LE PORTRAIT Jérémy, sous le masque de Monsieur Parallèle
Comme beaucoup d'artistes trop timides, Jérémy utilise un nom de scène pour brouiller les pistes. Ainsi, Monsieur Parallèle mélange poésie, musique du monde et envolées de violon avec douceur et subtilité. Tout à son image.
L'histoire est aussi connue que Jekyll et son double imaginaire Mr Hyde, Bowie et Ziggy, Mathieu Chedid et M, Gainsbourg et Gainsbarre. Mais Jérémy, lui, se défend d'utiliser un personnage : "Monsieur Parallèle est un masque qui me permet d'avoir plusieurs facettes et de me dévoiler d'avantage." Nîmois de 26 ans, il n'a pas eu besoin de choisir la musique. Elle était déjà là, comme une évidence. "La musique était très présente chez moi, j'ai vu passer de tout, jazz, chanson française, classique, rock." À 6 ans, c'est devant l'émission "C'est pas sorcier" qu'il découvre le violon. Un instrument qui le fascine jusqu'à s'inscrire au conservatoire quelques mois plus tard.
Du classique à la musique contemporaine
Pendant 10 ans il suivra une éducation musicale classique. "J'ai eu envie de m'orienter vers la musique contemporaine. Elle permet de sortir de la participation." Curieux, éclectique, Jérémy se penche sur les musiques du monde, indienne et arabe notamment, et monte un premier groupe à l'aube de ses 20 ans, un trio avec contrebasse et violon. Un groupe avec lequel il se confronte au public : "J'avais déjà l'habitude, toute ma scolarité j'ai joué devant des gens" précise Jérémy. S'en suivent plusieurs projets et des collaborations dont celle avec le dessinateur et auteur de bandes dessinées Laurent Vicomte.
Vainqueur de la bourse des jeunes talents en 2014
La culture n'a jamais quitté sa vie. Bibliothécaire au conservatoire, professeur de violon à Beaucaire, animateur musical pour enfants autistes à Bellegarde, Jérémy aime le don de soi : "J'aime apporter des choses aux gens". C'est aussi la démarche de sa dernière création musicale, Monsieur Parallèle, sorte de double imaginaire avec laquelle il remporte le 1er prix de la bourse des jeunes talents en 2014. Son premier album, sortie en main dernier, est le fruit de deux années de travail. "Tout était déjà construit. J'ai même suffisamment de matière pour en faire deux derrière" assure t-il. Il y traite de la solitude avec légèreté, le rêve, l'enfance, le fait d'être toujours assigné dans des cases, et vouloir en sortir. "Je suis quelqu'un de très timide, j'observe beaucoup les gens, je suis très attentif aux petits détails." Il aura eu besoin d'un masque pour se dévoiler, se montrer à visage découvert. Et maintenant qu'il a trouvé sa voie, sa voix aussi, Jérémy est en passe de faire parler de lui dans la chanson française.
En concert pour la fête de la musique, place de la Calade à Nîmes, à partir de 19h30.
Album disponible à la Fnac de Nîmes et en commande dans toute la France.
Baptiste Manzinali
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