Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 21.02.2016 - tony-duret - 2 min  - vu 151 fois

AU PALAIS Les amoureux des bancs publics du tribunal

Le palais de justice de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Parfois, au tribunal, c’est à ne plus rien y comprendre. Alors que le prévenu, accusé d’avoir porté des coups à son ex-compagne s’avance dans son box, la victime, elle, s’approche des magistrats en faisant de grands sourires à son agresseur. Celui-ci lui répond par des baisers accompagnés de gestes langoureux de la main. Heureusement que les grilles du box les séparent sinon les retrouvailles auraient pu tourner en film déconseillé aux plus jeunes.

Mais pour le prévenu, un dénommé Mourad, 41 ans, la réalité va très vite reprendre ses droits. Le président Jean-Louis Galland fait état de ses condamnations pour des violences, des outrages ou des conduites sous alcool et aborde les faits qui se sont produits le 11 septembre 2015 à Nîmes. Ce jour-là, Mourad se rend chez des amis où se trouve également Magalie, son ex, la victime du jour. On boit, on se drogue et, comme souvent avec un tel cocktail, ça dérape : « Pute, salope, va manger tes morts », insulte Mourad avant d’étrangler Magalie et de lui porter des coups. Mourad sera calmé par un ami commun qui confirmera aux policiers les coups et les insultes. Mais l’accusé n’est pas d’accord :

-          Il était encore plus bourré que nous ce gars-là, assure Mourad pour discréditer son témoignage.

Et ça tombe vraiment bien : celui de son ex a complètement changé. Magalie, qui avait porté plainte et maintenu ses propos devant les enquêteurs, donne une version complètement nouvelle. Elle a d’ailleurs retiré sa plainte.

-          Ca fait deux ans qu’on est sous les effets de la drogue. Il y a eu beaucoup de provocations de ma part et de la sienne. Mais ça reste une histoire de couple.

-          Les faits ont-ils eu lieu ?, interroge simplement le président.

-          J’ai exagéré sur certains actes. J’étais sous l’emprise d’alcool et de cocaïne.

-          Et le témoin qui déclare les mêmes choses que vous ?

-          Il est alcoolique. Je m’excuse auprès de vos services et de ceux de la police.

Le procureur François Schneider n’est pas dupe :

-          Trois jours après la Saint-Valentin, c’est le désenchantement. Vous avez vu leur attitude à l’audience ? Tout va bien, on se fait des bisous de loin, on s’aime comme des adolescents. Mais la culpabilité de Monsieur ne fait aucun doute. Comme l’attitude de Madame, qui retire sa plainte, un fait extrêmement courant en matière de violences conjugales. Je demande trois mois avec sursis et si ça recommence, Madame ne pourra s’en prendre qu’à elle-même.

Ce sera deux mois avec sursis pour Mourad.

Tony Duret

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