Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 22.06.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 470 fois

FAIT DU JOUR CHU de Nîmes : vers une nouvelle approche du suicide

Le professeur Philippe Courtet était accompagné du docteur Lopez Castroman et de Claude Rols, délégué départemental de l'ARS, pour présenter le dispositif VigilanS au CHU de Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

En lien avec le CHU de Montpellier et l'Agence régionale de santé, le CHU de Nîmes expérimente un dispositif d'accompagnement des personnes ayant tenté de se suicider. L'objectif est une diminution des récidives. Une centaine de personnes par an parviennent à leur fin dans le Gard.

Si le taux de suicide en France avaient sensiblement diminué depuis 20 ans (- 10 %), il s'est plutôt stabilisé depuis la crise de 2007. Pire, il connaîtrait une légère augmentation dans les pays occidentaux. Des chiffres qui placent désormais le suicide devant les accidents de la route en termes de taux de mortalité (9715 contre 3426 décès en 2012). Sur le plan international, l'Organisation Mondiale de la Santé estime à 800 000 le nombre de suicides par an, et s'est donnée pour objectif une diminution de 10 % d'ici 2020.

Mis en œuvre dans quatre régions dont le Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, le dispositif VigilanS pourrait y parvenir. Le CHU de Nîmes mène son expérience depuis le 9 mai dernier, à l'initiative de l'Agence régionale de santé et du CHU de Montpellier où des premiers tests concluants sont effectués depuis une semaine. L'objectif est de maintenir une veille active des sujets ayant déjà fait une tentative : "Ce sont ceux qui ont le plus de risque de rechuter" explique Philippe Courtet du département des urgences psychiatriques du CHU de Montpellier. 15 % des tentatives de suicides finissent par aboutir. "Le programme VigilanS s'appuie sur des données scientifiques qui prouvent que prendre régulièrement des nouvelles de la personne, lui manifester notre disponibilité, cela fonctionne pour réduire les risques" ajoute-t-il.

Une veille active étendue sur six mois

Alors que les personnes ayant fait une tentative sont d'habitude relâchées rapidement, "ils ne veulent pas rester dans la plupart des cas, hors les semaines qui suivent constituent la période la plus sensible pour une récidive" estime le docteur Lopez Castroman du CHU de Nîmes, le programme VigilanS entre en jeu à la sortie du patient. Un numéro vert est mis à disposition et permet à la personne de prendre contact avec l'hôpital, quatre psychologues et infirmières du SAMU sont réquisitionnés pour appeler au bout de 10 jours, ou envoyer des cartes postales. "Ce n'est évidemment pas un substitut aux soins, mais un complément" assure Philippe Courtet.  La veille est ainsi effectuée pendant 6 mois. L'objectif est, à terme, une diminution de 10 à 20 % des récidives. Si le dispositif ne permet d'anticiper les premières tentatives, il pourrait s'avérer utile pour les patients déjà connus des services hospitaliers.

Au-delà de l'aspect humain qui prime, le suicide représente aussi une manne financière non négligeable. Selon l'OMS, une diminution de 10 % d'ici 2020 pourrait permettre d'économiser 28,5 M €. En Languedoc Roussillon, les tranches d'âges les plus touchées sont les 40-44 ans et 85 +.

Baptiste Manzinali

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