Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 10.07.2016 - abdel-samari - 6 min  - vu 222 fois

OBSERVATOIRE L’accueil des enfants de moins de 11 ans dans le Gard

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L’Observatoire de la Famille a présenté il y a quelques jours une enquête 2016 portant sur les modes d’accueil des enfants de moins de 11 ans dans le Gard. Une enquête faisant apparaître des données essentielles sur les besoins et les difficultés des familles dans ce domaine.

Né de la volonté institutionnelle de créer un outil d’observation et d’analyse de la vie familiale dans le Gard, un observatoire de la famille est mis en œuvre afin de conduire une observation constante, mais également ponctuelle, sur des thèmes précis. L’observatoire est piloté par un comité constitué de la CAF, de la MSA, du Conseil Départemental et de l’UDAF. Chaque année, il produit des enquêtes portant sur des questions qui touchent l’ensemble des familles.

Les données qui ressortent de ces enquêtes permettent aux acteurs locaux d’ajuster les politiques publiques en fonction des attentes et des besoins réels de la population sur le territoire du Gard.

Dans la dernière enquête livrée, il s'agit d'une réactualisation de l’étude menée en 2011. Elle permet ainsi d’évaluer l’impact des actions mises en place au cours de ces cinq dernières années. 780 familles allocataires de la CAF du Gard et de la MSA du Languedoc ont témoigné de leur organisation, leurs besoins et leurs difficultés pour l’accueil de leurs enfants de moins de 3 ans non scolarisés, mais aussi pour l’accueil périscolaire de leurs enfants de 3 à 11 ans.

L’accueil des enfants de moins de 3 ans

34% des parents d’enfants de moins de 3 ans les gardent eux-mêmes la majeure partie du temps, contre 40% lors de la 1ère vague de l’enquête, écart pouvant s’expliquer par le développement de l’offre d’accueil. Ce choix est très fortement dépendant de la taille de la famille et du niveau de vie. A partir du 3ème enfant, les parents, s’agissant très souvent de la mère, sont davantage susceptibles d’assurer eux-mêmes l’accueil de leurs enfants de moins de 3 ans.

Quand ils n’assurent pas principalement eux-mêmes l’accueil de leurs enfants de moins de 3 ans, l’assistante maternelle agréée est la solution la plus souvent retenue (33%), détrônant l’accueil collectif (22%) qui était le premier recours des parents en 2010.

L’accueil à titre principal par les grands-parents ne concerne qu’une minorité de familles. En revanche, ceux-ci interviennent plus fréquemment de manière complémentaire pour un accueil occasionnel, irrégulier, voire en dépannage (entre 28% et 40% selon la principale solution d’accueil des familles). Ainsi, quand les parents n’ont pas de famille à proximité sur laquelle s’appuyer en cas de besoin, ce qui est ici le cas de 18% des parents d’enfants de moins de 3 ans, cela peut engendrer d’importantes difficultés.

De manière théorique, les parents ont face à eux diverses solutions pour l’accueil de leurs jeunes enfants. Néanmoins, les nombreuses contraintes structurelles, organisationnelles et financières les poussent à ne pas toujours choisir l’option qu’ils jugent la plus satisfaisante, ou celle qu’ils auraient initialement souhaitée pour leurs enfants. Le choix des parents de garder eux-mêmes leurs enfants répond avant tout au désir d’être avec ces derniers, mais il dépend aussi souvent d’arbitrages financiers entre le coût de l’accueil et les pertes de salaires liées à une diminution ou un arrêt de l’activité.

L’assistante maternelle est plus souvent choisie pour sa souplesse : amplitude horaire plus large, flexibilité, accueil des enfants malades…, mais s’impose aussi davantage par défaut aux parents. Dans les communes rurales où l’offre d’accueil collectif est plus limitée, les familles n’ont bien souvent pas d’autre choix que de se tourner vers une assistante maternelle agréée. Au final, 22% des familles ne font pas appel au mode d’accueil qu’elles auraient initialement souhaité.

Pour autant, l’assistante maternelle agréée est devenu le mode d’accueil que les parents préfèrent pour le côté « familial » ; moins d’enfants en garde donc davantage de disponibilité et d’attention pour chacun permettant un meilleur respect du rythme et des besoins ; mais aussi pour sa grande flexibilité : amplitude d’accueil plus large, plus souple, plus modulable.

Les difficultés des parents de jeunes enfants tiennent essentiellement à l’inadéquation entre l’offre et la demande ainsi qu’au coût, qui sont aussi les principales sources de mécontentement. La tendance est toutefois à l’amélioration, ils sont moins nombreux à rencontrer ou avoir rencontré des difficultés pour organiser l’accueil de leurs enfants de moins de 3 ans (39% contre 47% en 2010), évoquant en premier lieu le manque de places en structures collectives, et l’inadaptation des horaires et des jours d’accueil à leurs besoins ainsi qu’aux emplois du temps changeants, sachant que 19% des parents de jeunes enfants a exprimé des besoins d’accueil en dehors des plages horaires standards.

Des difficultés particulières existent pour faire la liaison entre la reprise du travail et le moment où l’enfant peut être pris en charge pour un accueil ou peut rentrer à l’école défavorisant les familles dont les enfants sont nés en début d’année.

L’accès à l’information en matière d’accueil de la petite enfance ne paraît encore si évident que cela. Les familles ont avant tout connaissance des différentes solutions d’accueil de manière informelle, par bouche à oreille (55%). Le Relais d’Assistantes Maternelles (RAM) est une source d’information incontournable, mais fortement conditionné par le niveau d’instruction.

Pourtant, 46% des familles ne connaissent pas le RAM, et 35% lorsqu’elles emploient une assistante maternelle, sachant que connaissance et fréquentation ne vont pas toujours de pair. Il ressort également que les parents connaissent peu le contenu de la formation des assistantes maternelles ainsi que les conditions d’agrément : respectivement 43% et 26% des parents employant une assistante maternelle ont connaissance de ces éléments.

Si l’accès à l’information sur les différentes solutions d’accueil pose globalement peu de problèmes, cela est plus compliqué quand il s’agit des aides financières ou encore des responsabilités et des devoirs de parents employeurs pour ceux faisant appel à une assistante maternelle.

L’accueil périscolaire des enfants de 3 à 11 ans

Au moment de l’entrée à l’école des enfants, l’organisation établie se retrouve bouleversée. Bien que concernant des plages plus réduites, cela n’en est parfois pas moins compliqué pour les familles qui doivent jongler entre plusieurs solutions d’accueil avec des marges de manoeuvre plus limitées (aides financières plus réduites, palette d’offre moins large, changements avec la réforme des rythmes éducatifs).

Le matin et le soir, les enfants de 3 à 11 ans sont soit amenés et récupérés par leurs parents, soit fréquentent la garderie périscolaire (entre 29% et 30% y recourent régulièrement), soit sont pris en charge par une assistante maternelle pour les plus jeunes.

Le midi, près des trois quarts des familles font régulièrement appel au restaurant scolaire pour leurs enfants de 3 à 5 ans, dont 44% tous les jours. Ainsi dans 10% des familles les enfants de 3 à 5 ans cumulent garderie matin et soir et restaurant scolaire.

Le mercredi et pendant les vacances scolaires, le relais est plus souvent pris par les parents. Les grands-parents sont également souvent sollicités, surtout pendant la période des vacances scolaires (entre 32% et 37%). Certains ont également recours au centre de loisirs. C’est le cas de 25% à 28% des parents pendant les vacances scolaires.

La réforme des rythmes éducatifs a instauré un nouveau temps gravitant autour des temps scolaires, celui des TAP (Temps d’Activités Périscolaires) auxquels 63% des parents d’enfants de 3 à 5 ans et 70% des parents d’enfants de 6 à 10 ans les inscrivent régulièrement.

Les familles d’enfants scolarisés ans font également face à des difficultés pour organiser l’accueil périscolaire (entre 41% et 44%). Celles-ci sont globalement les mêmes que celles rencontrées pour l’accueil des moins de 3 ans, tenant au coût, à l’offre et à la flexibilité de l’accueil.

Aux difficultés précédentes viennent s’ajouter des contraintes supplémentaires engendrées par la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires. 63% à 70% des familles rencontrent des difficultés spécifiques en lien avec les nouveaux rythmes. Ceux-ci peuvent induire un surcoût significatif pour les familles, d’une part parce que dans certaines communes les activités proposées lors des TAP sont payantes, et d’autre part parce qu’avec l’école le mercredi les enfants passent davantage de temps en accueil périscolaire. Spontanément, les parents évoquent la fatigue des enfants.

L’articulation des temps professionnels et familiaux

La présence de jeunes enfants se répercute davantage chez les femmes. A la naissance d’un enfant, les pères modifient peu leur activité professionnelle et seulement 5% prennent un congé parental. Le constat est tout autre chez les mères. Ces dernières sont nombreuses à cesser, au moins temporairement, ou à diminuer leur activité pour s’occuper de leurs enfants en bas âge (63%). D’ailleurs, seulement 31% des familles concernées par la réforme du congé parental envisagent ou auraient pu envisager le partage de celui-ci entre les deux parents montrant tous les freins au congé parental pour les pères.

L’articulation entre la vie professionnelle et la vie de famille n’est pas toujours aisée lorsque les deux parents travaillent. Les familles doivent jongler entre leurs obligations professionnelles, imposées par leurs employeurs et les contraintes liées à la personne ou la structure qui accueille l’enfant, mais aussi par les rythmes scolaires.

De manière générale, les familles déclarent arriver plutôt bien à concilier leur activité professionnelle avec leur vie de famille et les mères ne rencontrent pas plus de difficultés que les pères.

Certains dispositifs tels que le congé parental, le temps partiel permettent de faciliter cette conciliation et les familles y sont grandement favorables, bien que d’importantes considérations financières entrent en jeu dans ces choix. Près des trois quarts des mères n’ayant pas aménagé leur activité auraient pourtant souhaité le faire. D’autres, en revanche, comme les horaires atypiques, les plannings irréguliers peuvent la compliquer. 19% des familles ont d’ailleurs exprimé des besoins d’accueil en dehors des plages horaires classiques.

Abdel Samari

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