Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 26.04.2016 - anthony-maurin - 4 min  - vu 620 fois

FAIT DU JOUR Feria de Nîmes, des festivités contraintes mais animées

Richard Tibérino, Daniel-Jean Valade, Jean-Paul Fournier, Frédéric Pastor et Pascal Gourdel (Photo Anthony Maurin).

La feria de Pentecôte, à Nîmes, arrive à grands pas... Entre festivités, culture, commerce et sécurité, la préfecture gardoise s'apprête à connaître une fête populaire remaniée. Le point sur les traditions et les nouveautés 2016.

Après le week-end dédié aux grands jeux romains et son incroyable affluence saluée par Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, il était temps de dévoiler la programmation des festivités de la prochaine feria de Pentecôte. "C'est un programme à la fois traditionnel et nouveau avec des aspects commerciaux, festifs, culturels et sécuritaires à aborder de manière différente".

Pour Frédéric Pastor, élu délégué à la tauromachie et aux festivités de la mairie de Nîmes, "La Pégoulade est déplacée sur l'avenue Jean Jaurès. Elle aura lieu le jeudi soir, dès 20h30, partira de la rue du Cirque Romain, remontera l'avenue Jean Jaurès jusqu'à la place Guesde  pour redescendre jusqu'à la place Séverine". Un parcours de 1500 mètres avec des temps de pause mais aussi quelques surprises. Le thème de l'année étant "Nîmes, terre de légendes", les créateurs s'en donneront à cœur joie! "Ça sera un moment familial, c'est une très belle avenue et il ne faut pas s'attendre à un simple alignement des chars!".

Féria 2014 Pégoulade (Photo Jean-Marie Cornuaille/Objectifgard)

Pour les amoureux du genre, les adorateurs du frisson camarguais, les abrivados tiendront leur rang. Rues Sully, République, Notre Dame avec à la baguette une troupe de femmes, mais aussi l'encierro de Saint-Césaire viendront agrémenter la fête espagnole de quelques motifs aux couleurs locales. Comme l'année dernière, au Bosquet, 3 becerradas seront réservées aux curieux et néophytes ne pouvant pas forcément aller aux arènes mais souhaitant découvrir la tauromachie. Environ 1600 personnes par spectacle, un vrai succès populaire gratuit!

L'Esplanade et les allées Feuchères seront quant à elles transformées en village andalou. De 10h à 23h, danses, bals, défilés seront là pour faire comprendre à celles et ceux qui empruntent l'avenue neuve qu'à Nîmes, la fête a plusieurs degrés et que chacun peut y trouver son compte. Des festivités liées au commerce car le site se prête à cet échange de bon aloi. "Il y aura plusieurs emplacements d'artisans et de commerçants en rapport avec le thème andalou. Ces espaces vont créer un lieu de rencontre et de vie qui sera profitable à tous. De plus, c'est un lieu un peu à l'écart du bruit festif de la feria tout en étant en plein centre-ville et dans une zone 100% piétonne" note Pascal Gourdel, délégué au commerce, aux Halles, aux foires et marchés.

Côté concerts, les choses sont hélas un poil tirées vers le bas... Si on avait l'habitude de croiser quelques noms connus sur les scènes musicales, seuls les jeunes sauront s'amuser. Le vendredi soir, la Bourse des Jeunes Talents prendra ses quartiers sur le Parvis de la Maison Carrée. Le lendemain, c'est Willy William qui enflammera la jeunesse nîmoise et le dimanche, le concours de bandas clôturera les événements...

Ambiance devant le Victor Hugo. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Autre lieu incontournable, la Placette, qui entendra des sonorités latinas. Des déambulations sont prévues un peu partout en ville avec une batucada, et des musiques latines. La Guinguette, qui sera cette année sur la discrète et secrète place du Chapitre, demeurera un espace de calme et de quiétude. Les bodegas fermeront quant à elle le mercredi à 1h, le jeudi à 3h, les vendredi, samedi et dimanche à 4h et le lundi, retour à la normale avec les fermetures prévues pour 1h du matin. D'ailleurs, cette année, état d'urgence oblige, les 13 bodegas devront se doter d'un service d'ordre qui palpera et fouillera les festaïres à l'entrée de ces bouillons de culture.

En parlant de culture... "L'affiche fait beaucoup parler d'elle, on attend de voir la contre-affiche signée Eddie Pons! A la Chapelle des Jésuites, l'Union Taurine Nîmoise fêtera ses 120 ans. Au musée du Vieux Nîmes, Indigo prouvera que le bleu des jeans est bien de Nîmes. Enfin, au musée des Cultures Taurines, une exposition spéciale éveillera l'intérêt des visiteurs. La tauromachie en bande dessinée! Une collection de Claude Viallat avec un premier tirage datant de 1879. Pour ma part, je vous conseille bien volontiers Lucifera..." évoque, avec un frétillement pupillaire Daniel Jean Valade, adjoint délégué à la culture.

Défilé de la Romeria. Photo : Coralie Mollaret

Autre moment insolite mais traditionnel de la feria, les joutes sur le canal de La Fontaine. Entre 4000 et 5000 personnes assistent chaque année au défilé des jouteurs et à la bataille navale qui s'en suit, un engouement qui traverse le temps.

Cette feria édition 2016 verra 56 artisans s'exposer dans les lieux stratégiques de la cité avec environ 170 demandes d'occupation du domaine public."Il nous fallait fluidifier la population. Nous choisissons de mettre un terme à certains goulots d'étranglement difficiles à gérer en cas de problème. Nous reconduisons aussi l'opération des gobelets réutilisables avec EcoCup, nous nous rendons compte qu'il y a moins de déchets dans les rues, de plus, population et commerces s'y font!" poursuit Pascal Gourdel. Trois logos différents seront apposés aux verres en plastique. Des flamants roses, des crocodiles et des toros, au choix avec à chaque fois, un intrus!

La fête foraine, de son côté, n'aura pas lieu cette année à cause des travaux en centre-ville mais devrait revenir dès l'année prochaine aux abords des boulevards.

Enfin, last but not least, et autant dire que ce n'est pas rien, la sécurité. En ces temps de troubles, "Il n'y a pas de belle feria sans une population en sécurité. Je soufflerai lundi 16 au soir mais avant, l'état d'urgence nous impose quelques contraintes et nouveautés. Nous travaillons avec les services de l'Etat, limitons les lieux qui occasionnent de grands rassemblements et restreignons le territoire de la fête" brosse Richard Tibérino, adjoint à la sécurité de la ville de Nîmes. 283 caméra bien actives et 6 provisoires seront utilisées par les autorités pour contrôler pickpockets et autres bizarreries feriesques..."Pour les arènes, les spectateurs devront arriver plus tôt car les contrôles seront plus longs et les corridas doivent débuter à l'heure!". Les 154 policiers municipaux seront sur le pont, "pas de vacances ni de repos, en plus, on ne sait toujours pas si les CRS viendront nous aider..." conclut l'élu inquiet.

6 médecins et 96 secouristes seront également déployés en centre-ville pour passer à l'action ni nécessaire.

Anthony Maurin

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