Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 12.05.2016 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 326 fois

ALÈS Interview de Mr Blackstone en concert à l'Antrepote ce vendredi

Mr Blackstone, crédit photo : Hersey live - HERSEY

Mr Blackstone est un auteur compositeur originaire d'Alès et basé à Montpellier. Sa musique rend un subtil hommage aux bluesmens traditionnels autant qu'aux riffs des années 70. Il a récemment sorti son deuxième album, Icarus, et vient le présenter sur la scène de l'Antrepote à Alès ce vendredi 13 mai. Interview.

Objectif Gard. Icare, c'est ce héros grec qui a brûlé ses ailes en volant trop près du soleil.

Mr Blackstone. Icare, c'est un de mes morceaux aussi, je raconte qu'il a suivi ses rêves pour se cramer les ailes trop près du soleil. C'est un rêve que j'ai fait une fois. J'écris à la manière des bluesmens en ramenant tout à des histoires d'homme et de femme, en utilisant "my woman" pour parler d'un patron par exemple. J'ai aussi des textes sur l'addiction à l'alcool. C'est la première fois que je coécrit avec quelqu'un, en l’occurrence Ilène Martinez, une texane qui vit à Montpellier, et je suis vraiment content du résultat.

Tu as eu l'opportunité de faire les premières parties de John Butler Trio, Yodélice, Popa Chubby, ça t'a donné des ailes et tu as peur de te les brûler, comme Icare ?

Bien joué, oui et non. Les premières parties s'était génial mais aujourd'hui c'est plus compliqué qu'il y a cinq ans car les boites de production imposent leurs propres noms. La meilleure expérience c'était avec John Butler, un mec super sympa et abordable, pas prétentieux. Il est descendu de scène pour me voir avant les balances, on a fini ensemble au Rockstore. J'ai pris une belle leçon. Yodelice, on ne s'est même pas croisé, il était dans son truc. Joseph Arthur dont j'étais fan depuis mes 18 ans, a fini son concert en acoustique à côté du merchandising. Je fais un peu la même chose aujourd'hui.

Est-ce que l'Amérique te fait toujours rêver ?

Oui, à fond même si je n'y suis jamais allé. Les États-Unis, c'est le berceau de pas mal de style musicaux et ils ont un professionnalisme que j'admire. Ils ne se posent pas de questions, n'ont pas de subventions. Mais c'est un système différent qui génère quand même plus d'argent qu'ici. Au delà de l'aspect financier, j'ai fait des stages avec des producteurs très réputés au studio La Fabrique à Saint Rémy de Provence. Leur façon de travailler est très différente, ils sont investis dans tout, on ne te dit jamais "on verra au mixage", ils prennent le risque de se tromper mais enregistrent pas tant qu'ils n'ont pas le son qu'ils ont en tête. Et à la fin, tout est en place. La perfection, dans la musique on s'en fout, ils sont juste dans leur logique esthétique jusqu'au bout.

Malgré les avancées technologiques, la musique électro, la musique analogique et acoustique continue d'exister.

Oui c'est intemporel mais je pense qu'il faut mélanger les influences de toutes les époques comme l'ont fait les White Stripes : la grosse caisse a un son très moderne. À chaque fois que tu réécoutes un album quelques mois plus tard tu entends ce que tu aurais aimé faire. Je me suis mis des barrières pour mixer en analogique avec des compresseurs externes, j'avais envie de ça. Maintenant je pense que le prochain il mélangera le côté analogique et une façon d'enregistrer d'aujourd'hui.

Tu es étiqueté "folk/blues", mais tu es quand même plus proche du rock.

J'avoue que j'ai un problème avec l'étiquette "blues" car à part deux ou trois morceaux, le reste n'a rien à voir. Oui, je me sens un peu bluesmen contemporain car je joue dans des petits endroits, payé en cuisse de poulet et au Jack (rire). Mais on est en 2016 et j'ai aussi eu ma période grunge avec Nirvana, Soundgarden, ou plus hard avec Iron Maiden. J'ai écouté beaucoup de stoner aussi, donc tout ça fait parti de moi, mais les influences c'est toujours un truc hyper vaste. Je suis influencé par des chansons, après que tu l'arranges comme Queen Of The Stone Age ou Neil Young, ça reste une chanson. Comme pour Iron Maiden, le morceau wasted years fonctionne très bien en acoustique.

Comment tu décrirais tes concerts ?

C'est un one man show, sur l'album je me suis fait plaisir en travaillant avec des pointures comme le batteur de Tame Impala. J'essaie de faire voyager le public dans mon univers, je viens avec plein de guitares différentes, 12 cordes, électrique, acoustique, une stomp box pour la rythmique avec le pied et j'utilise aussi quelques samples. Et chaque concert est différent, je fais des réadaptations de mes chansons, je tente des choses nouvelles tout le temps.

Concert le vendredi 13 mai à l'Antrepode à Alès.

Tarif : 4 € l'entrée.

Propos recueillis par Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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