Le Comité de quartier "Garrigues Nord" et l'association "Le cheval du Clapas" organisaient leur première transhumance. Une réussite populaire pour une journée dominicale festive et enjouée.

La pastorale est une nouvelle fois à la mode! Ce thème littéraire datant de l'Antiquité fait encore parler de lui et met Nîmes au coeur des passions familiales et des sorties dominicales. La nostalgie des citadins pour la nature et l’empreinte de l’Homme sur elle, évoque une forme d’harmonie originelle qui plaît aux Nîmois du 21ème siècle.

Le Comité de quartier "Garrigues Nord" et l'Association du Cheval du Clapas organisaient la première transhumance nîmoise nouvelle génération. Qui dit nouveau ne dit pas forcément à l'encontre des traditions! Il y a 60 ans, les moutons dévalaient déjà le chemin de Russan, des arènes du clapas au square Wladimir Guiu pour finir à l'abattoir et dans les estomacs des Nîmois.

Mais cette année, le chemin de l'Histoire s'inversait. A l'instar de la société qui ne veut plus voir les animaux dans leurs derniers instants, la transhumance nîmoise renversait le parcours. Les moutons partaient du square et se rendaient aux arènes sous les yeux bienveillants de leurs bergers. Les chiens, fabuleux amis de labeur et de compagnie, étaient au centre des attentions afin de guider les 450 moutons vers le point final de cette journée.

Débarqués peu avant 9h30 et devant quelques dizaines de personnes, les stars du jour étaient parquaient à la fraîche. Peu à peu, le square accueille des familles, des riverains, des badauds et de la bonne humeur. Les enfants les plus intéressés sont attentifs aux moindres gestes des moutons. Quelques agneaux et boucs intriguent les plus imaginatifs, "lui (désignant le bouc flegmatique), je l'aime pas! Il me regarde... Je sais pas ce que c'est, je comprends pas pourquoi il est méchant avec moi!" avoue un enfant de 4 ans, apeuré par les yeux perçants et les moustaches hirsutes de l'ovin.

Une mule et un âne bâté viennent aider à monter les provisions nécessaires à un tel chemin. Là aussi, les enfants sont curieux! "C'est un cheval avec des oreilles d'âne! C'est génial! Il est trop beau mais il ne doit pas être bien... On doit se moquer de lui non?" s'interroge une fillette avant le grand départ.

10h10, c'est parti pour 1,5 kilomètre d'une montée légère au rythme des clochettes, des senteurs animales et des rayons solaires. Le troupeau se lance, la foule nombreuse hésite, puis cède le passage. En tête de cortège, les bénévoles visiteurs, armés de chapeaux, bâtons et autres facéties rappelant le passé, font le ménage et ouvrent la route. Les photographes du dimanche s'en donnent à coeur joie et les familles passent peu à peu sur les côté pour entourer les moutons.

Le chemin se fait, les voisins sortent de leur maisonnée, prennent l'air et font un bout de chemin le sourire aux lèvres. Une petite halte est prévue sur la place de l'ambiance, la bien nommée. Quelques rafraîchissements, toujours un peu d'accordéon et on repart pour la seconde moitié du parcours et l'arrivée aux arènes.

Sur place, démonstrations de tonte et travail des chiens de berger. Des bricoles à grignoter et des repas tirés du sac, une belle sortie et une vraie réussite pour ce rendez-vous estival qui ne demande qu'à être pérennisé!