Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 09.03.2016 - thierry-allard - 4 min  - vu 564 fois

VERS-PONT-DU-GARD "L’herbe n’est pas plus verte à Uzès que chez nous"

Hier soir, à la Maison de la Pierre de Vers (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une grosse centaine de personnes garnissait la Maison de la Pierre de Vers-Pont-du-Gard hier soir à l’invitation de l’adjoint Laurent Milesi et de deux conseillers municipaux d’opposition Françoise Rodriguez et Guy Saurois.

Un attelage baroque, entre un adjoint dont on ne sait plus vraiment s'il est toujours dans la majorité depuis qu'il est passé au Rassemblement bleu Marine, très proche du FN, et des conseillers d’opposition plutôt à gauche pour l'une, à droite pour l'autre.

« L’éclatement est le pire des scénarios »

C’est que le sujet de la réunion publique transcende les clivages, puisqu’il s’agit du vote du conseil municipal versois en faveur d’un départ de la Communauté de communes du Pont du Gard (CCPG) pour rejoindre la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU). « Cette réunion n’est absolument pas une réunion politique mais une réunion d’information qui aurait dû se faire avant le conseil municipal et conduite par le maire », a tenu à préciser Françoise Rodriguez en préambule.

Guy Saurois a ensuite dressé un rapide portrait de la CCPG, à « l’endettement très faible de 240 000 euros » et à « la taxe d’habitation parmi les plus faibles du Gard (10,28 %, ndlr). » L’adjoint Laurent Milesi est ensuite revenu sur la perte de 3,9 millions d’euros annuels de rentrées fiscales induite par la fermeture de la centrale EDF d’Aramon, soit « 25 % des recettes ». « Nous avons travaillé sur un audit juridique et financier pour notre avenir en réfléchissant sur cinq scénarios » a poursuivi l’adjoint. Maintien, éclatement, fusion avec CCPU, fusion avec la CCBTA (Beaucaire Terre d’Argence) et une fusion à trois (CCPG, CCPU, CCBTA). « Il en ressort que quoi qu’il en soit, on va devoir compenser les 4 millions de pertes, et que l’éclatement est le pire des scénarios » a noté Laurent Milesi.

L’adjoint est ensuite revenu sur les incertitudes pour Vers en cas de départ vers la CCPU, notamment sur les attributions versées par l’interco : « j’ai écrit à Jean-Luc Chapon (président de la CCPU, ndlr), il m’a répondu à côté de la plaque. »

Un tableau comparatif des services entre la CCPG et la CCPU a ensuite été projeté, au désavantage de la CCPU « qui a beaucoup moins de services » a commenté l’adjoint. Et sur le terrain fiscal, même avec l’augmentation des impôts prévue par la CCPG d’ici à 2020 pour compenser la perte de la centrale tout en maintenant les services à la population, Laurent Milesi a présenté des chiffres « toujours en dessous de ceux de la CCPU*, et à la CCPU nous n’avons aucune garantie qu’ils n’augmenteront pas. »

« T’en a d’autres des comme ça Nico ? »

L’exposé terminé, la salle avait la parole. Et dans la salle, on trouvait un conseiller municipal de la majorité, Nicolas Bosc. « Dans un courrier, le préfet nous a demandé de nous positionner, alors nous avons voté une proposition, nous sommes toujours à la CCPG » a estimé l’élu. « J’ai la copie du courrier, lui a rétorqué Laurent Milesi. Il n’a pas demandé de se positionner mais de réfléchir à l’avenir à un rapprochement entre la CCPG et la CCPU. » « C’est ce qu’on a fait » répondra à son tour Nicolas Bosc, « aujourd’hui il y a une demande ferme de partir, ce qui n’est pas la même chose », estimera pour sa part Laurent Milesi.

D’autres élus étaient aussi dans le public, dont le maire de Collias Benoît Garrec, impacté par un éventuel départ de Vers : « notre position c’est d’avoir été mis devant le fait accompli » lancera-t-il, avant que le maire de Vallabrix et conseiller communautaire de la CCPU Bernard Rieu n’estime que la CCPG est « viable » et qu’il faut « lui laisser vivre sa vie et ne pas jeter de l’huile sur le feu », sous les applaudissements de la salle.

Nicolas Bosc reprendra la parole pour annoncer que « cette semaine Aramon a elle aussi décidé de quitter la CCPG », ce qui sera immédiatement démenti par un élu aramonais : « le conseil municipal doit en décider ce soir à 20h30 (hier soir, et il a finalement été décidé de repousser la question, qui de toute façon ne concerne pas un départ de la commune de l’interco, ndlr). Ce n’est pas encore fait. » « T’en a d’autres des comme ça Nico ? » lancera Laurent Milesi à l’élu de la majorité visiblement mal informé.

Le président de la CCPG Claude Martinet, arrivé en retard pour cause de rendez-vous avec… Jean-Luc Chapon, rappellera que « vendredi le conseil communautaire a voté à une large majorité le statuquo. Je vous confirme que nous pouvons résister financièrement encore quelques années au moins, avec une hausse de la fiscalité très convenable. » Le président, qui estime qu’il « ne faut pas précipiter les choses » conclura en lançant que « l’herbe n’est pas plus verte à Uzès que chez nous. »

Et aussi :

Une pétition sur internet devrait être lancée dans les prochains jours.

* les taux prévisionnels de la CCPG d’ici à 2020 : taxe d’habitation 11,14%, taxe sur le foncier bâti 2,52%, sur le foncier non bâti 3% et la CFE 27%. Taux actuels de la CCPU : taxe d’habitation 11,14%, foncier bâti 2,52%, foncier non bâti 6,75% et CFE 30,92%.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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