Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 26.08.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 3414 fois

NON ÉLUCIDÉ Une maman et ses trois enfants assassinés au Chemin bas

Des faits terribles se sont déroulés en 1988. Pourtant 28 ans après, personne dans le quartier du Chemin bas d’Avignon n’a oublié. « J’avais une dizaine d’années, j’étais à l’école primaire. De la cour de l’école, en levant la tête on voyait juste à côté au quatrième étage l’appartement du drame. Il y avait une crainte, un mystère, on se demandait qui avait pu s’en prendre à trois enfants et ce qui s’était passé », souligne Mourad, qui était à l’époque scolarisé dans l’une des écoles primaires du chemin-Bas d’Avignon.

Si les habitants du quartier populaire se souviennent du drame qui s’est joué dans l’immeuble situé au 12 rue Bruguier, les policiers et les secours appelés sur place lors de cette soirée de juin 1988 ne sont pas près de l’oublier. « C’est une scène ancrée dans ma mémoire. Un meurtre d’enfant c’est toujours bouleversant, mais là, trois enfants de 3 à 6 ans tués et pendus par des cintres aux poignées des portes c’était inimaginable », témoigne encore avec beaucoup d’émotion un policier qui s’est rendu sur place le soir de cette macabre découverte.

C’est le père de famille en rentrant chez lui qui a donné l’alerte. Le matin il est parti travailler comme ouvrier sur un chantier et le soir lorsqu’il est revenu, il a découvert sa famille, femme et enfants, décimée. Malgré le travail colossal pour retrouver le ou les coupable(s), la brigade criminelle de la sûreté urbaine de Nîmes n’a jamais eu l’impression d’approcher la vérité. « C’est ce qui rend le dossier douloureux, mais nous n’avons eu aucun témoignage visuel ou auditif crédible. Pourtant nous sommes dans un appartement HLM, il y a du monde à proximité dans les logements mais personne n’apporte une petite précision qui peut changer le cours de l’enquête. Le crime s’est déroulé vraisemblablement en plein après-midi et nous ne récoltons aucun témoignage précieux pour les investigations », poursuit le même policier.

Comme dans toutes les enquêtes, les proches des victimes sont placées en garde à vue. Dans cette affaire, le père qui a découvert sa famille est le premier à être entendu sous ce régime. Mais il a un alibi. Le papa quittera la France quelques semaines après le drame et ne fera plus jamais parler de lui.

Quelques années plus tard, le dossier a été classé, sous la forme d’un non lieu délivré par un juge d’instruction de Nîmes faute d’un élément permettant de relancer les investigations. Depuis le dossier est refermé, couvert de poussière dans la salle des archives du Palais de Justice de Nîmes. Au Chemin bas d’Avignon, lorsque les habitants passent devant l’immeuble dont la porte d’entrée est murée, la crainte et le mystère rejaillissent en cascade.

Boris De la Cruz

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