Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 13.05.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 262 fois

ST-PRIVAT-DES-VIEUX 250 km à pied dans le désert marocain, Jacques raconte

Jacques Kluba, 51 ans, a parcouru 250 km dans le désert marocain. Eloïse Levesque/Objectif Gard

En avril, huit coureurs de St-Privat-des-Vieux et alentours ont affronté chaleur et tempêtes de sable au profit du Téléthon. Ils ont parcouru 250 km dans le désert marocain dans le cadre du Marathon des sables. Rocambolesque récit de Jacques, 51 ans.

Jacques Kluba est un passionné de course à pied depuis plus de 35 ans. Il aime les trecks et a déjà parcouru 18h sur une seule journée. C'est l'un de ses souvenirs les plus marquants. C'est donc tout naturellement qu'en 2015, l'association saint-privadenne Le Défi des sables lui propose de s'envoler pour le Maroc pour une semaine de marche en plein cagnard. Objectif : récolter des fonds pour le Téléthon dans le cadre du célèbre Marathon des sables. Mais le sportif n'est guère séduit par l'idée. "La chaleur, c'est pas trop mon truc", admet-il.

Mais l'organisation caritative  - surmotivée - peine à trouver des coureurs prêts à se lancer. En soutien, Jacques finit par acquiescer. "Il y avait un but, ça m'a motivé", souligne-t-il, sourire aux lèvres. Dès septembre, les athlètes se préparent ensemble, à raison de 50 km de marche par semaine, sans compter les entraînements VTT et piscine. "Il fallait que ce soit régulier. Ça a été physiquement douloureux", se souvient Jacques.

Malgré la difficulté, le sportif part bon pied bon œil avec ses camarades. Il raconte : "Une fois dedans, tout s'enchaîne et on n'a plus le temps de penser". D'entrée, 11 kg sur le dos et couvert de la tête au pied pour éviter les brûlures, il doit franchir 18 km de dune puis 15 km de tempête de sable de face. "Je me suis demandé ce que je faisais là!".

Sur 1108 participants, 973 ont franchit la ligne darrivée. Marathon des sables/DR

En auto-suffisance, les coureurs dorment sur les lits de fortune et sont rationnés. 15L d'eau par jour maximum, pas une goutte de plus. Côté hygiène, l'aventure exige le pire. Pour faire leurs besoins, ni arbre, ni buisson, ni toilettes sèches. Ils doivent se soulager dans des sacs en plastique bio-dégradables qui sont ensuite incinérés. Parfois devant tout le monde. "Pour limiter le poids de son sac, j'ai également porté le même tee-shirt chaque jour. Mais il faisait tellement chaud qu'on ne suait pas, on séchait automatiquement!", raconte-t-il.

A la 3e étape, Jacques va vivre une journée interminable. ACDC dans les oreilles n'y suffira pas. 45°C sans ombre et déshydraté, il doit traverser 43 km de désert. "J'avais un timer pour me rappeler de boire toutes les 12 minutes. C'était insuffisant. Il me fallait 6 minutes, avec des pastilles de sel pour garder l'eau". Des mésaventures qui n'empêchent pas les bons souvenirs : "En étape nocturne, je me suis retrouvé tout seul sous un tapis d'étoiles. Sans bruit et sans pollution. C'était une vraie sensation de plénitude".

De retour en terre gardoise, Jacques est fier mais fatigué. Peu enclin à repartir l'an prochain. La leçon qu'il retiendra : "Quand on veut, on peut. Une telle course, c'est 70% de mental". Pour l'association du Défi des sables, c'est plus de 5000 € engrangés pour le Téléthon. "Le moteur des donateurs, c'est l'effort des coureurs", souligne Yvette Nicot, bénévole. Pour continuer de récolter des fonds, une nouvelle course pour enfant aura lieu le 28 mai à St-Privat.

Eloïse Levesque

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