Le Pont du Gard accueil une exposition sur la thématique des Gaulois et des différences entre le sud et le nord. Les uns de culture celtique, les autres d'influence romaine.

Jamais une exposition n'avait mis en lumière les différences du peuple Gaulois entre le nord et le sud. Pourtant, elles existent : "C'était l'occasion de mettre en perspective ces deux civilisations, qui font partie d'une même histoire, mais avec une vraie différenciation" explique Catherine Py, archéologue et commissaire de l'exposition. En effet, les populations de la Gaule méridionale sont rentrées en contact très précocement avec les civilisations du bassin méridionale, vers le 7 ème siècle avant J-C. Cela a par la suite entrainé des transformations qui ont singularisé la civilisation gauloise méridionale.

Des Gaulois, certes, mais qui parlaient la même langue, avec des particularités locales. Autre différence, les oppida (villes) du sud sont plus âgés de 300 ou 400 ans, et leur modèle d'urbanisme a ses particularités : construction en pierre ou en brique, rues étroites. Mais alors qui a eu le plus d'influence sur l'autre ? "Il n'y a pas eu d'influence direct, mais plutôt des remontées liées au commerce qui venaient essentiellement de la Méditerranée et qui remontait par le Rhône vers les terres."

Une exposition pédagogique et originale

Dans la salle d'exposition du Pont-Du-Gard, l'accent a été mis sur la pédagogie. Un choix que confirme Patrick Malavieille, président de l'EPCC : "Plus que jamais, nous devons vulgariser la science afin de démocratiser la connaissance." Alors tout est fait pour attirer le visiteur par des moyens détournés : en activant une manivelle pour animer une séquences graphiques sur le travail du temps et l'archéologie, une armure de gaulois dans laquelle on place son visage pour prendre un selfie, un labyrinthe en guise de site archéologique.

Aussi des tableaux comme celui de Lionel Royer (1899), "Vercingétorix jette ses armes aux pieds de César", montrant le gaulois dans l'imaginaire collectif : barbu, cheveux longs. Une apparence physique fantasmée par la culture populaire. C'est aussi ce que montre l'exposition, les Gaulois étaient capables de construire de grands bâtiments à l'instar des romains. Mais l'histoire est écrite par les vainqueurs. Créée à l'origine par la Cité des Sciences de la Villette et par l'INRAP pour la partie des gaulois du nord, l'exposition est le fruit de trente année de recherche dans le domaine de l'âge de Fer. Un domaine longtemps sous estimé par les archéologues français.

Exposition temporaire, jusqu'au 13 novembre 2016, salle d'exposition bâtiment rive gauche.

Tarifs : l'entrée est comprise dans le forfait Entrée SIde jour (18 euros par véhicule). Entrée comprise dans la carte  d'abonnement annuelle de 25 euros.

Baptiste Manzinali