MARGUERITTES Elle traite le directeur d'école de "clochard" et d'"ivrogne"
Il est des affaires difficiles à comprendre. C’était le cas vendredi matin au tribunal correctionnel de Nîmes. Un simple dossier « d’outrages à personne chargée d’une mission de service public », va susciter pas mal d’émotions. « Nous sommes dans un dossier surréaliste, s’insurge d’ailleurs le Procureur adjoint François Schneider. Elle insulte de tous les noms le directeur d’école devant les enfants et on se retrouve aujourd’hui avec un directeur d’école qui s’excuse presque et une délinquante qui continue à penser qu’elle a raison. Mais ce n’est pas à vous de vous justifier monsieur, c’est à elle de s’excuser, poursuit remonté le magistrat du parquet en réclamant deux mois de prison avec sursis... « Et je ne suis même pas sûr qu’elle comprenne la sanction ».
Car en plus cette maman de trois enfants, âgée de 25 ans, n’avait rien à faire dans l’établissement scolaire de Marguerittes où les faits se sont produits. « Elle n’a pas d’enfant scolarisé dans cette école. Elle arrive en dehors des ouvertures des portes pour récupérer le fils de son frère. Et le directeur se fait insulter de bâtard, clochard et ivrogne parce qu’il a demandé à cette dame de patienter un instant aux grilles d’entrée», affirme Me Antoine Garcia avocat de l’enseignant. « En 33 ans d’éducation nationale je n’ai jamais eu de problème. Quand j’ai vu cette personne s’énerver, je lui ai dis madame on peut éviter un dérapage. J’étais désemparé », déclare encore très ému le directeur. Je lui ai demandé de sortir et elle m’a dit qu’elle allait saisir la justice car je lui avais fait un bleu au bras », complète le fonctionnaire qui s’estime « profondément meurtri. Pour moi c’est un préjudice moral ».
La mère de famille, elle, semble camper sur ses positions. Elle est venue avec son frère récupérer son neveu. Elle balbutie quelques mots et exprime ses regrets du bout des lèvres : « je n’aurais pas du parler de cette façon là ! » Son conseil sent bien que la froideur de sa cliente ne plaide pas pour elle. « Le ton est monté à cause d’une situation regrettable. Ma cliente en a conscience et elle le regrette profondément », estime Me Laurence Bourgeon.
La mère de famille a quitté le Palais de Justice de Nîmes avec une mention pour « outrage à enseignant » sur son casier judiciaire... Elle a été condamnée à 1 mois de prison avec sursis et 200 euros d’amende.
Boris De la Cruz
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