Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 09.07.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 593 fois

ARTISANS DE TALENT Delphine Dardare : "Manger dans une œuvre d'art, je le revendique!"

Delphine Dardare possède deux ateliers à Cendras. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Pendant l'été, chaque samedi, Objectif Gard part à la rencontre d'artisans gardois qui vivent de leur art et de leur savoir-faire. Pour ce premier numéro, direction Cendras et l'atelier de Delphine Dardare, céramiste.

Delphine Dardare ressemble aux œuvres qu'elle façonne au fil de son parcours. Ou peut-être l'inverse. C'est en tout cas ce que l'artiste dégage. "Je n'aime pas être enfermée dans un registre, faire de la série parce que ça marche, j'aime bouger les repères", souligne-t-elle.

Retour 10 ans en arrière. Formatrice en art, la jeune maman de 34 ans, alésienne d'adoption, aime son métier mais a besoin d'aller au bout de sa veille histoire d'amour avec la sculpture et la céramique "J'en faisais dès que j'avais du temps libre depuis l'adolescence. Quand quelque chose vit trop en soi, il faut l'expérimenter", analyse-t-elle. En 2006, elle quitte tout, et se lance en autodidacte. "C'est plus long, il faut chercher, être curieux. L'ère d'Internet m'a beaucoup aidé, la Toile recèle de partages de techniques".

Tasses alimentaires et artisanales. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Il s'agit désormais de concilier art et commerce. Delphine se fait d'abord connaître par le raku avant d'évoluer vers un style beaucoup plus sobre et épuré : le récipient. "Certains me demandent encore du raku, mais on en a trop vu. J'en ai marre. J'ai besoin d'explorer autre chose. De son côté, le contenant est riche en terme de recherches. Il permet de jouer entre l'artistique et l'alimentaire. La limite est très fine entre les deux", commente-t-elle.

C'est aujourd'hui sa force. Porcelaine et grès à l'appui, Delphine propose deux volets de création : une collection haut de gamme dédiée aux galeries (techniques du craquelage et de l'enfumage), et des séries alimentaires plus abordables financièrement. Elle joue avec les couleurs et les formes. "A quoi on sert, si on ne sert pas aussi le quotidien?", demande-t-elle à ceux qui estiment qu'il n'est pas convenable dans une oeuvre d'art. "Quand on a commencé à boire son café dans une tasse artisanale, on n'arrive plus à revenir en arrière !", prévient la céramiste.

Mélange de grès et de porcelaine, terres craquelées pour plus d'originalité. EL/OG

A 44 ans, Delphine possède deux ateliers à Cendras et expose aux quatre coins de la France (Bordeaux, île de Ré, Auxerre, Le-Grau-du-Roi). Elle donne également des cours aux jeunes enfants. Cet été, elle présentera pendant deux mois son travail aux ateliers Danouska, à St-Quentin-la-Poterie.

Eloïse Levesque

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