Après l'imbroglio de l'été dernier, les subventions allouées aux syndicats ont fait leur grand retour, hier matin, au conseil départemental.

Au Département, le Front National ne manque jamais une occasion de tacler la droite. Hier matin, en commission permanente*, les élus étaient appelés à voter les subventions allouées aux syndicats, au titre de l’année 2016. Une aubaine pour le FN, désireux de doubler, sur sa droite, Le Bon Sens Républicain. Il faut admettre que, sur le sujet, les élus présidés par Laurent Burgoa sont plutôt divisés*.

2015 : coup de rabot de 10% sur 7 subventions 

Certains gardent en mémoire la polémique de juillet 2015. L’opposition (Bon Sens Républicain - UDI et Indépendants - Front National), avait alors rejeté en bloc les 59 987 € attribuées aux sept syndicats mais aussi, les 7 000 € à la FSU qui bénéficiait d’une enveloppe distincte. Face au tollé suscité par cette position, la droite avait revu sa copie. En échange d’un coup de rabot de 10 % sur l’enveloppe des 59 987 € (soit 53 992), les élus* s’étaient abstenus. Additionné à la subvention de 7 000 € de la FSU, le montant total de ces crédits pour 2015 s’élevait à 60 992 €.

CGT : 13 686  au lieu de 15 206

CFDT : 10 460 au lieu 11 622

FO : 8 226 au lieu 9 139

UNSA : 6 374 au lieu de 7 082

CFE /CGC : 5 095 au lieu de 5 661

Union Solidaire : 5 010 au lieu de 5 565

CFTC : 5 141 au lieu de 5 712

2016 : baisse de 10% sur tous les crédits  

Hier matin, les mêmes montants ont été présentés à l'assemblée pour l'année 2016. « Fidèles à nos promesses, nous nous y sommes opposés (…) Dans un contexte financier difficile pour notre collectivité et dans un contexte de tension au niveau national, il devient difficilement justifiable de financer des syndicats militants, dont la représentativité est de plus en plus contestable et contestée », se positionne Nicolas Meizonnet, président du groupe FN. La délibération a toutefois été adoptée à la majorité. La droite (Bon Sens Républicain et UDI et Indépendants) s’étant abstenue.

« Au cours de cette commission permanente, nous avons demandé une suspension de séance. Nous avons obtenu un accord oral du président Bouad pour que la totalité de ces crédits, FSU compris, subissent encore une baisse de 10% cette année », justifie Laurent Burgoa. Des propos confirmés par l’exécutif départemental qui, en séance, a annoncé le montant de la nouvelle enveloppe de 2016, qui devrait avoisiner les 54 000 €. « Quel simulacre d’opposition ! La baisse de 10% entre 2015 et 2016 n’a pas eu lieu puisque les sommes sont identiques ! », fustige le groupe FN.

Seulement, les frontistes sont allés un peu vite en besogne, oubliant de comptabiliser la subvention de la FSU... Une boulette que s'empresse de commenter Laurent Burgoa sur les réseaux sociaux : « les élus du FN calomnient mais ne connaissent pas leurs dossiers ». Jérémie Boulet, collaborateur du groupe FN, se fait l'avocat de son parti : « Le fond reste le même puisque vous ne vous y êtes pas opposés et que vous négociez tout en amont avec l'exécutif ».

Deux élus du Bon Sens Républicains votent contre

Avec tout ça, on aurait presque oublié l'opposition des deux élus Le Bon Sens Républicain de Villeneuve : Pascale Bories et Jean-Louis Banino. « La loi Sapin de 2015 a instauré une taxe de 0,016 % sur les salaires pour le financement des syndicats. Aujourd’hui, les organises nationaux devraient aider leurs unions départementales (...) Je suis pour une indépendance totale des syndicats qui, selon moi, ne doivent pas être dépendants des subventions des collectivités », argumente Pascale Bories. 

Voilà qui, au moins, a le mérite d'être clair...

Coralie Mollaret

*Une commission qui, hélas, est à huis clos.

*Les élus Pascale Bories et Jean-Louis Banino ont voté contre ces subventions en 2015 et 2016.