Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 01.05.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1115 fois

DANS NOS VILLAGES Le lanterneau du château d'Aubais reprend sa place

Une vingtaine de minutes pour hisser et mettre en place le lanterneau, voilà ce qu'il aura fallu aux ouvriers du chantier pour réussir leur périlleuse mission (Photo Anthony Maurin)

Un lanterneau bien trop haut, des spectateurs amusés et une histoire aubaisienne qui renaît de ses cendres (Photo Anthony Maurin)

Le château d'Aubais  est à nouveau doté de son lanterneau perdu dans les années 1950. L'un des plus beaux édifices de la région est prêt à accepter sa nouvelle vie, loin des turpitudes qu'il a connu par le passé.

Les travaux avaient pour objet la consolidation et la réparation des parties sommitales du pavillon central de la tour escalier du château d'Aubais. Décryptée, cette phrase veut simplement dire que le toit du château avait besoin d'un coup de rafistolage et qu'un lanterneau, après quelques autres travaux, vient parapher l'oeuvre extérieure entamée. EN 2010, c'est l'escalier monumental qui est classé au titre des monuments historiques "en raison de l'exceptionnelle ampleur de cet escalier de la 2ème moitié du 17ème siècle, alliée à une virtuosité technique et à un grand soin du détail, le rendant unique dans la région". La mise en sécurité était donc devenue nécessaire et le projet d'une protection avec lanterneau voyait le jour.

"Aujourd'hui, on remet le dôme! Enfin, nous on dit le dôme mais en fait c'est pas comme un dôme..." explique une commerçante, fière de l'événement qui se déroule à quelques mètres de son échoppe. La place qui connaît habituellement les frasques de la fête votive est quasi désertée. Seuls une grue et un camion entourent un lanterneau posé à terre.

Quelques badauds sont aux aguets depuis plus d'une heure et regardent à présent les préparatifs de la délicate manœuvre avec un certain amusement teinté d'admiration. "2h qu'ils travaillent dessus pour ne pas qu'il tombe, c'est un gros truc quand même!" avoue un villageois. En tout cas, les appareils photos en guise de mémoire visuelle éternelle, les aubaisiens jouent le jeu et sont venus avec leur joujou pour rappeler à leur descendance ou à qui voudra bien l'entendre qu'ils étaient présents le jour où le lanterneau fut remis en place à la cime du château... Même les gars du chantier prennent des clichés qui immortalisent l'instant.

Les câbles de la grue se tendent peu à peu, la sécurité aux abords de la place du château est maximale car il ne faudrait pas abîmer le lanterneau ou pire, blesser un spectateur! "Ça y est, la bombe va exploser" lâche une figure du village en bordure du Café de la Renaissance, rappelant les traditions taurines liées à Aubais. Et puis, la structure redescend les quelques centimètres qu'on lui avait fait monter pour tester la stabilité de la bête. "Ça boulègue pas mal! De toute façon ils doivent attendre les officiels pour commencer!" affirme une jeune femme."Regarde où s'envolent nos impôts..." brosse stoïquement son voisin le plus proche. Et la femme de répondre, "Tais-toi! Tu n'en paies même pas des impôts toi!".

Toit en zinc, girouette flambant neuve, belles poutres et charpente neuve, le lanterneau s'éloigne définitivement du plancher des vaches pour tutoyer à jamais les cieux. "Allez, je n'attends plus..." affirme un partant. "Arrête de lanterner!" poursuit sa femme. Une vingtaine de minutes suffiront à hisser le lanterneau jusqu'à son emplacement définitif.

La vingtaine, puis trentaine puis soixantaine de curieux qui s'est massée sur la place est soulagée une fois que la difficile opération est réussie. Une salve d'applaudissements vient clore les opérations. Mais la matinée n'est pas terminée pour autant. Ce château qui a connu bien des utilisations renaît enfin de ses cendres. Une petite visite de son intérieur nous fera comprendre que le travail restant est encore plus conséquent que la simple pose du lanterneau.

C'est en grande partie à la DRAC que l'on doit cette renaissance. Sans les 50% des 400000 euros que coûtent la réfection des extérieurs du château, le village n'aurait que plus contempler sa décrépitude au fil du temps. Plusieurs propriétaires se sont succédé au chevet du malade mais la commune achète la partie centrale du château en 2009 et met tout en place pour sauver les meubles... ou plutôt les pierres restantes. Classé en 2010, le château a toujours été lié à son village et le lanterneau est un repère pour tous les aubaisiens. Maintenant, ce sont les 12 gargouilles amochées (plus que de nature) qui vont être remises au goût du jour. L'intérieur du château devrait suivre.

A la base de l'escalier classé, une coquille, magnifique (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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