À 33 ans, Sylvaine Cussot est une des meilleures coureuses de trail en France. Le département l'a récompensé cette semaine aux Trophées de l'Olympisme du Gard.

Dans l'auditorium de la Maison du Département, Sylvaine Cussot attend sagement le prix du public, annoncé en toute fin de cérémonie. Elle affiche un large sourire en toute circonstance de sorte qu'elle ne laisse rien transparaître, ni stress, ni douleur. C'est aussi le cas quand elle court, quand elle s'attaque à des côtes sans sourciller ou à des chemins escarpés.

Du haut de ses 1 m 61 (pour 47 kg), Sylvaine Cussot a un mental d'acier. Originaire du Mans, elle commence à courir à l'âge de 6 ans, aidée par une famille de coureurs. "Tous le monde court dans ma famille, ma maman, mes frères. C'est motivant et c'est aussi ce qui m'a poussé à continuer." Avec sa sœur jumelle, elle remporte ses premières médailles et se souvient d'un article de presse élogieux titré : "Des jumelles qui voient loin." Puis la jeune fille grandit, et quitte le Mans à 18 ans pour s'installer à Angers et intégrer une prépa-HEC . Une période où elle laisse de côté sa passion, la course à pied avant de s'inscrire dans un club, le CA Balma à Toulouse ou elle rejoint une école de commerce et trouve un premier emploi comme responsable en recrutement dans une société d'ingénierie informatique pendant sept ans.

"Le corps est capable de plus que ce qu'on imagine"

C'est à cette période qu'elle rencontre celui qui partage sa vie, Emmanuel Gault, coureur de trail de haut niveau de la team Asics. "Nous avions la même passion et il m'a initié au trail." Elle le rejoint à Uzès et trouve un nouvel emploi dans la vente d'articles de sport en ligne. "Je me suis pris au jeu des compétitions. Puis j'ai eu envie de réaliser de belles performances." Avec lui, elle forme un duo hors pair et intègre la team Asics. Un sponsor qui lui donne des avantages dignes des athlètes de très haut niveau : manager, structure médicale, équipement, logistique, assistance au ravitaillement. Une grille de prime est établie en début d'année et lui donne droit à des bonus financiers lorsqu'elle réalise de beaux résultats dans des courses renommées. "C'est une motivation supplémentaire. Tout le monde s'y retrouve la dedans." À Uzès, Sylvaine s’entraîne au minimum cinq fois par semaines et s'accorde un jour de repos.

En quatre ans de pratique, sa progression est fulgurante, passant de 30 km de course, à 60 puis 80 lorsqu'elle intègre l'équipe de France pour les championnats du monde. "Le corps est capable de plus que ce qu'on imagine". En 2014, elle participe à la CCC autour du Mont Blanc, une course réputée pour ses 101 kilomètres dont 6 000 mètres de dénivelé. Pendant 15 heures de course, Sylvaine ne faiblit pas. "Cela a toujours été une passion, c'est une partie de ma vie, un besoin." Et à 33 ans, pas question de s'arrêter. Sylvaine veut prendre exemple sur une championne française de trail, Nathalie Mauclair, âgée de 46 ans et toujours en activité.

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