Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.04.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 376 fois

FAIT DU JOUR De retour à l’abbatiale, Saint-Gilles fait revivre sa ville

En bonne place et à la vue de l'assemblée de fidèles, la châsse contenant les reliques de Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin)

La procession à travers la ville, du port à l'abbatiale (Photo Anthony Maurin)

Au Moyen-Âge, Saint-Gilles était une place forte de la chrétienté. Aujourd'hui un peu tombée dans l'oubli, la cité renoue avec ce passé historique et flatteur afin de l'utiliser pour retrouver son second souffle. Retour en images.

"La science de ton passé est ton passeport pour l'avenir" disait Christine de Suède. Avant d’être voués à Saint-Gilles, les chrétiens du coin étaient attachés à Saint-Pierre et Saint-Paul. Dès le 9ème siècle, un ermite né à Athènes et qui y faisait des miracles, s’éloigne de la Grèce puis de Rome pour venir s’installer dans une forêt située entre Nîmes et Collias. Très apprécié par les gens du cru, il allait devenir quasi adoré et 1000 ans plus tard, son souvenir est encore prégnant dans la cité médiévale qui est devenue sienne.

L'arrivée des reliques de Saint-Gilles dans une châsse amenée par bateau de Toulouse via le canal du Rhône à Sète au port de la ville (Photo Anthony Maurin)

Le culte de Saint-Gilles a été très populaire par le passé. Saint patron des infirmes, des mendiants ou encore des forgerons, des cancéreux et protecteur des enfants, Gilles l’abbé est souvent accompagné d’une biche. Il l’avait protégée des flèches des chasseurs et, en la sauvant, s’était assuré les faveurs du roi de l’époque qui lui laissa choisir l’emplacement de son futur tombeau… L’abbatiale tenait sa localisation.

La châsse contant les reliques de Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin)

Placé dans une église qui sera agrandie en prenant pour fondation le tombeau du saint, en 1050, avant même que l’abbatiale ne naisse, Saint-Gilles était le quatrième pèlerinage de la chrétienté après Rome, Jérusalem et Saint-Jacques de Compostelle.

Malgré la pluie, les fidèles se sont rassemblés autour de la procession (Photo Anthony Maurin)

Mais le temps passe… 900 ans après l’érection de l’abbatiale, les reliques du saint sont revenues dans leur lieu originel. Conservées jusqu’alors à Toulouse en l’église Saint-Sernin, ce retour est sans doute dû à la création de la nouvelle Région qui nous fait revenir à l’époque ou Toulouse et ses Comtes avaient un sens pour le Gard. Aujourd’hui, les Comtes ne font plus la loi mais les bons comptes font les bons amis!

Le parvis de l'abbatiale. Un beau cadeau d'anniversaire pour l'édifice qui souffle ses 900 bougies (Photo Anthony Maurin)

Parties ou plutôt mises en sécurité à Toulouse pour éviter, en 1562, qu’elles ne connaissaient les affres des guerres de religions, c’est plus de 450 ans après que les reliques de Saint-Gilles sont enfin rentrées à l'endroit où il fut enterré.

Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles, Carole Delga, Présidente de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Yvan Lachaud, Président de Nîmes Métropole, Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes et Franck Proust, député européen (Photo Anthony Maurin)

Les festivités qui annonçaient leur retour devaient être à la hauteur de l’événement! Après un samedi placé sous l’Ordre de Malte avec à la clé un concert de chorale, la mise en scène de quelque 900 bougies sur le Parvis de l’abbatiale signifiait quant à elle l'âge de l'édifice et illuminait son architecture majestueuse qui connaît actuellement une restauration salvatrice.

Dans les coulisses et avant l'arrivée des reliques, le monde ecclésiastique s'apprête, se prépare et s'active pour que la cérémonie se déroule au mieux (Photo Anthony Maurin)

Ce dimanche, l’histoire recommençait. Arrivé sur le port, le bateau portant les reliques de Saint-Gilles, débarquait la châsse sous quelques frileux et pluvieux applaudissements. Le cortège, composé de nombreuses confréries comme celles de Saint-Jacques de Compostelle, de Sainte-Madeleine de Beaucaire ou encore de l'ordre de Malte et des Consuls de Nîmes, amenait le reliquaire à l’abbatiale en traversant le village d'un bout à l'autre.

Saint-Gilles retrouve l'endroit où il a été inhumé voilà plus d'un millénaire (Photo Anthony Maurin)

Enfin de retour dans son abbatiale, une messe solennelle était chantée pour Saint-Gilles par les chœurs de la cathédrale de Nîmes et le chœur classique de Marguerittes. Dans la foulée, la dégustation de la cuvée des 900 ans sur le parvis de l’abbatiale remettait les participants au goût du jour. Une bouteille dessinée par Christian Lacroix, régional de l’étape, qui plaira à coup sûr aussi bien aux gourmets qu’aux gourmands. Enfin, un concert anniversaire donné par le chœur lyrique de Camargue Vocissimo composé de 60 chanteurs et 8 solistes clôturait les festivités. Tous les élus de la Région, de Département et de la ville étaient là. De Carole Delga à Denis Bouad en passant par Jean-Paul Fournier, Vivette Lopez, Franck Proust, Françoise Dumas, Yvan Lachaud et bien entendu Eddy Valadier, un maire heureux, seuls Yoann Gillet et Julien Sanchez (FN) ont fait l'ensemble de la procession entre le port et l'abbatiale.

Le respect, la Camargue, les confréries, les fidèles mais aussi les badauds étaient de la cérémonie (Photo Anthony Maurin)

Comme Saint-Gilles est en train de revivre son passé, gare à la faute qui omettrait les préoccupations d'aujourd'hui... Comme le soulignait Oscar Wilde, "qui se retourne trop souvent sur son passé ne mérite pas d'envisager un avenir".

La concentration avant le discours de l'évêque de Nîmes, monseigneur Robert Wattebled (Photo Anthony Maurin)

L'abbatiale était presque remplie, même s'il n'est plus ermite, Saint-Gilles attire encore les foule (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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