Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 25.01.2016 - anthony-maurin - 4 min  - vu 170 fois

TOROS La feria d'Arles renaît de ses cendres

Jose Maria Manzanares (Photo Archives Anthony Maurin)

La plaza de toros d'Arles change de physionomie et se fait, avec l'annonce des cartels des ses deux ferias, une belle promotion pour la saison qui s'ouvre prochainement. Quelques figuras bien présentes et des affiches souvent alléchantes.

La promesse est belle, voir du spectacle au centre de l'amphithéâtre antique d'Arles. Le délégataire a changé mais le nom reste le même, pourtant, les cartels présentés par le nouvelle équipe séduisent et amènent une cohérence qui manquait aux arènes. Ludi Arles Organisation prend les manettes avec à la tête de la structure, Lola et Jean-Baptiste Jalabert (associés à Alain Lartigue et François Cordier), les enfants de Luc Jalabert, l'ancien directeur des arènes.

Pour cette première temporada, le quatuor se révèle inventif et plein de ressources. L'annonce de la confection du décorum de la corrida goyesque de septembre par Luis Francisco Espla avait marqué les esprits des aficionados car cet artiste, qui a été un matador de toros ayant empli de joie et de ferveur la plaza arlésienne, est une référence.

Mais la corrida goyesque a lieu en septembre et ce sont les cartels de la première feria qui sont à l'ordre du jour. Pour la plus grande des deux, celle de Pâques qui a lieu fin mars, les affiches laissent la place à la créativité. Après une course camarguaise comprenant toutes les pointures et les meilleurs taureaux en ouverture, les toros entrent en piste le samedi soir.

Le 26 mars à 16h, les toros seront estampillés Garcigrande, une ganaderia qui connaît de grands succès partout où sont représentées ses pupilles. face à ce fer, le biterrois Sébastien Castella sera le chef de lidia d'une grande corrida. En pleine forme après son survol des Amériques, le français suggère une tauromachie retrouvée. L'aficion européenne attend avec impatience de revoir les qualités du torero qui est sorti à plusieurs reprises par la grande porte de Madrid. A ses côtés, Jose Maria Manzanares. Si l'espagnol n'est pas dans un grand moment, il demeure une personnalité incontournable de la tauromachie. Après une année endeuillée, le maestro devrait se retrouver et faire ce qu'il sait faire de mieux, triompher avec grâce. En dernière position, Alberto Lopez Simon. Le jeune loup au toreo sensationnel a connu une grande année taurine qui s'est effilochée à cause des blessures mais il faudra à coup sûr compter sur le talent et le caractère intrépide du petit dernier.

Le dimanche à 11h30, c'est une novillada dédoublée qui prendra la tête de l'affiche. Trois novillos de Blohorn et trois du Laget. face à eux, Manolo Vanegas, Leo Valadez et Andy Younes, trois jeunes qui rôdent depuis plus d'un an dans la catégorie et qui proposent un spectacle à la hauteur de leurs ambitions. Le premier est connu de l'aficion gardoise car il officie régulièrement dans nos arènes, le second a été vu une paire de fois mais c'est bien le troisième qui est le régional de l'étape. Andy Younès a pris le contrôle de la nouvelle génération des toreros français, il torée de mieux en mieux, apprend le métier tous les jours et a plus d'envie qu'un gourmand se léchant les babines devant la vitrine d'une pâtisserie...

El Juli (Photo archives Anthony Maurin)

A 16h30, mano a mano de style(s). Julian Lopez El Juli est le numéro un incontestable quand on parle de succès et de longévité. Andres Roca Rey est le jeune péruvien sur qui reposent le plus d'espoirs. Le second connaît le premier mieux que le premier ne se connaît lui-même. Il a fait partie de son école, il l'a côtoyé, a appris de lui et est devenu aujourd'hui une sérieuse menace au règne languissant du numéro un. Cette opposition sera magique car une rivalité fraternelle, quasi incestueuse, est née de cette union. Pour départager les connaissances et le cœur de cette course, des toros de Daniel Ruiz, ganaderia préférée du premier seront combattus.

Léa Vicens (Photo Archives Anthony Maurin)

Dernier jours de feria avec en matinée la traditionnelle corrida équestre. Les toros de chez Bohorquez sont des références et plaisent aussi bien aux gradins qu'aux toreros. Andy Cartagena sera le chef de lidia confirmé d'une affiche éclectique mais efficace. Le portugais Diego Ventura le suivra et sera à son tour suivi par Léa Vicens, la nîmoise. Il y en aura donc pour tous les goûts et c'est le même cartel (hormis les toros) qu'à Pâques 2014!

Manuel Escribano (Photo Archives Anthony Maurin)

Enfin, en clôture de cette belle première feria sous l'ère Ludi qui s'annonce très ludique, une corrida de la ganaderia du moment, Pedralza de Yeltes. Là aussi l'attente est importante car l'année dernière, les quelques apparitions de ces cornus furent de qualité et intenses en émotions. Pour affronter ces bêtes, Manuel Escribano. Le maestro ressuscité est un capeador de qualité, un banderillero de grand esthétisme et un torero de haute teneur. Deuxième, l'arlésien Thomas Joubert, lui aussi ressuscité des nimbes revient dans son paradis. Son toreo a du sentiment, de la personnalité et son envie de revenir au centre de la lumière ne sert qu'à augmenter ces phénomènes. Enfin, Juan del Alamo est un habitué d'Arles. Ce matador de toros est à lui tout seul la représentation du jeune apprenti qui est devenu maître. Il brille, il brûle mais ne se crame pas. La chaleur de son aficion fait du bien à voir et sa tauromachie de caractère est aussi très agréable même si parfois plus que dangereuse.

Une grande feria d'Arles qui connaîtra les triomphes.

Anthony Maurin

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