Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 25.08.2016 - tony-duret - 2 min  - vu 187 fois

NÎMES EN « 30 » La tradition taurine menacée : 30 000 personnes se mobilisent

Pour l'été, Objectif Gard revient sur l'histoire de la ville de Nîmes pendant les années 30. L'occasion de remonter le temps et d'évoquer la capitale gardoise, il y a maintenant plus de 80 ans. 

Un décret de loi du 19 juillet 1934, va mettre en émoi les partisans des traditions taurines. En élevant de façon notable les taxes sur les courses libres, et surtout, en rétablissant la taxe d'Etat de 30% sur les recettes de corridas, le gouvernement porte un coup tres grave aux traditions régionales.

Lors de la séance du Conseil Municipal du 28 septembre 1934, le Député-maire de Nîmes Hubert Rouger, annonce qu'en tant que Président à la Chambre des députés du groupe parlementaire de défense des Libertés méridionales, il va organiser, le 30 septembre, une grande manifestation de protestation. Dans sa déclaration le Maire précise :

  • Considérant que le décret de loi du 19 juillet 1934, rend désormais impossible l'organisation en France des courses de taureaux. Cette mesure portant un préjudice moral au peuple méridional chez qui ce spectacle constitue une tradition à laquelle il tient par-dessus tout, une demande est faite au gouvernement d'assimiler la Course de Taureaux à tous les autres spectacles et de lui appliquer les mesures fiscales prévues pour ces mêmes spectacles."

Le Conseil Municipal s'associe d’une seule voix à cette demande. Le Colonel Blanchard, leader de l'opposition, demande à M. le Maire s'il possède quelques renseignements supplémentaires sur l'origine de ce décret néfaste et si l'on peut espérer que le gouvernement reviendra sur sa décision.

A l'issue de la séance, un vote à l'unanimité d'un crédit de 3000 francs est adopté en vue de financer un comité. Il sera constitué par les représentants d'une centaine de clubs taurins, des associations Commerciales de la Ville, Chambre de Commerce, Chambre d'Agriculture, Union commerciale, Syndicats divers, Associations de Bienfaisance, Comite d'Orphelins, Anciens Combattants, les associations félibréennes…

Le dimanche 30 septembre, à 9 heures du matin, un congrès se tint a Nîmes dans la cour d'honneur de la Mairie en présence des membres du comité, de 67 sénateurs ou députés, de 70 conseillers généraux ou Conseillers d'Arrondissement du Gard, Vaucluse, Hérault, Bouches-du-Rhône, des maires de grandes villes : Bayonne, Dax, Mont-de-Marsan, Toulouse, Carcassonne, Perpignan, Béziers, Sète, Avignon, Toulon, Marseille, Alès…  Les discours seront diffusés par des haut-parleurs sur la place de la Mairie.

Apres cela un grand défilé réunissant près de 30 000 personnes se tiendra dans les rues de la ville : le cortège passera devant les Arènes avant de se recueillir devant le monument aux Morts, puis il descendra l’avenue Feuchères où sera remis au Préfet du Gard, M. Moitessier, l’ordre du jour de protestation. La manifestation n’aura pas été vaine puisque la législation sera revue. A ce jour, les spectacles tauromachiques sont soumis aux impôts commerciaux de droit commun et les Courses Camarguaises sont soumises à l’impôt sur les spectacles.

Cette chronique estivale hebdomadaire a pu être réalisée grâce au travail exceptionnel de recherche de Georges Mathon, historien nîmois. Pour en savoir plus : http://www.nemausensis.com

Tony Duret

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