Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.09.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 912 fois

FERIA D'ARLES Corrida goyesque d'intérêt et triomphe de Juan Bautista

Début du paseo de la corrida goyesque dessiné par Luis Francisco Espla (Photo Anthony Maurin).

Comme à son habitude, la corrida goyesque arlésienne devait marquer les esprits. Luis Francisco Espla, a coupé 2 oreilles, Morante 1 et Juan Bautista 4 et 1 queue dans un décor réalisé par le maestro retiré qui faisait sa réapparition en piste.

On l'attendait tous, peu furent déçus par cette corrida goyesque. Le décorum confectionné par Luis Francisco Espla valait le coup d'oeil et liait la mer, l'azur, le soleil, la Camargue et les toros dans un tableau peint sur le sable. Quelques toiles du peintre de torero flottaient au vent ou étaient simplement apposées aux burladeros. Simple et efficace, comme la tauromachie d'Espla retiré des ruedos depuis 2007 et qui faisait pour l'occasion son seul et unique paseo post-retraite.

Luis Francisco Espla temple la charge du toro (Photo Anthony Maurin).

Et ça ne doit pas être facile, quand on est artiste, de créer un oeuvre qu'on sera le premier à détruire sous les yeux de plus de 10000 personnes! Mais le bonhomme est un dur et s'arrime à la vie plutôt qu'à l'imaginaire. Pour son premier duel, Espla fera montre de noblesse mais sera un peu court physiquement quand son toro le contraindra à plus de mouvement. Comme au bon vieux temps, de la douceur dans son toreo, de la sincérité dans son actuacion et une mort ultra efficace. Une oreille de coeur.

Seul semblant de passe de Morante sur son premier... (Photo Anthony Maurin).

Morante de la Puebla, nous vous le disions depuis quelques temps, connaît un été plus que chaotique. Son premier duel ira largement dans ce sens... Morante usera de malice et ne toréera pas son pourtant pas bon toro de Zalduendo! Plus de temps passé avec ses 6 épées que muleta en main et une énorme bronca télévisée plus tard, l'Espagnol rentrera tel un chien apeuré se planquer derrière la barrière.

La verticalité de Juan Bautista plaira aux tendidos et ravira l'assemblée (Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista, qui a la double casquette de directeur des arènes et de matador de toros contracté, jouera le jeu et mettra un gentil et aimable bain à Morante! Une faena, non, un faenon en réalité, de 2 oreilles. La queue attribuée sera la bienvenue mais un poil trop généreuse peut-être. L'Arlésien s'étalera sur tous les tableaux, embarquera son toro dans des terrains qui seront favorables aux 2 protagonistes et montrera ses qualités ainsi que celles de son opposant. La verticalité a encore de beaux jours devant elle. Son toro fera quant à lui une vuelta posthume.

Vuelta posthume pour le bon mais peu piqué 3ème exemplaire de Zalduendo (Photo Anthony Maurin).

Juan Bautista et ses nombreux trophées (Photo Anthony Maurin).

Au capote, Espla est encore capable du meilleur et du plus précis (Photo Anthony Maurin).

Retour d'Espla pour son ultime toro. L'émotion est au rendez-vous, le maestro fait de son mieux et le fait plutôt bien. Il régale les tendidos enjoués mais se fait prendre, sans trop de gravité heureusement. La belle rouste chamboulera quelque peu sa faena qu'il abrégera logiquement après avoir tout-de-même fait montre de savoir-faire et de générosité. Espla est à part, il l'était et le restera à jamais dans nos mémoires et nos coeurs, quel torero! 1 seconde oreille, celle du mérite.

Très à son aise à droite Espla prouve qu'il est encore capable de bien toréer (Photo Anthony Maurin).

Après sa belle cogida, Espla se relève, boitillant, mais sourire aux lèvres. Les souvenirs refont surface et le corps de ses 20 ans est presque retrouvé (Photo Anthony Maurin).

L'émotion de l'artiste, l'assurance du maestro Espla (Photo Anthony Maurin).

Morante sur son second dévoilera un autre visage mais entendra quelques hués, rancuniers et amers (Photo Anthony Maurin).

Piqué à vif, Morante, comme toujours, babillera quelque passes avec l'étoffe rouge mais ne sera pas décisif, loin de là. Il réalisera quelques séries intéressantes mais souvent inachevées et montrera surtout qu'il sait faire quand il en a envie. Le public se lassant de ses caprices ne lui en veut presque pas d'être ainsi fait! Cela fait des années que cela dure et ça ne va pas changer de sitôt... L'Espagnol coupera une oreille mais ne satisfera pas la majorité de l'assemblée.

Chicuelina resserrée pour Juan Bautista sur son second (Photo Anthony Maurin).

Enfin, Juan Bautista, sûr de sortir en triomphe au côté d'Espla à qui il a offert son second toro, profitera de l'engouement qui règne autour de lui pour sortir un second faenon de derrière les fagots. Mais avant ça, il posera habilement les banderilles et montrera que ses arènes sont dans son coeur. L'Arlésien est en grande forme, son toreo se relâche peu à peu et ses changements de mains sont magiques.  L'instinct ne lui fait jamais défaut et son toreo se colle bien à la charge de l'excellent toro de Zalduendo. Le public reconnaissant est envoûté par l'architecture de sa faena et par la musique et le violon qui sonne en particulier. Un grand moment, une faena de 2 oreilles, encore, et un fabuleux recibir, encore.

Aux banderilles, l'Arlésien prouve qu'il a conservé un certain esprit novilleril (Photo Anthony Maurin).

A gauche, Juan Bautista trace des courbes dignes des dessins d'Espla (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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