Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 16.05.2016 - anthony-maurin - 2 min  - vu 275 fois

FERIA DE NÎMES Cartel magique et triangle d’or

Andres Roca Rey (Photo Anthony Maurin). - Anthony MAURIN

Sébastien Castella, chef de lidia de ce cartel de rêve pour une clôture en apothéose de la feria de Pentecôte (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Corrida de Daniel Ruiz pour le second contrat de Sébastien Castella, Miguel Angel Perera et Andres Roca Rey.

Le triangle sera d’or s’il n’est pas celui des Bermudes à cause des toros… En effet, le passage arlésien des toros de Daniel Ruiz aura été peu convaincant. A Nîmes, s’ils ne sont jamais trop décevants, on peut s’attendre à une course manquant de relief au vu des exemplaires envoyés et présentés au corral. Ces toros pour figuras sont d’une noblesse certaine mais manquent, comme cela a été le cas à Arles, de parfois fond. Leur présentation n’est pas fantastique mais là n’est pas l’essentiel de leurs qualités. En revanche, l’aficion attendait peut-être une course plus sérieuse pour la clôture de cette feria.

Face à eux, le maestro biterrois, qui revient au centre de la piste après son premier contrat (samedi après-midi), voudra finir en beauté. Son année 2016 s’annonce chargée et les triomphes risquent de pleuvoir. Cependant, sans imperméable, Sébastien Castella veut profiter un peu de cette averse d’oreilles qui tombent dans son escarcelle et qui fait monter sa cote. Maestro dans l’âme, son toreo est plus relâché et intelligent que jamais. Il sait se mettre dans les terrains qui font vibrer mais il sait aussi en sortir pour redonner au toro le nécessaire oxygène dont il a besoin pour s'exprimer pleinement. Castella est grand, immense et le montrera encore une fois ce soir.

Miguel Angel Perera, ange et démon, souffle le chaud et le froid pour le plus grand bonheur de l'aficion nîmoise (Photo Anthony Maurin).

Evidemment, à côté d’un Castella quasi intouchable, il fallait du lourd… Froid, glacial même, techniquement abouti et profondément juste, le toreo de Miguel Angel Perera ne laisse personne indifférent. En lui, le feu de l’envie brûle et anime sa passion. Il sait mieux que quiconque la valeur d’une passe tirée à un toro qui s’y refuse. Il sait aussi la pression du doute, la subtilité du geste et la demande d’un public venu voir une corrida dont il se rappellera toute sa vie. Sa relation avec Castella n’était pas au beau fixe mais les choses semblent s’être arrangées, l’amertume laissant place à la saine competencia. Un cartel qui fait rêver et au sein duquel il aura un rôle prépondérant.

Car le rêve se poursuit. Loin de la chimère, on peut le toucher du doigt. Pour clôturer la feria et ce cartelazo, c’est le jeune péruvien Andres Roca Rey qui s’y colle. Le minot a pris son alternative à Nîmes aux dernières Vendanges, il y a montré l’essentiel de ce que l’on veut voir au centre de l’anneau sablonneux. C’est un maestro, nul ne s’y trompe. C’est un homme de valeur, tout le monde le sait mais ce qu’il nous faudra découvrir après son récent triomphe madrilène, c’est sa capacité à répéter les événements et les succès. Actuellement triomphal, Roca Rey est en passe de devenir dès cette année une véritable figura del toreo malgré son jeune âge et son invisible manque d’expérience. Roca Rey est l’avenir de la tauromachie, du sentiment et de la passion. L’aficion le sait, l’adule déjà et le portera jusqu’au bout de ses rêves.

Énorme corrida de fin de cycle, en espérant que tout se passe comme prévu, que les toros ne déçoivent pas, que les hommes se comportent bien et que le public se régale !

Anthony Maurin

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