loto, c'est complètement fou."

Gauthier, "Le hasard a voulu que je ne sois pas chez moi ce soir là, c'est à dire à deux rues du Bataclan."

Amandine, "J'étais dans le coin vers 22h30, on marchait dans les rues, tout est devenu désordonné. Nous étions vers le Canal Saint-Martin dans le 10 ème arrondissement, on s'est réfugiés vers la rue Saint-Sauveur chez des amis car le bar où nous étions nous avait viré. Quand j'y repense, ça me rend folle qu'ils aient mis les gens dehors au lieu de faire comme plein d'autres endroits qui ont tout fermé avec les clients à l'intérieur. J'ai eu de la chance, on est passé aux bons endroits au bon moment."

Mathieu, "Le retour au bureau a été difficile car nous avons perdu une collègue. Une autre, épargnée, a eu le lourd fardeau de nous raconter l'irréel. Mais au final, ce n'est pas que ça. Aujourd'hui on parle, on s'écoute, on s'embrasse, on prend soin l'un de l'autre. On est des enfants de la paix, des bisounours trop vieux. La seule leçon que je retiens est qu'il faut vivre, oser, ne rien regretter. Aujourd'hui la seule chose que l'on a envie de faire c'est des bisous à tous le monde."

Léo, "Nous sommes tous choqués, beaucoup de nîmois habitent dans le coin où rue Charonne. Le Carillon est à deux pas de chez moi, on a l'habitude d'y aller prendre l'apéro, pas plus tard que mercredi dernier nous y étions. Le vendredi, c'est un endroit bondé de monde, il y a un grand trottoir où les gens boivent dehors. J'étais au bureau quand c'est arrivé, du coup on est tous resté dormir là. Le lendemain matin, les stations de métro du quartier étaient fermées, les rues désertes. Une amie a perdu sa cousine, un autre a perdu un collègue de travail."

Asma, "J'étais chez moi à ce moment là et je l'ai appris par un coup de téléphone de ma sœur qui habite dans le sud. J'ai allumé la télévision et j'ai contacté tous mes amis de Paris pour savoir si tous le monde allait bien. Mercredi soir j'étais au Carillon avec plein de nîmois, c'est un endroit que nous fréquentons très régulièrement. Une ami a perdu un proche. Depuis vendredi, nous avons tous une boule au ventre quand nous sortons. C'est une émotion que je n'avais jamais ressenti, même depuis les événements de Charlie Hebdo."

Benjamin, "La chance a voulu que je quitte Paris et mon appartement situé rue Saint Ambroise il y a deux mois. C'est un moment d'horreur, je suis encore sous le choc, la grande majorité de mes amis parisiens vivent dans ces rues, mais par chance aucun n'a été touché."

Baptiste Manzinali

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