BELLEGARDE La nouvelle vie de la chapelle de Broussan
Installée sur le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la chapelle du prieuré de Broussan a été entièrement restaurée par la Communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence pour un montant 1,3 M d’€.
La chapelle romane de Saint-Vincent-de-Broussan est en plusieurs points particulière. D’abord, lorsque l’on y pénètre, l’absence de représentation des icônes catholiques laisse interrogatif. Point de tableau de la crucifixion de Jésus ou de statue représentant la vierge Marie. Aux lignes pures, la bâtisse du XIe siècle tranche par sa sobriété. L’art cistercien qui la caractérise tire son essence dans la simplicité des ornements.
Broussan puiserait ses origines dans l’Antiquité, « notamment en raison de sa localisation sur la route conduisant d’Ugernum (nom de la cité romaine de Beaucaire) à Espeyran, relais des comptoirs grecs sur les marais », explique Juan Martinez, maire PS de la commune mais également et président de la communauté de communes Terre d'Argence (CCBTA)* à l’initiative des travaux. Broussan serait d'ailleurs « l’un des premiers lieux habités à Bellegarde, grâce à la présence de nombreuses sources qui facilite la culture des terres».
La vie tumultueuse de la chapelle
Durant le Moyen Âge, ce hameau apparaît sous différentes appellations, selon les papes : il y a d’abord « Les Jardins et les Champs de Broussan » sous Jean VIII puis Saint-Vincent de Broussan en 1156 sous le pape Adrien IV. Lieu de pèlerinage, Broussan a accueilli de nombreux visiteurs et a rassasié leurs estomacs avec son fameux four à pain. Les siècles qui suivirent sont fortement marqués par les litiges entre protestants et catholiques sur les bénéfices ecclésiastiques du prieuré. Désormais, la chapelle appartient à la famille Roger. Une autre particularité de la bâtisse puisque d’accoutumée de tels édifices appartiennent à l’Etat ou aux collectivités publiques.
En échange des 1,3 M d’€ de travaux*, les propriétaires ont concédé un bail emphytéotique de 60 ans à la CCBTA. « Se remémorer l’histoire, cela permet de mieux nous connaître. C’est fondamental de savoir que des gens sont venus ici. Que ce soit pour des raisons religieuses où économiques, les battements ont été partagés. Voilà qui permet de mieux se repositionner dans le monde d’aujourd’hui », conclut le président de la CCBT, Juan Martinez.
Coralie Mollaret
*La CCBTA a pris la compétence patrimoine en 2009, dont le budget annuel est de 3,5 M d’€.
* 1,3 M d’€ dont 568 000 € pour la communauté de communes ; 426 000 € pour la DRAC ; 153 000 € pour le conseil départemental ; 153 000 € pour la Région.
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