Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 25.04.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 711 fois

NÎMES Les grands jeux romains embarquent un public ébahi, images

Accueillie par son cher et tendre Marc-Antoine après être descendue de sa galère, Cléopâtre intègre sa place... dans les gradins ! (Photo Anthony Maurin)

Les grand jeux romains plaisent encore et toujours et remplissent les arènes. Ambiance garantie! (Photo Anthony Maurin).

Les grands jeux romains édition 2016, week-end aux accents antiques dédié cette année à la bataille d'Actium et à Clopâtre, ont vu les arènes pleines d'un public ébahi, admiratif, curieux et participatif. Grosse ambiance au programme!

Si on connaissait déjà la fin de l'histoire, la bataille d'Actium se prêtait bien à l'exhibition des fameuses galères pour une naumachie (spectacle qui voyait l'amphithéâtre noyé sous les eaux) factice  d'exception. Une programmation étoffée, des reconstitutions enjouées et costumées de belles factures et un public revenu au temps de la gladiature pour le plus grand bonheur des petits et des grands.

Le tarif était attractif, dès 5 euros, les enfants pouvaient être de la partie. En plus des animations gratuites qui s'étalaient en centre-ville, les arènes promettaient, comme chaque année, du spectacle, du pain et des jeux.

Les troupes romaines, bien mieux organisées que nos Volques Arécomiques, les Celtes qui sont à la signature de la création de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Peu avant l'heure fatidique, une ola signifiait aux Romains, Celtes et Egyptiens figurants mais stars du jour, que Nîmes était devenue une cité aux allures andalouses. L'histoire n'est pas oubliée mais le présent fait que la cité des Antonin est une pure ville méditerranéenne avec des racines nordiques. La totalité des spectateurs s'exerce à faire le plus de bruit en levant les bras au ciel, les gamins en prennent plein leurs yeux et leurs oreilles mais les parents, souvent surpris par cette ambiance de feu, se laissent vite absorber par la chaleur d'une journée dominicale dans l'amphithéâtre.

Avant le début du show, l'impatience règne. Une musique sonne l'alerte et le bruissement de la voix off entament les débats. Le général romain mais nîmois interprété par Eric Teyssier, universitaire et historien, précède l'empereur Hadrien. Nous sommes en 122 et le big boss de l'empire veut faire revivre la bataille d'Actium, qui s'est tenue 153 ans avant la venue de l'empereur à Nîmes, aux fidèles nîmois. Petit tour d'honneur en char, esclave en guise de marche-pied et l'Empereur salue la foule avant de présider les jeux à suivre.

La course de chevaux divise les arènes et leur public en trois parties qui soutiennent montures et cavaliers (Photo Anthony Maurin)

C'est alors que les troupes celtes puis romaines envahissent avec leur style respectif le sable réchauffé par tant d'engouement. Toutes deux alliées dans la bataille à venir, les armées et leurs soldats haranguent la foule, font frémir boucliers et épées avant de laisser la place à une cérémonie religieuse en l'honneur de Jupiter. Le sacrifice d'un mouton est nécessaire mais le public ne s'y résout pas... Le'assemblée se lève, se couvre la tête, tend les bras en avant, ouvre les mains et lève ses paumes vers les cieux. Bigotes et bigots récitent les incantations et répètent le culte de l'époque.

Après tant de solennité, le temps était enfin venu de voir les exercices techniques de la cavalerie. Les arènes et leur public sont divisés en trois parties. La couleur rouge est réservée aux riverains du Forum. Le blanc est attribué à la Fontaine et le vert, le peuple, se retrouve avec les arènes comme symbole. L'ambiance monte d'un cran, il faut soutenir nos cavaliers.

Les combats de chars, spectaculaire moment, les cascadeurs millimétrés dans leur combat (Photo Anthony Maurin).

Mais l'amphithéâtre a été bâti pour le combat des gladiateurs et une délégation de Romains est venue pour se frotter aux Nîmois. Le premier combattant local est envoyé ad patres en moins de deux... Seul face à trois secutors, le dernier rétiaire nîmois efface deux adversaires avant de se faire avoir par la fourberie du futur vainqueur. La vie ne sera pas ôtée à l'autochtone. Pendant ce temps-là, tranquillette, un gaillard armé d'une massue et conspué par les spectateurs fait le sale boulot et achève les blessés qui agonisent.

Les chars de combat font leur entrée en piste. Là aussi, les Nîmois prennent une sacrée raclée mais conservent leur honneur sous la bienveillance des étagères. Un petit intermède musical vient interrompre les échauffourées. Distribution de pains, certainement pas assez pour nourrir une telle assemblée mais bon... Cela fait patienter la foule jusqu'à la venue sur le sable d'une troupe de danseuses (et d'un danseur). Les yeux s'éveillent à nouveau! La grâce est en piste, elle sera suivie par la plus gracieuse des femmes de l'Antiquité...

Enfin, après plus d'une heure de spectacle, la reine d'Egypte accompagnée de son son Marc-Antoine favori, débarquent en galère. Sans eau sur la piste, les bateaux avancent, circulent, passent au plus près des murs pour que les spectateurs voient les détails arborés par les navires. La belle descend et prend place sur son trône pour regarder la bataille des gradins entourée par son traditionnel aréopage.

La suite, on la connaît. Octave bat Marc-Antoine au large de la Grèce continentale. La belle, chagrinée, s'effondre en Egypte piquée par un aspic et l'Empire de Rome né en voyant Octave se muer en Auguste et offrir pour mille ans la prospérité à son peuple.

Des jeux romains exceptionnels, une vraie fête familiale en centre-ville et un public toujours aussi imprégné par son antique passé.

En plus du programme habituel, les galères débarquaient dans les arènes pour une naumachie, une bataille navale factice (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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