Les votes du budget, des taux de fiscalité ou encore des subventions aux associations pour l’année 2016 n’étaient pas une raison pour changer les habitudes du côté du salon Racine de la mairie d’Uzès.

Ainsi, le conseil municipal d’hier soir a été expéditif, trois-quarts d’heure montre en main, malgré cet ordre du jour copieux.

« Vous êtes très bon ! »

Il faut dire que seuls Christophe Bouyala et Caroline Sépet représentaient l’opposition, qui avait déjà pu dire ce qu’elle pensait du budget primitif lors du débat d’orientations budgétaires, il y a un mois.

« Quelqu’un va avoir beaucoup de travail ce soir » : le maire Jean-Luc Chapon a ainsi introduit ce conseil municipal, en évoquant dans un sourire son adjoint aux finances Thierry De Seguins-Cohorn, chargé de dérouler les différents points de l’ordre du jour. Après le vote des comptes administratifs et de gestion, le conseil municipal était appelé à se prononcer sur les taux des trois taxes locales, qui resteront stables*. L’occasion pour le maire et son adjoint de (sur)jouer une petite saynète : —« il n’y a pas d’augmentation M. De Seguins ? » ­—« Pas depuis cinq ans M. le maire. » —« Et ce malgré la baisse des dotations de l’Etat ? » —« Oui, et ça fera 800 000 euros à la fin ! » —« Vous êtes très bon ! » Les taux seront votés à l’unanimité.

Une unanimité moins attendue pour le budget. Un budget de 12,49 millions d’euros pour le fonctionnement et de 8,09 millions pour l’investissement (9,57 millions en comptant les restes à réaliser). « Nous avions indiqué lors du débat d’orientations budgétaires nos divergences, cependant certains points de ce budget sont encourageants », a affirmé le conseiller municipal d’opposition Christophe Bouyala, avant de tacler le maire qui avait « élégamment fait remarquer que nous n’avions pas été élus, mais la différence de voix était de 131 voix, et vous tirez votre légitimité de 31 % des inscrits. » « Vous vous attribuez les voix des collègues qui étaient contre vous », ricanera le maire.

Caroline Sépet déplorera « quand même que les 10 000 euros qui portent sur l’étude sur les performances énergétiques ne soient pas utilisés, certes reportés, mais il faudrait arrêter de les reporter », avant de s’interroger sur le montant des « études diverses ». « On a voté pour le zéro phyto, ils vont être utilisés » répondra brièvement Jean-Luc Chapon avant de passer la parole à don directeur général des services Christian Simonetto : « une étude est en cours pour les performances énergétiques, et l’enveloppe de études diverses sert aux études complémentaires. » Le budget sera voté avec les quatre voix contre de l’opposition.

« Supprimer 8 000 euros à la culture, une économie de bouts de chandelles »

Dernier point à l’ordre du jour, les subventions aux associations. Une enveloppe qui passe de 691 143 euros l’année dernière à 508 992 euros cette année, dont 57 351 euros pour l’enseignement, un chiffre en baisse de 32 000 euros dû au fait que « nous avons recalculé la subvention à l’école Sainte-Anne » a précisé l’adjoint aux finances. Autre chapitre en forte baisse : le social, qui passe de 256 300 à 98 260 euros. Une baisse expliquée par « l’échéance d’un emprunt du CCAS et le transfert de compétences du Point Loisir Jeunes à la CCPU », a précisé Thierry De Seguins-Cohorn avant que le maire ne rassure plus tard l’opposition en affirmant qu’il n’y aurait « pas de baisse du budget du CCAS. » Enfin, les subventions aux associations culturelles et d’animation passent de 182 080 à 174 580 euros.

« Nous regrettons que vous enleviez 70 000 euros au CCAS, a réagi Caroline Sépet. Ensuite, quand une ville est capable d’inscrire plus de 300 000 euros pour des caméras de surveillances, supprimer 8 000 euros à la culture tient un peu de l’économie de bouts de chandelles alors que la culture est très importante pour notre ville. » « On fait beaucoup, je connais des communes où les subventions baissent très lourdement et où les impôts augmentent », lui répondra Jean-Luc Chapon. « Et je ne citerai pas une communauté de communes qui vient d’augmenter de 10 % la taxe foncière, poursuivra le maire, ciblant la Communauté de communes du Pont du Gard. Nos taux, par rapport à toutes les villes de la même importance dans le département, sont les plus bas, et c’est une fierté. »

Les subventions seront votées dans une certaine confusion, après que le maire a fait sortir de la salle tous les conseillers et adjoints présidents d’associations, qui ne pouvaient pas participer au vote, et que l’assemblée a perdu le quorum nécessaire. Il a donc fallu voter les subventions sportives à part, et à l’unanimité, alors que le reste des subventions a été voté avec les voix contre de Christophe Bouyala et Caroline Sépet, en raison de la baisse des subventions pour la culture.

Pas de quoi effacer le sourire du visage du maire, à qui cette histoire de quorum a inspiré ce commentaire : « ça prouve que nous avons un conseil municipal dynamique et impliqué dans les associations. »

* 13,13 % pour la taxe d’habitation, 21,37 % pour la taxe foncière, 69,52 % pour la taxe sur le foncier non bâti.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com