Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.03.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 636 fois

CAMARGUE Laurent Pélissier : "l'anagramme de maire, c'est aimer"

Laurent Pélissier, maire de Saint-Laurent d'Aigouze et président de la Communauté de Communes Terres de Camargues (Photo Anthony Maurin : ObjectifGard)

Maire de Saint-Laurent d'Aigouze et Président de la Communauté de Communes Terres de Camargue qui réunit Saint-Laurent, Aigues-Mortes et le Grau-du-Roi, Laurent Pélissier évoque son rôle d'élu au sein des deux collectivités. Interview.

D'où vient votre engagement pour Saint-Laurent d'Aigouze et quel genre de maire êtes-vous?

Je suis très attaché au village, à son environnement… Mes racines sont profondes, j’aime les traditions et l’identité de ce territoire. Je ne suis pas encarté mais je me définis comme un libéral modéré. Le devoir d’un maire est d’être proche de ses administrés, d'être à leur écoute, il faut rester vigilant et montrer qu’on est là pour rassembler et non pour cliver. Il faut simplement veiller à l’intérêt général.

Que faites-vous pour le village, quels sont les enjeux de ce territoire?

Nous transformons le Plan d'Occupation des Sols en Plan Local d'Urbanisme en souhaitant développer la commune même si le foncier manque, l’extrême sud du Gard n’a plus de foncier et nous devons en profiter! Nous avons des atouts à faire valoir, Saint-Laurent est entre Nîmes et Montpellier, à 15 kilomètres de la mer d’un côté et de l’autoroute de l’autre. Nous voulons répondre aux besoins des saint-laurentais en s’adaptant au SChéma de COhérence Territoriale grâce à une densification et une mixité à la fois des habitats et des habitants. Les jeunes de notre commune ont du mal à accéder à la propriété mais d’ici un an, nous allons ouvrir une dizaine de lots pour les primo-accédants. D’ici la fin du mandat, la place du village, son cœur, sera réhabilitée. Nous allons également modifier le Plan de Déplacement Urbain et créer quelques places de stationnement pour ne pas faire mourir le centre-ville. Autre projet important, celui de l’église. Les travaux coûteront 1,7 millions d’euros mais notre part sera d’environ 320000 euros. Nous voulons lancer une grande souscription pour pouvoir réaliser les travaux par tranche. Nous mutons dans la construction tout en respectant l’esprit du village.

Les finances du villages se portent bien?

Les finances sont saines, nous avons cependant quelques emprunts qui tomberont en 2023-2025 mais nos moyens sont limités alors qu’il nous faut travailler sur les préoccupations quotidiennes du village. Le budget de fonctionnement est de 3 millions d’euros quand nous investissons 800000 euros. La commune fait 9000 hectares, l’entretien des routes et chemins est important pour notre taille, surtout quand les aides de L’État baissent chaque année un peu plus… Alors, la suppression de l’abattement général et une hausse minime des impôts étaient les seules solutions pour équilibrer les comptes et compenser les pertes.

Et à la Communauté de Communes, quelles sont les priorités?

Il y a 17% de chômage sur ce territoire… L’emploi est un enjeu primordial et les trois maires veulent reprendre la main pour une action encore plus ciblée. Nous voulons une politique offensive, je crois beaucoup à la formation comme levier. Le tourisme est une source d’emploi mais sur notre territoire, les demandeurs d’emploi sont éloignés de cette formation. Il nous faut cibler les particularités de notre région car elles sont vectrices d’emploi. Nous travaillons aussi avec la Grande-Motte en co-organisant un Forum de l’Emploi.

N'y a-t-il pas trop de compétences à assumer?

J’ai souhaité un toilettage des compétences. C’est le pacte de territoire que nous devons signer d’ici la rentrée de septembre. Les statuts de la Communauté de communes dataient de 2002 et ne correspondaient plus à cette intercommunalité. Nous ne sommes que trois communes, 21000 habitants, et c’est très difficile pour un territoire aussi vaste de tout faire ! Personnellement, je crois à un territoire maritime tourné vers le tourisme quitte à ce qu’il englobe des communes de l’Hérault ou des Bouches-du-Rhône.

Où en est le problème lié à la gestion de l'eau?

J’ai compris que cela avait créé des crispations… J’entends mais je ne veux pas polémiquer car nous allons nous réunir sur une échelle plus grande pour prendre la meilleure décision pour le territoire. Nous avons prolongé la Délégation de Service Public de 4 mois pour ne prendre aucun risque. L’enjeu est d’avoir un service optimal pour les abonnés avec une bonne et constante qualité de l’eau.

Dernier mot, vous n'avez jamais songé à la démission comme bon nombre d'élus gardois?

Non. Dans tout engagement, il faut expliquer aux élus la nature humaine. Quand on s’engage, il ne faut pas se tromper d’enjeu, on le fait pour le bien général, pas pour sa personne. Le Préfet Bousiges disait que l’anagramme de maire était aimer… Je pense qu'il avait raison!

Anthony Maurin

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