Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.09.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 449 fois

FAIT DU JOUR Alès, le virage audacieux d'une start-up montpelliéraine

Gérard Calleja, fondateur et dirigeant de Sud Fluor. EL/OG

Fondée en 2013, Sud Fluor, spécialisée dans la fabrication du fluor gaz, est au tournant de sa jeune vie. Pour booster son activité, elle fait aujourd'hui le pari de quitter Montpellier pour le site Solvay de Salindres, aux portes des Cévennes. Objectif : créer 20 emplois d'ici 5 ans.

Niché au fond du site industriel Solvay-Axens à Salindres, le nouveau local de Sud Fluor ne paie pas de mine. Les briques sont de vieille facture, l'espace environnant est malodorant et disgracieux. Un lieu en fait porteur pour la start-up montpelliéraine.

L'entreprise est experte dans la synthèse du fluor gaz, un marché de niche qui intéresse peu d'industriels. "Les débouchés peuvent pourtant être très importants", souligne Gérard Calleja, docteur en chimie et fondateur de la société. Réactive, cette molécule rare entre en effet dans la composition de revêtements pour l'imagerie médicale, de produits anti-cancéreux, de semi-conducteurs... Actuellement, aucune firme française n'est sur le même créneau et les fabricants importent des Etats-Unis.

Un lieu à risque porteur de débouchés

Reste à attirer les industriels. Installé au BIC de Montpellier depuis 3 ans avec deux salariés, Gérard Calléja a besoin d'un lieu qui corresponde à son image et à la potentielle dangerosité de son produit. "La pépinière n'était pas crédible", note-t-il. Ainsi se voit-il proposer par l'agglo d'Alès des locaux abandonnés de Solvay, sur le site Axens de Salindres. A la clé : un grand laboratoire de 100 m² et le premier prix au concours Alès Audace 2015 en guise d'encouragement.

Le site d'Axens. CCI Alès/DR

Comme 20 établissements à risque du Languedoc-Roussillon, l'usine Axens est "Seveso seuil haut" et doit répondre à une surveillance spécifique. Un classement controversé qui a clairement fait basculer la balance en faveur d'Alès. "Historiquement, ce site exploite la chimie du fluor. C'est réglementairement plus facile pour nous. Et puis nous pourrons travailler ensemble", espère le patron qui a par ailleurs pris les devants en matière de sécurité. "J'ai investi dans un laveur à 40 000 € pour neutraliser le gaz qui sort du labo. Ce n'était pas obligatoire, mais on se doit d'être exemplaire. Idem pour les solvants, ils iront dans des bidons avant incinération, pas dans l'évier".

Sud Fluor compte sur ce virage alésien pour passer à la vitesse supérieure, et atteindre la rentabilité. "Il nous manque 30 000 €", affirme-t-il. Premier espoir : à peine a-t-il rangé les pots de peinture que le groupe pharmaceutique Pierre Fabre a déjà pris contact avec lui. "Ils ne se seraient jamais intéressés à nous si on n'était pas venu ici". Autres clients potentiels : des sous-traitants d'Airbus. Si Sud Fluor atteint une vitesse de croisière, elle espère l'embauche de 20 salariés d'ici 5 ans, et le double à long terme, avec la création d'une plate forme à disposition des branches industrielles. Emménagement fin septembre.

Eloïse Levesque

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