A Alès, le collectif d'action contre le chômage se mobilise contre le gaspillage alimentaire. Chaque mardi, il redistribue des colis de la Banque Alimentaire à celles et ceux qui sont dans le besoin.

Une loi votée le 21 mai 2015 interdit à la grande distribution de jeter les invendus alimentaires et de les asperger d'eau de javel pour les rendre impropres à la consommation. En parallèle, les supermarchés de plus de 400 m² ont désormais l'obligation de signer une convention avec une association caritative afin d'organiser des dons alimentaires. Mais le collectif alésien d'action contre le chômage, présidée par Franck Lucide, reste sceptique sur ces nouvelles mesures : "Les grandes et moyennes surfaces ont trouvé un moyen de contourner la loi. Aujourd'hui, elles soldent les produits qui arrivent à la date limite de consommation. Tout ça parce qu'elles ne veulent pas payer des gens à faire du tri". Selon lui, "aucune grande surface d'Alès ne s'est portée candidate pour conventionner avec une association. Les produits ne seront donc jamais redistribués", déplore t-il.

Ces inquiétudes, le collectif en a fait part il y a plusieurs semaines lors d'une rencontre avec le sous-préfet d'Alès Olivier Delcayrou. "Il nous a dit qu'il allait réunir les responsables des grandes surfaces pour s'assurer que la loi serait respectée", explique Franck Lucide. Il rappelle que la précarité "continue d'exploser" et touche, en plus des chômeurs, de nombreux retraités. Chaque mardi, le collectif d'action contre le chômage distribue une cinquantaine de colis de denrées fournies par la Banque Alimentaire. Comme chaque année, cette dernière organise, le dernier week-end de novembre, une collecte nationale devant les grandes surfaces, les écoles, les mairies, etc. Le grand public est invité à offrir des produits tels que des aliments pour bébé, des conserves diverses, du café mais aussi des produits d'hygiène.