HOMME DE L'OMBRE Alain Lorgeas, le poil à gratter de la cité
Pas tout-à-fait dans l'ombre mais pas entièrement dans la lumière, Alain Lorgeas se bat au quotidien pour une vie politique plus proche des citoyens. Nîmes et Pissevin sont ses repaires et repères.
Âgé de 75 ans, l'ordre du mérite en poche, ancien sous-officier parachutiste, "on devait me pousser de l'avion" blaguera l'homme robuste, Alain Lorgeas, qui a aussi la médaille d'or du travail à la SNCF. Gaillard et truculent, le bonhomme fait partie des personnalités de la société civile et amplifie son action nîmoise du côté de Pissevin.
"Je ne suis pas un apparatchik! Je suis un pur bénévole, ce que je fais, je le fais parce que j'aime les gens... Je ne lâche rien, je suis un provocateur pour l'intérêt collectif et pour arriver à me fermer la gueule, il faut se lever tôt! Je suis un teigneux moi! Parlez-en aux proches du maire qui sont instrumentalisés, ils ne peuvent pas me voir..." lance Alain Lorgeas qui a commencé sa guerre sur les barricades d'Alger en tant que secouriste pour la Croix Rouge.
Le bonhomme milite pour le "parler vrai". Rocardien de la première à la dernière heure, Alain Lorgeas se sent utile à la cité. "Je suis le poil à gratter des élus, en opposition aux politiques qui emploient la méthode Couet! Bizarrement, plus ils sont gros et grands, plus ils m'intéressent! A la Mairie, seuls Laurent Burgoa dans la majorité et Catherine Bernié-Boissard dans l'opposition, semblent connaître leurs dossiers".
"Il fait partie de ces gens qui ont les défauts de leurs qualités. Il est d’une extrême générosité, très engagé, croit sincèrement en ses idées, au partage, à la citoyenneté… alors il manque parfois de diplomatie, c'est une grande gueule comme on dit! Il connaît quelques problèmes de pondération et un certain manque de recul. C’est vraiment pas un tacticien mais du coup, il est extrêmement honnête, parfois naïf même… Il a pris des coups terribles pour ça mais il a fait bouger les lignes, surtout pour Pissevin et Valgdegour où il s’est battu pour des causes perdues. Ces quartiers lui doivent beaucoup!" avoue Bernard Moulin qui l'a rencontré à la fin des année 1980 alors que ce dernier était directeur d’une maison de quartier pour la Fédération Léo Lagrange.
Chevalier blanc pour certains, réboussier extrémiste pour d'autres, le débat est lancé afin de connaître la véritable personnalité du monsieur. "Il n'est pas une mauvaise personne mais on dirait qu'il est là pour freiner la machine... Il est de tous les combats, même des plus ridicules, surtout des plus ridicules! Il prend plaisir à nous voir en difficulté et se complaît dans cet état. Les politiques ne sont pas des personnes parfaites et nous savons que la société civile est bienveillante mais là, c'est trop!" avoue un conseiller municipal de Nîmes.
Si en tant que pur civil Alain Lorgeas ne peut pas changer les choses par la loi, il a tenté l'aventure électorale. "C'était drôle mais je peux dire qu'il a du courage de l'avoir fait. En plus, il s'en est bien sorti pour une première!" raille l'élu nîmois. "Je me suis présenté quand le 6ème canton a été créé. C'était la 1ère fois qu'un inconnu rassemblait 8% du corps électoral sans parti derrière lui! Ça a été une bonne expérience et, comme je n'avais pas d'argent, les tracts qu'on retrouvait dans les poubelles, je les mettais à nouveau dans les boîtes aux lettres!" rigole Alain Lorgeas.
Apprécié de Michel Gaudin, ancien Préfet du Gard et certainement reconnu par Didier Lauga, l'actuel Préfet gardois, Alain Lorgeas connaît quelques-uns de ses défauts. "Je suis désordonné, je cherche tout le temps mes papiers mais c'est normal, je suis cheminot et je déteste jeter! En plus, au fur et à mesure que le temps passe, les dossiers de l'agglo et de la municipalité s'accumulent et il faut suivre! Si seulement les gens se rappelaient de tout le passif... " poursuit l'intéressé.
La dernière bataille du colosse aux pieds d'argile, celle de son quartier, de sa vie. "J'ai créé le Comité de Quartier de Pissevin en 1983 et depuis, c'est mon dada! Dali avait tort, le centre du monde c'est Pissevin! L'espoir existe. Les ministres Borloo et Lamy sont venus et ont compris les enjeux. L'exemple à suivre est celui de La Duchère à Lyon et à Pissevin, tous les ingrédients sont réunis pour qu'on arrive au même résultat! Je vais m'impliquer à fond dans l'ANRU pour une durée de 10 à 15 ans mais vais-je tenir jusque-là?" conclut Alain Lorgeas qui aimerait laisser le souvenir de quelqu'un de bien.
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