NÎMES Un policier interdit d’exercer : il a sorti le fusil contre l’agresseur de son fils
« J’ai pété les plombs. Mon fils a été frappé deux jours d’affilée », avoue à la barre du tribunal correctionnel, un policier municipal de Nîmes qui exerce dans l’encadrement. « Je suis chef de poste », répond le fonctionnaire qui a conscience de jouer sa vie professionnelle devant la juridiction pénale. Ce père de famille, au parcours irréprochable jusqu’à cet incident, répète : « j’ai eu peur pour mon gamin. C’est vrai, j’ai eu une mauvaise réaction ».
Le cadre de la police municipale de Nîmes est intervenu de manière énergique à deux reprises les 25 et 26 juin derniers à Manduel. « Son fils de 18 ans, a été frappé deux fois par un homme connu pour des violences qui sera devant ce tribunal dans une semaine et qui a déjà été condamné pour d’autres violences », essaie de convaincre pour le père de famille, Me Ludovic Para.
Après la première altercation qui s’est déroulé dans les rues de Manduel dans la nuit du 25 au 26 juin, le père et le fils auraient été frappé par un jeune d’une vingtaine d’années. Cet agresseur est venu, juste après la bagarre, s’excuser auprès du policier municipal. « Il est venu chez moi, il m’a fait la bise en s’excusant. Je pensais qu’il n’y aurait plus de problème et lendemain il a encore frappé mon fils », ajoute le fonctionnaire territorial dépassé par les évènements.
Le père de famille a vu rouge, et armé d’un fusil, il est parti rejoindre l’agresseur sur la place du village à côté du bar. Il a sorti son fusil du coffre de son véhicule et l’a montré à l’agresseur de son fils. Le tout sur la place de Manduel, avec les caméras de vidéosurveillance qui enregistraient. Un agresseur qui est parti voir les gendarmes pour expliquer son différend. Lorsque les militaires sont intervenus pour arrêter le policier municipal, ce dernier avait jeté son fusil dans le Rhône. « Vous êtes policier, vous reconnaissez les faits, mais vous les minimisez. Les faits sont d’une particulière gravité », dénonce le vice procureur Alexandre Rossi qui demande 4 à 6 mois de prison avec sursis mais surtout une peine d’interdiction d’exercer les fonctions de policier durant 5 ans.
« Les réquisitions condamnent toute une famille, mon client assure par son salaire l’intégralité des revenus du foyer, affirme Me Para. Il a fait le plus mauvais choix de sa vie, c’est vrai, mais j’ai affaire à un homme et non pas à un policier municipal et lorsqu’il intervient à Manduel ce jour-là, il intervient pour sauver son fils ».
Le tribunal correctionnel a sanctionné le policier municipal à 4 mois avec sursis, mais surtout une interdiction d’exercer sa fonction pendant 2 ans et inscription au casier judiciaire.
Boris De la Cruz
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