Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.11.2015 - tony-duret - 3 min  - vu 646 fois

ST HILAIRE D’OZILHAN L’auteur présumé du meurtre de la rave party arrêté

Laure Beccuau et le lieutenant-Colonel François Devigny. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce mercredi 18 novembre, deux hommes ont été interpellés à Jouques dans les Bouches-du-Rhône. Il s’agirait du meurtrier présumé d’un jeune homme de 24 ans, tué lors d’une rave party à Saint-Hilaire d’Ozilhan, en juillet 2014. Le cousin de l’auteur a également été arrêté.

L’enquête a été fastidieuse mais elle a porté ses fruits. C’est un travail de fourmi que les hommes de la section de recherches (SR) de Nîmes ont accompli depuis la date des faits, le 13 juillet 2014. Cette nuit-là, une rave party clandestine s’improvise dans la garrigue autour de Saint-Hilaire-d’Ozilhan. La fête bat son plein quand une altercation éclate sur un chemin forestier, légèrement en marge de la soirée. Il est près de 2h du matin quand l’auteur présumé des faits, assis avec son cousin à l’intérieur de son véhicule, s’emporte contre sa future victime. La raison ? Un glaçon aurait été lancé dans la voiture. Un motif futile qui aura de lourdes conséquences. Une première bagarre éclate entre les deux hommes. Puis une deuxième quelques instants plus tard. C’est à cet instant que le meurtrier présumé aurait sorti une arme appartenant à son père, un pistolet automatique, et aurait tiré dans le thorax de sa victime, ne lui laissant aucune chance.

Une enquête hors-norme

La rumeur qu’un meurtre a été commis se répand comme une traînée de poudre auprès des fêtards qui se dispersent dans la nature. Si bien qu’à l’arrivée des gendarmes, il ne reste qu’une dizaine de personnes, essentiellement les organisateurs. Les hommes du Lieutenant-Colonel François Devigny s’organisent. Cinq gendarmes sont spécialement dédiés à cette enquête. En étudiant la téléphonie, ils ont la désagréable surprise de découvrir que 33 relais téléphoniques encadrent la zone : celle-ci est proche de l’autoroute A7. Deuxième mauvaise surprise : ils découvrent qu’entre 0h45 et 2h45, les 33 bornes relèvent 1 500 000 communications téléphoniques ! Un travail faramineux s’annonce. Petit à petit, ils localisent 20 000 téléphones différents, puis 3 000. Et de réduire encore ce chiffre qui leur permet de mener 330 auditions. Dans le même temps, plus de 200 hôpitaux sont inspectés pour s’assurer qu’aucun blessé ne se serait présenté le soir des faits ou dans les jours suivants.

Un renseignement

Au début de l’été 2015, l’enquête des hommes de la SR se précise. Une piste commence à émerger vers les Bouches-du-Rhône. Mais l’enquête va connaître un rebondissement inattendu du côté d’Aix-en-Provence. Un homme, placé en garde à vue dans une autre affaire, révèle hors audition qu’un individu se vanterait d’avoir commis un homicide lors d’une rave party. Il se trouve que les propos de l’informateur coïncident avec l’enquête des gendarmes. Un nom est enfin mis sur le meurtrier présumé. Un autre sur son complice. L’auteur, qui « se promène régulièrement armé », selon la Procureure de la République Laure Beccuau et qui aurait un tempérament volcanique : « Si on le cherche, on le trouve », précise-t-elle, était âgé de 18 ans au moment des faits. Il venait de fêter sa majorité un mois plus tôt.

Des aveux

Ce mercredi 18 novembre, 80 militaires sont mobilisés en raison de la dangerosité des deux hommes. Ils seront interpellés à Jouques sans difficulté. En garde à vue, l’auteur présumé a reconnu les faits. Le calibre de l’arme de son père, saisie par les enquêteurs, correspondrait à celle qui aurait été utilisée le 13 juillet 2014. Le jeune homme a été écroué dans l’attente de son procès pour meurtre. Son cousin a été placé sous contrôle judiciaire et devra répondre des faits de non dénonciation de crime et modification de la scène de crime.

Tony Duret

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