Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.03.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 563 fois

GARD Guerre d’Algérie : le 19 mars 1962 commémoré sur fond de polémique

Lors de la cérémonie, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Lors de la cérémonie, à Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Il y a 54 ans jour pour jour, le cessez-le-feu était proclamé, mettant théoriquement fin à la guerre d’Algérie.

Par le biais d’une loi remontant à décembre 2012, le 19 mars est officiellement devenu la journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie, ainsi que des combats en Tunisie et au Maroc. Elle remplace depuis cette année la date du 5 décembre instaurée par Jacques Chirac. Le choix du 19 mars comme date commémorative fait l’objet de critiques, des massacres ayant suivi le cessez-le-feu.

Le président de la République François Hollande a justifié ce choix de commémorer le 19 mars en affirmant que cette date « n’était pas encore la paix, c’était le début de la sortie de la guerre. »

Une date célébrée dans le Gard, à Nîmes, Alès et Bagnols.

A Nîmes

Le monument aux morts du square du 11 novembre n'a pas connu la même affluence que pour d'autres commémorations. Le préfet Didier Lauga était entouré de Christian Bastid pour le Département et de la députée Françoise Dumas. Jean-Paul Boré était également présent mais a déploré l'absence de "l'opposition nationale" : "TOUS les élus de l’opposition nationale, LR, UDI, Radicaux et FN étaient absents une fois de plus alors qu’il s’agit d’une journée adoptée par la majorité parlementaire pour symboliser la fin de la guerre d’Algérie, lendemain  des accords d’Evian. L’intervention totalement inappropriée de Nicolas Sarkozy semble avoir porté dans ses rangs mais aussi malheureusement au-delà puisque même les élus de la majorité, hormis la Député F Dumas et le représentant du seul Conseil Départemental C Bastid, étaient tous absents. Totalement incompréhensible surtout lorsque le message du gouvernement lu par le Préfet témoigne de la volonté de prendre en compte toutes les victimes, avant et après le 19 mars 1962.".

Dans un communiqué, Jean-Paul Fournier, a répondu et justifié son absence :"Il n'y a que dans les régimes totalitaires que le pouvoir central parvient à réécrire l'histoire à coup de lois et de décrets. (...) Non monsieur le Président de la République, les Français ne vous laisseront pas salir la mémoire des milliers de Pieds-noirs et Harkis massacrés par le FLN au lendemain des accords d'Evian. La plaie est toujours vive. Elle ne se refermera pas. (...) En instaurant la date du 5 décembre comme journée de commémoration de la guerre d'Algérie, Chirac avait trouvé un moyen d'apaiser les Français. En imposant le 19 mars, Hollande ne fait que les diviser".

A Bagnols

La cérémonie s’est déroulée ce samedi soir, au départ de la place Mallet. Le cortège s’est dirigé vers le monument aux morts de la place Jean-Jaurès, où le président de la FNACA de Bagnols Maurice Soullier a lu l’ordre du jour numéro 11 ordonnant le cessez-le-feu en Algérie, avant que le maire PS Jean-Christian Rey ne lise le message du secrétaire d’Etat aux anciens combattants Jean-Marc Todeschini. Dans son message, le secrétaire d’Etat rappelle que le 19 mars 1962 fut à la fois « un soulagement » pour les familles des soldats, mais aussi le début des « représailles » pour les Harkis, avant d’estimer que cette date marque « l’épisode ultime de la décolonisation. »

Dans un discours devant le monument aux morts du square Thome, Jean-Christian Rey s’est dit « triste » de la polémique autour de cette date : « on ne devrait pas en avoir dans des moments aussi importants. » Le maire a également estimé qu’il est « de notre devoir d’expliquer ce qui s’est passé, et il est de notre responsabilité collective de le faire dans la paix et la sérénité, loin des polémiques stériles. »

Tony DURET & Thierry ALLARD

Thierry Allard

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