Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 31.08.2016 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 833 fois

FAIT DU JOUR Romain Rolland, ce « collège zen » du Chemin-Bas-d’Avignon

Photo d'illustration

À la veille de la rentrée, une partie de l’équipe éducative du Collège Romain-Rolland à Nîmes propose aux futurs élèves de 6ème plusieurs activités. L’occasion de les préparer à la rentrée de jeudi mais aussi d'instaurer pour l'année scolaire qui s'ouvre, un climat de confiance au sein de l'établissement.

De longs couloirs et une sonnerie qui retentit… Dans quelques heures, les élèves du Gard et du reste de la France reprendront le chemin de leur établissement scolaire pour la rentrée 2016-2017. Toutefois, certains ont de l’avance, comme le collège Romain Rolland (250 élèves), situé en REP+ (réseaux d'éducation prioritaire) au Chemin-Bas-d’Avignon.

Ce lundi et mardi, une trentaine d’élèves a répondu présent pour venir tester les activités que proposent les deux CPE (Conseiller principal d’éducation) dans le cadre du dispositif annuel Ecole Ouverte, financé par l'Education Nationale, le Conseil Départemental et la mairie de Nîmes. Il a pour vocation durant les vacances scolaires (Toussaint, Pâques, hiver, ...) sur la base du volontariat, d'ouvrir les portes aux élèves de l'établissement afin qu'ils puissent profiter d'activités structurantes mises en place par l'équipe pédagogique.

Le dispositif Ecole Ouverte s'adresse en priorité aux jeunes qui vivent dans des zones socialement défavorisées ou dans des contextes culturels et économiques difficiles. « Ce sont souvent des sixièmes en devenir qui viennent se familiariser avec l’établissement et l'équipe pédagogique », constate Magali Delaux. Cette jolie blonde aux yeux bleus arpente les couloirs, un petit carnet fuchsia à la main. « De vieilles habitudes », s’amuse celle qui a prévu de dispenser des cours de sports ou de broderies durant l'année.

Mais pas seulement : sorties pédagogiques (voyages culturels, historiques et scientifiques) ou ludiques comme ce mardi, dans un site d'accrobranche font partie des outils mis en place et validés par le conseil d'administration du collège nîmois. "Notre volonté est d'améliorer les relations entre les élèves et l'équipe pédagogique et d'instaurer, dans l'établissement, un climat de confiance. Pour les élèves nouveaux, en particulier ceux de sixième, l'objectif est qu'ils puissent s'adapter plus facilement" note le principal Nicolas Pellegrini qui espère pouvoir réaliser un voyage en Espagne pour les élèves aux prochaines vacances.

Photo : Coralie Mollaret.

Le moteur de toutes ces initiatives est aussi de permettre à l'établissement de se différencier des autres collèges de la ville. Dans ce quartier réputé difficile, l’établissement compte 250 collégiens sur les 600 qu’il a la capacité d'accueillir. La raison ? L’effectif a fondu comme neige au soleil après l’assouplissement de la carte scolaire de Nicolas Sarkozy. Un assouplissement qui a favorisé un régime dérogatoire, c'est-à-dire pouvoir donner la possibilité aux parents de scolariser leur enfant dans l’établissement de leur choix... Une mesure qui a accru les inégalités.

Alors, pour contre-carrer la mauvaise image de l’établissement (absence de mixité sociale, niveau peu élevé...) la CPE a décidé avec l’équipe pédagogique d'imaginer des instruments pédagogiques efficaces. Ainsi est né le dispositif « Collège zen », qu’elle a elle-même mis en place il y a trois ans afin de chasser la moindre incivilité. « Lorsque un surveillant ou un professeur entend une insulte ou un comportement violent de la part d'un élève, il le note dans un carnet. Le nom de l’élève et le fait reproché sont ensuite inscrits dans un tableau, accroché dans la vie scolaire » explique Magali Delaux.

Transmettre les « clefs et codes de société »

L’échelle de punitions comporte 5 étapes, allant de la simple « réflexion » aux mesures de responsabilisation, adaptant la sanction à la punition. « Ce sont des alternatives à l’exclusion qui, bien souvent, n’ont pas l'effet escompté. C'est pour cette raison que nous avons mis en place dernièrement  une rencontre entre des élèves et les pompiers du Gard afin de les sensibiliser à l'utilisation abusive de la sonnette d'alarme ».

Dans la cour de récréation, le surveillant, Mohamed, constate « un climat apaisé qui favorise le vivre-ensemble » : « On leur a fixé des limites dès le départ et cela évite qu'il y ait des incidents plus graves. J’ai travaillé à Condorcet et, là-bas, c’est vraiment difficile. ». Le nombre d’élèves du collège de Pissevin est toutefois supérieur à celui du Chemin-Bas d'Avignon avec 500 élèves.

À terme, Romain Rolland porte l’ambition « de donner aux jeunes les clefs et les codes de société : le respect, la politesse et la bonne tenue », conclue Magali Delaux qui aimerait faire de ce collège ZEN, un collège en « Zone d’éducation normale ».

Abdel Samari & Coralie Mollaret.

Coralie Mollaret

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