Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 12.05.2016 - abdel-samari - 4 min  - vu 236 fois

NÎMES Situation tendue chez Tango : les navettes Feria bloquées aux Costières

La situation est plus que jamais tendue sur le réseau Tango depuis plusieurs jours. Et la tension va monter d'un cran durant la Feria de Nîmes si l'on en croit Serge Lantiau, élu CGT au comité d'entreprise. Ce soir, une partie du personnel a décidé de maintenir le mouvement de grève. Des perturbations importantes sont attendues jusqu'à dimanche.

Ce jeudi, pour le lancement officiel de la Feria de Nîmes, une centaine de salariés du réseau de transport bloquent le passage des navettes spéciale Feria au Stade des Costières. La direction de Tango est sur place avec huissier pour constater la situation.

Mise à jour 20h20 : La centaine de salariés a décidé de mettre fin à leur mouvement. Les navettes qui accusent un certain retard sont à nouveau en fonctionnement.

Les causes du mouvement sont nombreuses : la baisse du volume de kilomètres sur les lignes nîmoises "plus d'un million depuis 2012". La diminution du personnel "75 salariés depuis 2013". Et l'absence de revalorisation salariale depuis deux ans "alors que le groupe fait 400.000 euros de bénéfice malgré la baisse suite à la nouvelle convention avec Nîmes Métropole" selon Serge Lantiau. Ce dernier demande "de la clarté et connaître les intentions de Yvan Lachaud sur le devenir des transports" dans la capitale gardoise.

Nicolas Mallot en charge de la mobilité à l'Agglo de Nîmes a accepté de répondre point par point à notre rédaction, interview.

ObjectifGard : Depuis les Etats Généraux des Transports qui se sont achevés en septembre 2015, le réseau Tango subit de plein fouet votre volonté d'économie. Que répondez-vous aux salariés des transports nîmois qui sont inquiets ?

Nicolas Mallot : Plusieurs éléments doivent être mis sur la table pour que chacun comprenne bien. Aujourd'hui, nous sommes en pleine restructuration en prévision du prolongement du tram'bus autour de l'écusson le 1er janvier 2017. Une nouvelle organisation est en cours. Après avoir diminué de 200.000 l'offre kilométrique, nous prévoyons une nouvelle baisse de l'ordre de 500.000 à 700.000 km. Notre objectif est simple : il faut baisser la charge transport de notre budget. Rendez-vous compte, aujourd'hui, pour 7 millions de recettes commerciales, la charge est de 50 millions d'euros. Les recettes ne pèsent que 17% alors que sur des réseaux de taille comparable, la plupart du temps, les recettes sont plutôt de l'ordre de 25 à 30%.

OG : Mais le transport en commun est un service public, il n'est pas là pour faire des bénéfices ?

N. M. : La commande politique est claire : en matière de transport public, nous devons être en capacité de dégager des marges de manœuvre pour investir, tout le monde peut le comprendre. Le premier levier adopté est l'optimisation du réseau avec une baisse du nombre de kilomètres. Tous les secteurs de Nîmes ne sont pas concernés. Nous réfléchissons à modifier des itinéraires pour améliorer la fréquence et l'amplitude dans les endroits qui en ont le plus besoin. D'autres secteurs moins utilisatrices du service de transport connaîtront une baisse des dessertes. Le deuxième levier concerne les économies au sein de Kéolis Nîmes, l'opérateur de transport. Nous avons besoin qu'un travail soit fait sur la productivité mais nous travaillons aussi à l'optimisation dans les carrefours, les couloirs de bus afin de réduire le temps perdu dans les bouchons. Enfin, troisième levier : la tarification. Des décisions ont été prise en ce qui concerne la tarification sociale et solidaire et sur les navettes notamment lors de la Feria.

OG : Entendez-vous l'inquiétude du personnel de Tango en ce qui concerne la diminution des effectifs. On parle de 75 salariés en quelques années, c'est beaucoup ?

N. M. : Notre objectif est de faire des économies mais certainement pas sur le dos des salariés. On ne va pas se substituer à Kéolis pour dialoguer avec ses salariés. Notre engagement par contre est d'éviter absolument les licenciements. Et je peux vous assurer qu'il n'y a pas eu de licenciement. Par contre, les embauches ont été gelés.

OG : Pourtant, le dialogue semble rompu et les habitants de l'Agglo de Nîmes vont avoir du mal à utiliser les transports pendant la Feria ?

N. M. : C'est le choix et la liberté des grévistes. On a demandé à Tango d'assurer pendant la Feria le fonctionnement normal des navettes. Le service sera opérationnel de 16h à 4h du matin tous les jours puisque Kéolis s'est engagé à faire appel à des intérimaires ou des chauffeurs volontaires si besoins. Les perturbations ne concerneront donc que le réseau classique.

OG : Et quid des habitants des quartiers de Nîmes ? Comment un habitant du Mas de Mingue ou de Valdegour pourra se rendre en centre-ville pour faire la fête s'il n'a pas de véhicule ?

N. M. : Il n'y a pas 100% de grévistes. Certains bus fonctionneront, il y aura des perturbations indéniablement mais pas zéro transport.

OG : Enfin, selon les syndicats, le groupe Kéolis malgré le renouvellement à la baisse de la convention avec Nîmes Métropole, ferait des bénéfices importants ? Pendant ce temps, les salariés n'ont pas eu d'augmentation de salaires depuis deux ans. Qu'est-ce que vous en pensez ?

N. M. : Nous sommes en cours de négociation sur ce point avec Kéolis au niveau national. Pour nous, il n'est pas acceptable d'envisager des bénéfices importants pour l'opérateur alors que l'on demande un effort d'économie à tout le monde. Une restitution aura lieu si les bénéfices de l'opérateur sont supérieurs à 600.000 euros environ sur le contrat avec Nîmes Métropole. Je peux vous annoncer que 200.000 euros a déjà été restitué sur la base du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). Par ailleurs, remettons les choses dans leur contexte. En ce qui concerne la rémunération des salariés de Tango, la convention d'entreprise est 30% plus avantageuse que la convention collective nationale des transports. J'ajoute : la revalorisation du point d'indice est effectivement gelée depuis deux ans. Mais l'évolution et l'ancienneté constituent toujours des revalorisations pour le personnel. Enfin, un salarié de Tango travaille 32h par semaine alors que la majorité des salariés travaille 35h en France, un autre avantage de la convention propre à Kéolis.

Abdel Samari

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