ANDUZE Ces métiers mal-aimés qui cherchent désespérément des candidats
Christian Barberis est le patron de CFO, une TPE spécialisée dans la conception et la réalisation d’outillages de presses, implantée à Anduze depuis 1998. Depuis plusieurs semaines, il recherche activement deux collaborateurs…
Avec ses trois salariés, Christian Barberis n’a pas le temps de chômer. La petite équipe travaille avec de grands noms de l’automobile, de l’aéronautique et bien d’autres (…) grâce à ses compétences dans les outillages de découpe et d’emboutissage de tôle fine ainsi que dans les moules métalliques pour l’injection de matières plastiques. Si le travail ne manque pas, on ne peut pas en dire autant de la main d’œuvre. Christian aimerait embaucher deux personnes en CDI mais il ne trouve pas : « C’est un problème culturel. Il faut changer le message qu’on donne aux jeunes quand ils sont au collège ou au lycée », analyse-t-il. A ses côtés, Pierre Martin, le président de la Mission Locale Jeune Alès-Pays Cévennes, approuve : « Les métiers de l’industrie ont une image dévalorisante, sale, mal payée… Il faut à tout prix changer cette image ».
Les clichés ont effectivement la vie dure. La réalité chez CFO est bien différente : ici, on ne trouve que des passionnés, Christian Barberis en tête. Quant aux salaires, ils pourraient faire changer de vocation beaucoup de jeunes indécis : « Sans expérience, à la sortie de l’école, je prends à 1 850 euros brut. Mais au bout de quelques années, ça grimpe très vite. Aujourd’hui, il m’est impossible de tenir quelqu’un de 30 ans qui ne gagne pas minimum 2 200 euros net par mois. Si je ne m’aligne pas, il part », explique le chef d’entreprise.
Pour changer l’image de ces métiers, Pierre Martin s’est rendu ce jeudi matin dans l’entreprise, accompagné de Denis Puillandre, directeur de centre de l’AFPA d’Alès et de Fabienne Guy-Bauzon, directrice-adjointe à Pôle Emploi. Plusieurs jeunes faisaient partie du voyage et sept d’entre eux ont déposé un CV. Si la situation pourrait s’améliorer assez vite pour Christian Barberis, de nombreux emplois restent non pourvus dans l’Industrie : « Il y a 120 postes dans le département et 45 sur Alès qui attendent des candidats », conclut Fabienne Guy-Bauzon.
Tony Duret
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