Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 10.03.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 272 fois

GARD Le Plan Rhône soutient l'agriculture locale

Du côté d'Aramon, légèrement en amont de Beaucaire, le Rhône prend un autre visage, plus tortueux (Photo Archives Anthony Maurin)

L'agriculture est une composante majeure de l'activité socio-économique de notre région. Elle est très présente en vallée du Rhône et le Plan Rhône vise à réduire la vulnérabilité des exploitations agricoles face au risque d'inondation.

3000 exploitations jalonnent le Rhône entre Valence et Camargue. Pour lutter contre les inondations qui génèrent des dommages importants,  le Plan Rhône est un outil proposant des solutions directes et durables afin que les agriculteurs puissent réduire leurs dommages en cas de crues et redémarrer leur activité le plus vite possible.

Le Plan Rhône agit sur trois axes : Limiter la fréquence des crues par la réalisation d’aménagements, Réduire la vulnérabilité des activités dont l’agriculture, Développer la connaissance du risque. Le projet est global, la gestion de cette problématique doit concilier la prévention des inondations avec les activités humaines, respecter et améliorer le cadre de vie des habitants mais aussi assurer le développement économique de ce secteur.

Dans le Gard, 6 territoires pilotes sont concernés : La plaine  de Pont Saint-Esprit- Saint Alexandre et l’ile Saint Georges à Vénéjan,  Barthelasse-Sauveterre, Boulbon-Vallabrègues, Beaucaire-Fourques, Saint-Gilles et la Camargue gardoise. "Nous avons travaillé tout d’abord sur l'impact que peut avoir une inondation sur une exploitation agricole  et  l’identification des facteurs de vulnérabilité par type de production afin de définir un plan d’action pour la mise en place de mesures de réduction de la vulnérabilité, méthodologie d’intervention et plan de financement" explique Benoît Lescuyer, ingénieur animateur en développement local à la Chambre d'Agriculture du Gard.

Entre 2011 et 2016 une phase concrète de réalisations est engagée sur la base du volontariat. Les aides mobilisées sont incitatives, jusqu’à 80% du montant HT des aménagements ou investissements, et proviennent principalement de l’Europe (50%), de l’État, de l’Agence de l’eau, de la Région Languedoc-Roussillon et du Département du Gard.

L’exploitant ne choisit pas les travaux qu'il doit faire. Un diagnostic de vulnérabilité face au risque d’inondation est réalisé avec lui  par un conseiller de la Chambre d’Agriculture. L’exploitant doit se protéger non pas pour la crue la plus forte qu’il a subie, mais par rapport à une crue de référence imposée par les services de l’état, à minima contre les effets d’une crue centennale.

Une analyse coûts/bénéfices est réalisée pour justifier l’intérêt de la dépense publique car les coûts des travaux à entreprendre sont comparés aux dommages évités en cas de survenance d’inondations. "On ne peut pas dire que les agriculteurs n’ont rien entrepris pour se sécuriser! Il n'y a jamais eu de mort agricole pendant une crue... Les agriculteurs ont sécurisé leurs exploitations par rapport aux crues qu’ils ont subies mais aujourd’hui, le niveau de protection qui leur est demandé est largement supérieur!" poursuit l'ingénieur.

Pour le Plan Rhône, les travaux déjà réalisés touchent des mesures à la parcelle (forages, remplacement de pompes de surfaces par des pompes immergées, l'enterrement des réseaux de canalisation, l’attachage des arbres), des mesures dans les bâtiments (la sécurisation des systèmes électriques, la mise en place d’étagères métalliques), des investissements (l’achat et mise en place de batardeaux, d’armoires phytosanitaires, de cuves à fuel double paroi et étanches, l'achat de chariot élévateur si nécessaire) et des constructions (agrandissement sur place, délocalisation en zone de moindre risque ou hors zone inondable).

Dans le Gard, 68 diagnostics sont déjà réalisés et plus d’1,8 millions d’euros de travaux sont validés (pour 1,6 millions d’euros de subventions). "C’est une grande réussite, nous montrons et démontrons que toutes les formes d’agricultures ont leur place dans ces zones inondables et la meilleure des preuves, le dispositif est reconduit sur 2015-2020!" conclut Benoit Lescuyer.

Anthony Maurin

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