Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.02.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 228 fois

FAIT DU JOUR Le Parti Socialiste à « L’heure de vérité »

Jean Denat interrogé par le socialiste Philippe Mercier, ancien responsable de la BAC (Brigade anti-criminalité). Photo : Coralie Mollaret.

Mardi, la section nîmoise Edgar Taillades a cuisiné le Premier fédéral Jean Denat à la manière de la célèbre émission politique « L’heure de vérité ».   

Assommés par une année de tutelle et l'affaire Bouvet qui court toujours, les socialistes gardois sortent difficilement de leur « coma ». Mardi, le secrétaire de section Jérome Puech a tenté de réveiller sa famille politique. Comment ? En organisant une réunion de section inspirée de « L’heure de vérité », une émission politique qui sévissait sur France 2 dans les années 80. Pendant une heure, trois socialistes ont cuisiné le premier fédéral Jean Denat. Assis sur un fauteuil rose bonbon à l’effigie de Marilyn Monroe, l'homme politique fait face à une trentaine de militants. Sans perdre un instant, le présentateur s’engouffre dans un petit portrait de son invité : maire de Vauvert, conseiller régional et candidat malheureux aux Départementales... « Certains disent qu’il a trouvé un lot de consolation en devenant premier fédéral en juin », titille Jérome Puech. Avant de poursuivre : « Comme tout le monde, Jean Denat a des qualités et des défauts : c’est un travailleur infatigable qui sait écouter les gens (…) Mais parfois il parle beaucoup trop et défend le cumul des mandats ». À l’issue de cette présentation, Jean Denat réagit : « La fédération n’est pas un lot de consolation… On se console autrement ! ».

La politique sécuritaire du gouvernement

Premier militant à poser des questions : Philippe Mercier. Cet ancien responsable de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) évoque la politique sécuritaire du gouvernement :

- « Quand sortirons-nous de l’État d’urgence ? »

- « Moi je ne suis pas président de la République », rétorque Jean Denat. Pour ce proche de Manuel Valls, le sujet n’est pas facile. L’État d’urgence étant décrié aujourd’hui par une partie de la gauche. L'invité se reprend : « Quand on exerce des responsabilités, on est confronté à des défis auxquels on était pas préparés. Personne ne pouvait imaginer les attentats qui se sont produits l’année dernière. Il faut préserver l’unité de notre pays. Moi, je fais confiance à ceux qui nous gouvernent. Ils ont des informations que je n’aies pas ».

La question de la déchéance de nationalité arrive aussitôt. Là aussi, l’interrogation est sensible, quelques jours après le départ de Christiane Taubira du gouvernement.

- « Il est normal qu’il y ait des débats », se dérobe Jean Denat, « Mais on le fera en temps utile de façon organisée, comme c’est prévu le 11 mars ».

- « C’est quand même un peu tard…», soupire un socialiste.

« Nous ne sommes pas dans un contexte normal », reprend le Premier fédéral, « Nous devons répondre à la colère des Français et préserver l’unité de notre pays. (…) Quand on parle de la déchéance de nationalité, on oublie de dire que ce sont pour des binationaux coupables d’actes terroristes ! ».

- « Est-ce que la fédération se positionnera officiellement ? », demande Jérome Puech. « Surtout pas », répond dans le public Corinne Giacometti, ancienne élue régionale.

Lorsque la thématique des collectivités locales est abordée Jean Denat est plus détendu. La militante Julie Delalonde lui demande d’évoquer l’avenir des Départements.

- « On a été hypocrite » lance l'élu, « Moi, je ne suis pas un homme d’appareil. Je dis les choses ! On a supprimé cette clause mais les Départements peuvent toujours financer le sport et la culture ainsi que les pompiers… Une patate chaude que personne ne veut financer ! ».

Jean Denat habité « d’une grande sérénité »

Soudain, une question du public survient : « à quand un vrai programme du PS avant les élections et surtout partagée par les militants ? ».

Le silence s’invite dans la salle. Jean Denat répond : « on sort d’une période de coma. Moi je suis habité d’une grande sérénité, le PS est parvenu à se renouveler notamment à travers la fusion des sections. Le PS, c’est le parti des militants… ».

- « C’est nouveau ça », glisse avec ironie, Jérome Puech.

Si la parole au PS est plus libérée que dans les autres partis, elle ne l'est pas sur tous les sujets. L'affaire « Nathalie Bouvet », ex-comptage de la fédération condamnée pour avoir détourné 377 000€, n'a pas été évoqué. Pourtant, le Bagnolais Nabil Kadri a relancé l'affaire, estimant que toutes les responsabilités n'ont pas été établies. « La démarche de Nabil Kadri s'apparente à une campagne médiatique », déplore un militant qui aurait préféré que « le débat soit d'abord lancé en interne ». Reste à savoir si les militants ont vraiment envie de connaître le fin mot de l'histoire...

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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