Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.12.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 244 fois

RÉGIONALES Unie, la gauche veut faire barrage au FN

La liste d'union de la gauche, cet après-midi devant les arènes de Nîmes (Photo : Coralie Mollaret/ Objectif Gard)

Arrivée en deuxième position au premier tour, la liste PS-PRG renforcée par sa fusion d'entre-deux-tours avec le Front-de-Gauche-EELV s'estime être la seule à pouvoir faire barrage au FN. Elle en appelle à la "responsabilité" des électeurs.

En colère. Tel est le sentiment qui domine chez Damien Alary, après ce premier tour. Pour son dernier combat, le président PS du Languedoc-Roussillon ne s'attendait certainement pas à ce que son adversaire soit bleu Marine. Dimanche, le FN est arrivé en tête dans la grande région, fief de la gauche, avec 30% des suffrages. "Même si les sondages le prédisaient, ça reste quand même une sacrée claque", confie l'un des proches du Président. Cet après-midi, les anciens candidats de la liste Front de Gauche-EELV ont souhaité expliquer leur fusion d'entre-deux-tours avec la liste PS-PRG. Un parti et une liste qu'ils n'avaient pas manqués de pourfendre avant le premier tour.

"Plus qu'une fusion, c'est une jonction"

"Ce n'est pas un ralliement", précise Vincent Bouget, "notre engagement est dicté par notre responsabilité de tout faire pour barrer la route au Front National. Les autres problèmes sont secondaires". Un peu plus tôt à Bagnols, la candidate de la l'ex-liste Onesta Geneviève Sabathé ne disait pas autre chose : "nous y allons pour un projet et plus qu'une fusion, c'est une jonction" et pour marquer le coup, cette liste de second tour reprend les noms des deux listes du premier tour, accolés : "Notre Sud en commun".

Et si la gauche de la gauche était critique avec la liste PS-PRG au premier tour, Geneviève Sabathé estime que "le bilan de la majorité sortante, en dehors de certains problèmes de formation professionnelle, ce bilan n'est pas mauvais." Si la gauche "a toujours su dans son histoire se rassemblement pour faire barrage au FN", la tendance semble moins vraie aujourd'hui. Aux dernières départementales gardoises, quatre élus FN sont sortis victorieux de duels contre des candidats PS. "A tous les électeurs de la liste Nouveau Monde (Front de Gauche-EELV) qui peuvent être déstabilisés par cela (fusion, NDLR), je leur dis que le devoir numéro 1 des communistes a toujours été de faire barrage à l'extrême droite qui surgit de temps à autre dans l'histoire de France", enfonce le communiste gardois.

Michel Cegielski (PRG), Catherine Eysseric (PS) et Geneviève Sabathé (NGS), ce matin à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

"Rien n'est joué"

Unis dans l'adversité, ces femmes et hommes de gauche fustigent un FN qui "veut tout détruire et ne propose rien". "On dirait que le FN devient un phénomène de mode. On voit Marine Le Pen partout et certains votent FN pour n'importe quelle raison", se désole Damien Alary. Le score FN réalisé dans plusieurs communes des Cévennes - dont le coeur bat d'accoutumée à gauche - inquiète. Aurélie Génolher, maire de Massillargues-Atuech et candidate sur la liste Front de gauche-EELV, a été stupéfaite de constater les 40% du FN, contre 28% pour sa liste : "souvent les gens voient de l'insécurité à la télévision, alors qu'il n'y en a pas dans leur village. Ils ont peur que cela arrive chez eux". Dans cette situation, l'étiquette PS peut s'avérer pesante. Alors ce matin à Bagnols le chef de file du PRG dans le département Michel Cegielski a martelé : "on est là pour notre région, il ne faut surtout pas faire d'amalgames avec la politique nationale", et la candidate socialiste bagnolaise Catherine Eysseric d'enfoncer le clou en affirmant "nous sommes la liste la plus à même de défendre les intérêts de nos territoires avec une dynamique de projets."

Si les sondages donnent la liste de Delga gagnante dimanche, "rien n'est joué", pour la gauche. Et Damien Alary d'appeler les abstentionnistes, mais également les "Républicains" : "Je n'ai pas demandé à Dominique Reynié de se retirer, loin de moi cette idée. Mais ceux qui ont voté pour lui savent qu'il ne gagnera pas. Le FN a siphonné les voix de la droite au premier tour. Aujourd'hui, pour faire barrage au FN, il faut voter pour nous". Geneviève Sabathé pimente cette supplique d'un appel : "il faut que les abstentionnistes se prennent en main."

Enfin, si la gauche plurielle sait se battre contre le FN, elle va devoir se battre pour un programme commun. Sur ce point, "il va y avoir du travail à faire, des discussions, mais il y en a toujours eu", explique Geneviève Sabathé, quand Catherine Eysseric préfère "insister sur ce qui nous unit. Nous sommes rassemblés, prêts à affronter le second tour avec beaucoup de clarté et dans la responsabilité." "Nous y arriverons", certifie Damien Alary, à la tête durant 14 ans au Département du Gard avec une majorité PS-PCF-EELV : "je ne suis pas pour l'hégémonie et j'ai beaucoup appris des autres". Gérard Onesta en sait quelque chose, l'ancienne tête de liste Front de Gauche-EELV au premier tour, a été assis ces six dernières années sur le même banc que la socialiste Carole Delga en Midi-Pyrénées.

Coralie Mollaret et Thierry Allard

Coralie Mollaret

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