Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 27.05.2016 - thierry-allard - 2 min  - vu 291 fois

BAGNOLS L’hommage rendu par ses camarades au résistant communiste Louis Thomas, mort à Dachau

Michel Tortey (au centre) a retracé la vie du résistant Louis Thomas, en compagnie de membres de la famille du résistant communiste (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Depuis 2013, la section Gard rhodanien du Parti Communiste rend hommage aux résistants Bagnolais.

Après Julien Hernandez, Damian Ruiz et le communiste André Sautel l’année dernière, cette année, les communistes bagnolais ont choisi de rendre hommage à l’occasion de la Journée nationale de la résistance au résistant communiste Bagnolais Louis Thomas, mort dans le camp de Dachau en 1945, dont une rue porte le nom depuis 1969, à côté de la Poste, en face de la rue André Sautel.

Le typographe communiste dénoncé, puis déporté

Né en 1909, Louis Thomas s’engage au Parti communiste dans les années 1920 puis, après la capitulation et l’avènement du gouvernement de Vichy, entre dans la résistance. « Son réseau bagnolais est composé de communistes ou de sympathisants dans lequel on retrouve Damian Ruiz et Josef Alabart-Pascual », narre le secrétaire de la section communiste Michel Tortey. Dans ce réseau, Louis Thomas joue un rôle crucial : celui du typographe, qui permet de confectionner les tracts.

Louis Thomas et ses deux compères seront arrêtés le même jour : « le 10 février 1944, dénoncés par un traître infiltré qui avait participé avec eux à une mission de sabotage un mois auparavant », poursuit Michel Tortey. Thomas est alors envoyé à Nîmes, où il est condamné à trois ans de prison, puis à Villeneuve-sur-Lot le 2 mai 1944 avant d’être transféré au camp de transit et d’internement nazi de Compiègne le 30 mai 1944. Il y restera moins d’un mois.

Le 20 juin 1944, Louis Thomas est déporté au camp de concentration de Dachau, où « il devient le numéro de matricule 74 047 », précise Michel Tortey. Il y mourra le 3 février 1945, moins de trois mois avant la libération du camp. On ne connaîtra jamais les circonstances de sa mort, et son corps ne sera jamais rendu à sa famille, dont des représentants étaient présents hier soir.

Une gerbe a été déposée en présence du député Patrice Prat (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Le verbe résister se conjugue toujours au présent »

Considéré comme disparu, il sera décoré de la médaille militaire à titre posthume. « Des trois résistants arrêtés le 10 février 1944, seul Damian Ruiz, déporté lui aussi à Dachau, reviendra vivant. Il est décédé en 1993. Les deux autres furent des martyrs », dixit Michel Tortey, avant d’annoncer que les communistes projetaient de rendre hommage à Josef Alabart-Pascual, le troisième homme arrêté ce jour là, et tué le 23 juillet 1944.

C’est que, comme l’a lancé Michel Tortey par les mots de la résistante Lucie Aubrac, « le verbe résister se conjugue toujours au présent. »

Et aussi :

Le député PS frondeur Patrice Prat a fait une apparition hier soir pour déposer, avec les communistes et la famille de Louis Thomas, une gerbe. Le député est ensuite reparti, attendu à Lirac, avant de départ de la manifestation contre la loi Travail, tout à côté du lieu de la cérémonie. « Nous avons invité tous les politiques locaux », explique Michel Tortey, visiblement satisfait de la présence de Patrice Prat.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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